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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 13:18

L'une des prévisions prophétiques les plus surprenantes, énoncée brièvement dans le Deutéronome, nous dit : «Tu seras fou du spectacle qui s'offrira à tes yeux». Nous sommes en effet confrontés à des situations aussi cauchemardesques qu'absurdes, qui auraient pu ne jamais se présenter :

Tous les deux ou trois ans, la question se pose à nouveau : «Qui a gagné la guerre?» Si dans un passé pas si ancien que ça la fréquence des guerres opposant le monde arabo-musulman à Israël pouvait avoisiner les dix ans, elle se fait de plus en plus courte et n'excède plus aujourd'hui plus de deux ou trois ans, en tout état de cause pour notre période enclenchée ces neuf dernières années.

Sempiternellement, la question revient aux lèvres de tout observateur désabusé, mais surtout, elle accapare, pour quelques jours la presse de tous bord. A ne s'en fier qu'aux principaux antagonistes politiques, il faut croire que tout le monde aurait donc gagné. Le Hamas a gagné, et Israël a gagné. A partir de là, chacun pourra choisir son gagnant, selon ce qui l'arrange le plus subjectivement, en argumentant dans un sens ou dans l'autre. Mais plus fondamentalement, on peut s'interroger sur ce qui peut laisser entendre que l'un ou l'autre camp ait ou non gagné.

1 En quoi le Hamas a gagné ?

A première vue, quand on sait que le Hamas aurait évité tous les dégâts matériels, l'élimination de près de mille de ses combattants terroristes, et de surcroît de trois de ses plus hautes têtes, si seulement il s'était tranquille, on peut penser, en les voyant crier victoire, que l'on a affaire à des plaisantins du plus mauvais goût que la terre ait jamais portés. Et pourtant… il est indéniable que cette organisation qui hait presqu'autant l'Occident libre qu'Israël touche de celui-là des substituts qui lui couvrent non seulement tous ses frais, mais qui font de leurs cadres de nouveaux multimillionnaires.

Il suffit de considérer l'annonce, le 30 juillet dernier, du président français Hollande de débloquer pour Gaza onze millions d'euros. Sachant que le soutien de l'Europe aux fondamentalistes les plus dangereux de l'islam n'éveillera pas chez eux l'amour de l'Europe, on hésite entre une démarche irrationnelle ou un tribut versé par elle pour acheter le calme sur son sol. Certes, les dirigeants politiques européens condamnent les attaquent du bout des lèvres, mais elles payent grassement pour Gaza, sous prétexte d'humanitarisme. Ce n'est pas seulement l'idée que l'Indonésie et autres Bengladesh n'ont pas touché le moindre centime d'euro depuis longtemps qui dérange, c'est le ridicule de la démarche : mettez-vous un instant dans la peau d'un dangereux criminel, et supposez qu'à l'instant même où l'on réprouve vos agissements, votre famille se fait verser par ceux qui vous critiquent d'importantes subventions, et que l'on se mette à vous payer tous les meubles et équipements dont vous n'aurez jamais osé rêver, sans oublier le remplissage de vos garde-mangers de foie gras et des aliments les plus raffinés.

C'est exactement ce qui se passe ici. Vous bombardez et, pendant qu'un raid aérien vous écrase votre vieux frigo, le modèle de dernier cri est déjà en route pour le remplacer.

Donc, à ce stade, on constate un double gain : matériel et moral : vous existez, vous attirez sur vous l'attention mondiale, quand les jeunes Nigériennes (qui donc ?) ne bénéficient plus même d'une indignation de forme. Bien entendu, c'est sans compter le pied-de-nez de l'organisation terroriste qui se moque éperdument d'opérations d'interception réussies d'Israël, comme l'arraisonnement du Karin A en 2002, ou celle, plus récente, le 5 mars dernier, d'un cargo iranien. Mais tout cela reste symbolique, quand on sait à quelle question le Hamas savait qu'il aurait à répondre avant de mener sa dernière série de bombardements de la population civile israélienne: «Est-il concevable d'attaquer d'une manière aussi directe tout le pays d'Israël et de continuer à exister sur la carte?» On connaît la réponse. D'où le déferlement de joie.

Tout pourtant aurait pu porter à croire que le Hamas disparaîtrait, mais il se trouve par extraordinaire que le mouvement terroriste s'est maintenu, et qu'Israël continue de laisser dépendre son fonctionnement, voire plus, des sauts d'humeur d'un ramassis de voyous. Quelle victoire plus conséquente une telle organisation, qui vit de l'assistance internationale, des dons de pays comme l'Iran et le Katar, qui ne produit rien, qui n'est d'aucun apport culturel, technologique, etc. etc. pour le monde, peut-elle concevoir? Si cette organisation avoue, D. préserve, que son objectif est la destruction d'Israël, elle a réussi à ce stade à continuer d'exister en tant que porteuse de ce message apocalyptique mais ô combien du coup banalisé. Et même si ce n'est que partie remise, le potentiel n'a pas été écarté.

2 En quoi Israël a gagné ?

La question se pose, au regard de ce qui précède, tout d'abord, mais aussi parce qu'une vision plus objective de l'histoire récente d'Israël nous a fait vivre des victoires bien plus spectaculaires. N'oublions pas qu'Israël a tenu le choc à son Indépendance, quand tous les pays de la région on déferlé sur ses six cent mille habitants, ce qui a d'une manière éclatante fait ressortir l'aspect de David contre Goliath. N'oublions pas non plus qu'Israël a mis en déconfiture totale en six jours, comme pour se reposer au septième, toutes les puissances environnantes, sachant que l'Egypte n'était autre à l'époque qu'un avant-poste de la terrifiante Urss qui imposait une guerre froide qui glaçait le sang de l'Amérique à l'Occident.

Et là, il aura fallu plus de cinquante jours, un prix humain et économique exorbitant pour ne parvenir qu'à un arrêt des bombardements. Si c'est parce que les terroristes ont exigé l'édification d'un port et autres avantages sans les avoir eus, nous sommes plus dans un constat d'absurdité qu'en présence du résultat d'un raisonnement par l'absurde qui voudrait qu'Israël n'ayant pas capitulé sur ce point, il en sortirait donc gagnant. Est-ce qu'échapper, et pour combien de temps, à ce chantage auquel prête main forte la communauté internationale, doit être assimilé à une victoire? La seule ambition d'Israël ne se réduirait-elle plus qu'à ne pas être exposé aux bombes tout en résistant au plus exécrable des chantages ?

Dans le cas d'Israël, il est impératif de définir un autre facteur, qui consisterait dans la hauteur ou la petitesse de l'ambition, la définition des objectifs, et l'appréhension de ce que la guerre veut dire. Si l'objectif de l'opération Roc solide, tout comme précédemment de Colonne nébuleuse ou de Plomb en creuset, ne consiste qu'à un arrêt des bombardements, même pour un assez bref délai, comme s'il ne s'agissait que d'un laps de temps pour récupérer d'un gong à l'autre, alors on peut crier victoire. Cette vision à très court terme, Israël a commencé à s'y accoutumer dès le début des accords d'Oslo. Rabin en personne n'avait jamais exprimé l'espoir d'un répit de plus de cinq années. C'est ce à quoi il avait déclaré publiquement s'être apprêté à la suite de la trop tristement célèbre poignée de main pour lui et accolade pour son ministre des Affaires étrangères, avec le chef de l'Olp sur la pelouse américaine.

Même si l'on cherche à accorder un certain poids à ses déclarations sur la fin de cent ans de guerre, et à ses citations emphatiques et pathétiques de l'Ecclésiaste (Il y a un temps pour la guerre, un temps pour la paix), en relevant tout de même que ce répit aurait dû être la suite logique des accords intérimaires, sachant que d'autres accords aux concessions encore plus douloureuses étaient déjà prévues pour plus tard, il faut reconnaître qu'il fallait s'estimer très heureux lorsque, faute de cinq ans, on pouvait accéder de temps à autre à de brèves périodes de cinq jours sans incident notoire.

Par conséquent, si l'objectif du leadership politique ne s'identifie plus avec la reconquête de la patrie immuable du peuple juif pour s'y installer, s'il n'est pas de neutraliser et/ou faire disparaître les ennemis de sorte qu'il devienne possible de dire au bout du compte devant l'incrédulité des jeunes générations : «Savez-vous que de là où vous vous promenez si tranquillement, des terroristes lançaient sur nos populations des bombes?», alors on peut en effet considérer que la guerre a été gagnée. Mais il faut le dire et le publier très vite, avant que cette affirmation ne devienne désuète.

Si personne ne cherche à redonner ses lettres de noblesse à la ville de Gaza, à revivre la splendeur où avait brillé son illustre Grand Rabbin, R. Israël Nadjara, auteur d'un des plus célèbres chants de la table du Shabbat, et dont le tombeau devrait s'y trouver pourtant depuis le début du 17ème siècle de l'ère vulgaire ; si plus personne ne languit la blancheur de ses plages ; si enfin l'ambition la plus osée ne consisterait qu'à reprendre Gaza des mains d'un certain Ismaël pour la faire passer dans celle d'un certain Mahmoud, en se leurrant que l'un serait moins haineux que l'autre, alors en effet, autant arrêter avant et considérer que la guerre a été gagnée. Plus l'objectif est minable et tend vers la médiocrité, plus la victoire sera grande. On pourra toujours se consoler dans l'ingéniosité inventive et intarissable de ceux qui donnent les noms aux opérations.

3 Une guerre, ça dure combien de temps ? combien de temps cela dure-t-il ?

Selon les informations recueillies au cours de l'été, il n'y a pas eu moins de sept cessez-le-feu qui ont tous été violés, par le Hamas, bien sûr, car il n'aurait pas pu en être autrement, vu que la stratégie du gouvernement Netanyahou ne consistait comme susdit qu'à faire cesser les bombardements contre Israël. Il a donc été obligé de donner plusieurs raclées successives jusqu'à ce que ce soit efficace. Parlerions-nous pour autant d'au moins huit guerres? Certainement pas. Et pourquoi? Parce qu'on a à peine le temps de souffler. Mais alors, quel est le temps minimal exigé pour que l'on puisse parler de guerres distinctes les unes des autres, surtout que c'est le seul critère qui peut entrer en jeu dès lors qu'il s'agit exactement du même belligérant qui attaque de la même façon et du même endroit, tout en augmentant progressivement l'intensité et la portée des tirs: d'abord Goush Katif, puis peu après Sdéroth, puis jusqu'à Ashkelon, Béer-Cheva, Ashdod, Jérusalem, Tel-Aviv…

Or, comme la «nouvelle» guerre et celle qui la précède ne sont éloignées que d'un peu plus de deux ans en moyenne, ne pourrait-on pas considérer qu'il ne s'agisse en fait que d'une seule? Elle aurait alors commencé il y a neuf ans, avec le dit désengagement, qui en représenterait donc le premier acte, sous la forme d'une sorte d'harakiri, de balle tirée dans son propre camp ou son propre pied, en ce lendemain du 9 av 5765, qui a abouti sur la nuit qui ne porte pas officiellement le nom de cristal du 8 elloul de la même année. Vu sous cet angle, nous sommes plongés dans une guerre de 9 ans, la guerre du désengagement.

Pourtant, comme l'objectent si judicieusement tous ceux dont les consciences n'ont pas été torturées par l'expulsion des Juifs de Gaza, ce n'est pas le désengagement qui a donné le signal du départ des tirs des obus. Ils ont raison. Les prémices de ces tirs se sont mis en place à la suite du premier volet des accords d'Oslo, ce qui remonte dans ce cas à une vingtaine d'années, mais alors on pourrait parler de surcroît, tout en les approuvant, à partir de cette autre perspective, d'une guerre de vingt ans, la guerre d'Oslo, voire, sans ironie, la guerre des Accords de paix.

Il est clair que, dans l'absolu, cette échelle peut être élargie à l'infini, en faisant s'inscrire dans un seul conflit la lutte contre le peuple juif, avec ou sans indépendance, sur sa terre ou en exil, menée dès la seconde Guerre mondiale de front par les Allemands et les Arabes, les premiers, mais les plus efficaces aussi, ayant quitté la course à la fin des hostilités sur le sol européen, après la fuite de leurs têtes venimeuses pour l'Amérique latine.

Plus loin encore, nous pourrions remonter aux premiers épisodes de l'aventure biblique, avec Esaü qui devient Edom, traditionnellement Rome, ou le fils écarté de la princesse égyptienne Agar, sachant que tous deux se façonneront des religions prises pour ainsi dire de motif rationnel pour lutter contre la descendance de Jacob-Israël. Les événements les plus éloignés se fonderaient dans un seul continuum avec les tergiversations politiques les plus récentes, et qu'une tendance se soit exprimée il y a des millénaires ou seulement quelques heures, elles se superposeraient en une étrange perception de déjà vu persiste sur toutes les rétines. Quoi qu'il en soit, avec les derniers développements, nous peinons à voir dans l'opération Roc solide une seule et même guerre.

4 Les origines tactiques de la guerre

Il est permis légitimement de s'interroger sur ce qui a pu conditionner le pays d'Israël pour qu'il en soit réduit à cette menace constante de missiles tirés d'un sol dont il fut encore récemment le maître. L'une des compréhensions motrices de son aspiration à l'indépendance consiste pourtant bien dans la précarité d'une société où viennent se mélanger les populations ennemies aux siennes et qui n'est pas plus soudée qu'un alliage entre la glaise et le fer. C'est un mélange entre l'idée saugrenue d'une perception du conflit comme s'il s'était agi d'un problème territorial, et de celle qui ne l'est pas moins que c'est avec ses ennemis qu'il faut faire la paix.

Mais le Juif lui-même serait-il parvenu à une époque où la volonté n'est plus le moteur qui l'aidera à aller jusqu'au bout de son rétablissement? Un groupe non-juif qui refuse les idées préconçues et anti-israéliennes des temps nouveaux présente sur une page un aperçu des tensions de notre région et réfute on ne peu plus simplement le «c'est la faute aux Juifs», camouflé en problème territorial généré par eux: en présentant comme illustration une carte de la région, où il faut cligner des yeux pour en voir le pays.

L'idée de la concession territoriale envers l'ennemi pour s'attirer ses faveurs serait risible si elle n'avait pas servi de motif de propagande à l'intérieur d'Israël. Pendant des décennies, la paix avec l'ennemi présentée comme idyllique n'a été qu'un revêtement vermeil d'une incitation à la reddition, à la capitulation avant le combat. Elle consiste pour Israël à s'auto-brimer, à attribuer aux ennemis ce à quoi ils n'auraient jamais osé penser et encore moins revendiquer au départ, et à exploiter médiatiquement les sourires désarmants au sens littéral du terme de ceux-ci.

Il convient dans cette optique de distinguer deux périodes : pré et post Oslo. Pendant vingt ans, dès après la guerre des Six jours, il s'agissait d'imposer l'idée de territoires contre la paix, de convaincre l'opinion que contenter l'ennemi en se soumettant à des revendications dont il a dans un premier temps fallu le convaincre qu'il n'était pas vain d'y aspirer serait salutaire. Toute opposition à ce dogme était rejetée avec mépris, avec des «On n'a pas le choix, toute autre idée n'est pas réaliste.»

5 Le cap de l'heure de vérité

Puis il s'est agi de mettre en pratique cette conception tout théorique de la paix. Ce dogme de la capitulation, du renoncement au sol en échange de la paix, courrait le risque de ne pas résister à l'épreuve de la réalité, de s'effriter, et de déboucher sur une immense prise de conscience, sur le grand ménage dans les milieux politiques, juridiques et médiatiques.

Et on peut die que le peuple s'est en effet réveillé, a compris le piège, la supercherie. Lorsqu'un autobus sautait le dimanche à Jérusalem et le mardi à Tel-Aviv, les sondages ont arrêté de brandir leurs chiffres quand la côte de popularité du gouvernement Rabin/Pérès est tombée au-dessous de vingt pour cent. L'électorat était prêt à retirer sa confiance à toute cette école qui l'avait endormi une génération durant. Il faillit pourtant bien se fourvoyer, en agissant inconsidérément, viscéralement et décider de ne pas ressortir de ce piège : l'assassinat de Rabin fit remonter la côte de popularité Pérès dans les sondages. La veille des élections, il avait encore de 4 à 7% d'avantage d'un journal à l'autre. (De Maariv à Yédioth). La suite, on la connait.

Mais Netanyahou n'a pas induit le redressement, le nettoyage politique qui s'imposait. L'élu a courbé l'échine, et signé accablé les accords de Hébron, ce que le perdant aurait fait avec son large sourire. Netanyahou n'a pas été à la hauteur des espérances, en n'agissant pas comme un leader politique près à traduire en justice tous ces hommes (comme Yossi Beilin, Ron Poundak, ou encore Yaïr Hirschfeld) qui avaient agi dans l'ombre, rencontré les plus dangereux ennemis d'Israël dans l'ombre.

La non détermination de Netanyahou, son ratage historique, par le manque de différence qu'il présentait d'avec la gauche, a ramené pour un moment le camp issu des partisans des accords dits de paix, en la personne d'Ehoud Barak. Mais le peuple sut se montrer patient, endurant, et ses yeux dessillés le firent choisir, en février 2001, Sharon, qui remporta 61. 39 % des suffrages exprimés, soit plus des trois quarts de l'électorat juif. Il faut reconnaître qu'il s'agissait de la seule personnalité politique à ne s'être jamais laissé intimider par le péril de ces doctrines territorialistes. Or, bien que le public eût vu juste, ce ne fut que lors de l'opération Rampart, Homat Maguen, qui débuta à Pessah 2003, que fut mis un terme aux coudées franches exclusives de l'Olp et autres factions en Judée-Samarie sur le plan militaire et sécuritaire. Il n'a plus suffi aux tireurs et préparateurs de bombes de vite se réfugier dans la Zone A pour ne plus être mis hors d'état de nuire.

Mais Sharon ne continua pas sur sa lancée de pacification du pays, et fut personnellement le catalyseur du cycle infernal que nous connaissons aujourd'hui. Ce dernier round de bombardements depuis Gaza est la suite implacable et logique du désengagement, de cette guerre de laquelle nous ne nous sommes pas sortis depuis. Et que penser de cette paralysie qui a foudroyé Sharon peu après ? Certains y ont vu un signe du Ciel, un châtiment inéluctable.

Permettez-moi d'y voir le contraire. Je m'explique : ce n'est pas le retrait de Gaza qui a fait que Sharon a sombré dans un profond coma, dans une relation de cause à effet voulant que la faute entraîne le châtiment. C'est à l'opposé le début de la défaillance de son cerveau qui s'est exprimé par ce signe avant-coureur qui a inversé dans sa perception les principes et les valeurs qu'il avait jusque là défendus. L'enchaînement de la cause à l'effet a voulu que la maladie du cerveau en a court-circuité la clairvoyance. Qui, hormis lui, aurait défié l'état-major pour couper en deux l'armée égyptienne dans le Sinaï?

Bien sûr, on peut ne pas en être certain. Nos Sages ne nous préviennent-il pas : «Ne sois pas trop sûr de toi jusqu'au jour de ta mort»? N'avons-nous pas eu déjà Elicha ben Abouya, grand homme qui sur le tard changea au point d'être surnommé «autre»?

Quoi qu'il en soit, que vaut le système en Israël? Un Premier ministre pourrait-il décider de bombarder sa propre population, au lieu de le faire faire par quelqu'un d'autre, que cet autre soit basé à Gaza ou au Liban (nous n'avons pas parlé de Barak et des Quatre mères). Pourrait-il s'adonner à des exactions tristement déjà vécues contre le peuple juif sans qu'aucune instance ne puisse mettre le holà? C'est pourtant bien ce qui est en train de se passer. Qui peut affirmer que l'obus qui a tué le petit Daniel Tragerman, ne s'inscrit pas dans le prolongement du désengagement? Qui peut affirmer que Raphaël Degorker, 27 ans, qui venait d'achever avec succès ses études de droit, et devait prochainement se marier, n'est pas une victime de cette même démarche? Les collègues de son cabinet, à Gan Yavné, ont parlé de lui élogieusement devant ses parents effondrés.

Certes, des miracles, Israël en a besoin. Les civils, beaucoup de soldats, les spécialistes qui manœuvraient le dôme de fer, ont relaté de hauts faits, y compris ceux qui étaient entre les feux de l'enfer. Israël est accompagné de la Présence divine, qui rentre avec lui de l'exil. Non seulement lorsqu'il se bat contre ses ennemis, mais également quand son pouvoir politique pose les jalons de son autodestruction. Heureusement pour Israël que la réalité ne correspond pas toujours à la logique implacable impliquée par sa politique.

Mais peut-être, afin que le chemin ne soit pas trop long, trop parsemé de guerre, pour que le principe de la destinée miraculeuse ne soit pas trop mise en exergue, qu'Israël aurait-il intérêt à briller ; «seulement, il est sage et avisé, ce grand peuple» (Deutéronome IV, 6) ; quand il «est à l'écoute des lois». Or, s'installer en ses terres ne relève-t-il pas pour lui d'une loi : «Vous la conquerrez et vous y établirez» ?

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 12:20

Avons-nous la possibilité de redresser le cours de l'histoire, et de prendre le chemin qui nous fera vivre réellement et dès aujourd'hui la rédemption prévue pour les temps futurs par la Torah et les Prophètes, qui vont du rassemblement des exilés à la reconstruction du Beth-Ha-Mikdach (Troisième Temple de Jérusalem), dans la plénitude et la paix envisagées de très longue date? L'Etat d'Israël et ses gouvernements pourraient-ils décider de reprendre pleinement possession de la Terre Promise, et favoriser l'installation et la prospérité de villes et villages juifs paisibles, et non pas d'en abandonner des parties à un ennemi que seule la mort motive?

La dernière période d'indépendance qu'ait connue le peuple d'Israël, avant la renaissance de son Etat, dura tout de même trois ans. Et pourtant, à l'aube de cette période, il eût été possible de se dire que l'exil d'Edom n'allait pas excéder les soixante ans, et qu'il n'aurait duré au total qu'un peu moins de temps que l'exil de Babylone. Avec Shimon Bar Kokhba, l'espoir renaquit de ses cendres. Rabbi Aqiva, pilier incontournable du Talmud, coauteur de la Mishna et maître incontesté de ses principaux auteurs, avait vu en lui l'espoir d'une restauration relativement rapide de la royauté que la destruction du Second Temple avait anéantie. Bar Kokhba présentait en effet tous les signes avant-coureurs codifiés près d'un millénaire plus tard par Maïmonide, dans ses Lois des Rois, qui faisaient de lui un rédempteur présumé laissant présager que tout irait bien.

Du 9 au 10 av 3828 du calendrier hébraïque, voici 1946 ans, après un terrible siège, la splendeur de Jérusalem est réduite en cendres. Pourtant, un peu plus d'un demi-siècle plus tard, en l'an 3892, une lueur d'espoir réchauffa les cœurs. C'était il y a 1882 ans. Une logistique solide, un réseau impressionnant de refuges, une stratégie en sous-sol, une coordination infaillible entre les forces, comme l'atteste le professeur Hanan Eshel dans son article intitulé La datation adoptée en Judée pendant la révolte de Bar-Kokhba, tout cela conduisit à une première période victorieuse. L'ennemi fut chassé hors des frontières de la Judée. Mais l'innommable empereur romain, Hadrien, de sinistre mémoire, déplaça ses meilleures légions cantonnées en Bretagne pour écraser dans le sang les insurgés, exterminant ainsi toute présence juive d'une bonne partie des territoires que les nations nous contestent et cherchent à nous ravir à nouveau aujourd'hui.

La Grande Révolte commence donc moins de soixante-dix ans après la destruction du Temple. Le centre spirituel du judaïsme, avec Raban Yo'hanan Ben Zacaï, est transféré de la capitale assiégée pour s'installer à Yabné. Rabbi Yéochoua Ben Hananya, disciple du précédent, conjure les siens de ne pas se révolter, comparant la survie du peuple juif et son maintien sur sa terre à un homme qui serait resté en vie après être passé dans la gueule d'un lion. Pour lui, la Torah est sauvée, et, par la même occasion, l'âme du peuple. Le Temple, quant à lui, il sait qu'il sera reconstruit, même si sa génération risque fort de ne pas être de la partie. Personne, parmi tous les Sages, ne s'oppose à la reconstruction. Le clivage repose uniquement sur une question de temps. Pour tous, il finira par renaître, puisque tel est le programme divin, les dates restant la grande inconnue.

Bar Kokhba frappe même une monnaie, le tétra drachme, portant la mention: « Pour la liberté de Jérusalem ». Pas besoin d'être économiste pour savoir que l'une des composantes de la liberté politique consiste à détenir sa propre monnaie. Les décrets de l'oppresseur sont extrêmement pénibles. Motivés par une sinistre ironie, les Romains, avec le successeur de Titus, Domitien, exigent que les prélèvements financiers apportés comme offrandes pour le Temple, comme le demi-sicle, soient détournés et reconvertis en impôts pour renflouer leurs caisses.

Quant aux premiers signes tangibles de la révolte, ils se firent sentir environ vingt ans auparavant au sein des communautés d'Israël qui se trouvaient à la périphérie: en Cyrénaïque, à Chypre et en Egypte, alors que l'empereur Trajan se battait contre l'empire parthe. Pendant la révolte des Juifs de la diaspora, la situation était relativement calme en Judée, sous la domination du gouverneur intransigeant Lucius Quietus, le mal nommé.

Hadrien prend la place de Trajan, mais sans ressentir de prime abord un intérêt suprême en faveur de l'extension illimitée de l'Empire Romain. Il entreprend des travaux tendant à délimiter son territoire par une muraille, dont la muraille d'Hadrien en Bretagne. Il peut donc passer pour un modéré.

Un témoignage numismatique révèle la fondation d'une ville idolâtre et helléniste, Aelia Capitolina, sur les ruines de la ville sainte. Cette pièce montre l'empereur Hadrien debout derrière un soc, labourant le sol de Jérusalem. Un autel voué au culte de Jupiter est érigé sur l'Esplanade du Temple.

Géographiquement, la révolte s'étend de Bet-Horon, Beitar et Beth-Gouvrin, du Nord au Sud ; de Ein-Guedi à Maalé Adoumim sur le front Est, les limites à l'Ouest s'étendant jusqu'au bas de la zone montagneuse. Sur toute cette zone, les insurgés ont encore une fois préparé une importante infrastructure de réseaux souterrains.

Osbius témoigne: « Au plus fort de la guerre, à la dix-huitième année du règne d'Hadrien, la ville de Beitar fut assiégée. C'était une imposante citée fortifiée, près de Jérusalem. À la longue, les insurgés ont succombé à la faim et à la soif. » On est loin d'un pouvoir qui continue de renforcer son ennemi qui le bombarde et endeuille ses citoyens en lui fournissant vivres et électricité. Beitar, affamée et assoiffée, tombera un 9 av. Et, trois années durant, les habitants de la ville resteront sans sépulture, les Romains en interdisant l'accès. Ce n'est qu'au terme de cette période qu'ils furent ensevelis. Ceux qui étaient entrés dans la ville en ruine furent témoins d'un fait miraculeux : les dépouilles étaient restées intactes. Et nous retrouvons là l'extraordinaire capacité propre au peuple d'Israël de toujours voir la main de la Providence, même dans les périodes où la Présence divine semble invisible, ce fait défiant la réalité étant à l'origine de la quatrième bénédiction des actions de grâce récitées après un repas : «Le Bon, parce qu'ils ne se sont pas décomposés, et le Bien, parce qu'ils ont pu être enterrés». (Talmud Berakhot, 48b).

985 villes et villages ont été rayés de la carte de la Judée. 585 000 soldats ont péri dans les combats, les épidémies et la faim, sans compter les millions de femmes, d'enfants et de vieillards que les Romains assassinaient sans distinction, c'est ce que rapporte l'historien Dion Cassius. Cet extrait du Talmud parle de lui-même: « Rabbi Yohanan a dit: " trois cents cerveaux de nourrissons avaient été répandus sur un seul rocher." »

Dans le livre des prières et lamentations du 9 av, un auteur, du nom de Samuel, rapporte le nombre effrayant de quatre millions de Juifs assassinés, entre la destruction du second Temple et les différentes campagnes de répression romaine (Lamentation commençant par les mots : שאי קינה במגינה: élève ta plainte dans l'affliction. « … quatre cents myriades, et la voix d'un homme droit, étouffée par le nuage, empêchée d'atteindre D. ; ils m'ont frappé et blessé… » ). Prendre en considération cette indescriptible hécatombe renforcerait les décideurs de la politique israélienne qui ne se réfèrent qu'aux tragédies de la seconde guerre mondiale pour faire valoir le bienfondé de l'existence d'un Etat juif souverain. La relation de cause à effet ne serait plus décalée, avec un éloignement de quelque trois mille kilomètres, mais convergerait au cœur du problème. Du même coup, le rapprochement entre l'aspect désertique de la région limitrophe de Jérusalem et les massacres perpétrés par l'occupant romain et d'autres éléments étrangers s'établirait plus facilement. Or, aujourd'hui encore, les cités juives de Judée-Samarie et les points de peuplements ne sont qu'une pâle ébauche de la splendeur effacée par la puissance européenne.

Mais les Juifs, malgré la cruauté de l'oppresseur, ont su résister à l'occupant. En effet, Hadrien, lors de son discours au Sénat, n'a pas employé la formule de rigueur qui ouvre tout discours en commençant par signaler que les légions romaines se portent bien. Des mesures antijuives draconiennes ont été prises par le pouvoir d'Hadrien: l'interdiction de la circoncision, de garder le shabbat, de nommer de nouveaux rabbins et d'étudier la Torah datent de cette époque.

C'est encore ce même empereur qui méprisa les Sages du Talmud, qui tortura et exécuta les Dix Martyrs: Rabbi Yichmaël Ben Elicha Cohen Gadol, Rabban Shimon Ben Gamliel Hazaken, Rabbi Hanina Ben Téradion, Rabbi Aqiva, Rabbi Yéhouda Ben Baba, Rabbi Houçpit Hamétourguéman, Rabbi Ychbav Hassofer, Rabbi Elazar Ben Chamoa, Rabbi Hanina Ben Hakhinaï, et Rabbi Yéhouda Ben Dema.

Les Sages d'Israël étaient des dirigeants profondément impliqués dans les destinées de leur peuple, bien déterminés à défendre le judaïsme au péril de leur vie, bravant la plus grande puissance de leur époque. La séparation entre les affaires religieuses et celles de l'Etat n'avait pas encore été inventée, et jamais, à cette époque, il n'eût été possible d'envisager que des religieux voire des rabbins pussent rester blasés ou insensibles à la constante profanation du lieu le plus saint par un culte étranger.

Rabbi Ychmaël, qui comptait parmi les sept hommes les plus beaux de la terre, plut à la fille de l'empereur qui l'aperçut au moment où il fut conduit sur le bûcher. Elle demanda la peau de son visage. Les Romains la lui arrachèrent alors qu'il était en vie. Elle la fit conserver afin de pouvoir toujours la contempler. D'autres souffrances atroces lui furent infligées jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Rabbi Hanina Ben Teradion fut brûlé dans un rouleau de la Torah. Pour prolonger le supplice, les Romains avaient entouré son corps d'éponges imbibées d'eau. Pendant que le parchemin était dévoré par les flammes, les lettres s'envolaient dans les airs.

Rabbi Aqiva fut écorché vif. Il proclama l'unicité de Dieu en rendant son âme au Créateur. Il s'était toujours demandé s'il aurait le courage et le mérite de pouvoir mourir en sanctifiant Son Nom.

Les Romains, malgré l'atrocité des massacres qu'ils ont perpétrés en Palestine – nouveau nom imposé par Hadrien dans le but de faire oublier la relation entre les Judéens et la Judée - , ne sont pas parvenus à en effacer définitivement la judéité - la clôture de la Mishna a pu y être réalisée environ deux cents ans plus tard. Aujourd'hui, les nations se liguent pour attaquer à nouveau Jérusalem, mais le peuple d'Israël se rétablit peu à peu, en attendant la restauration complète de son Etat et de sa ville, avec le Troisième Temple.

Le Talmud rapporte que Rabbi Aqiva se mit à rire, lorsqu'il vit un renard sortir de l'enceinte du Temple détruit. Aux autres Sages qui ne le comprirent pas, il expliqua que la réalisation des prophéties qui prévoyaient la destruction était la confirmation et l'introduction aux prophéties de la restauration. La ville de Beitar, rebâtie il y a vingt-huit ans, compte aujourd'hui près de trente mille habitants. Puissions-nous assister à la réédification du Temple de Jérusalem, et à la rédemption totale, même si notre mérite est insuffisant, au nom des souffrances endurées par Son peuple depuis 1946 ans.

Il importe de ne pas méconnaître trop son histoire. Seul un individu né de la dernière pluie peut ne pas ressentir l'absence cuisante et criante du Temple, et se laisser convaincre que Jérusalem serait banalement la «ville des trois religions», formule séduisante signifiant qu'Israël n'aurait définitivement plus droit à son lieu saint par excellence.

Des dirigeants malades de l'exil, dans la ligne tortueuse de Moshé Dayan, s'érigent contre les droits de leur propre nation et facilitent la perpétuation de l'état d'exil. La violence musulmane en fait fréquemment interdire aux Juifs l'accès par les autorités israéliennes, qui ne sentent pas le terrible manque, auquel elles sont habituées depuis leur berceau, mais qui n'est pas celui de leur civilisation. Un Juif ne devrait pas répondre à la question: «Quel âge avez-vous?» en disant qu'il a quinze, quarante ou quatre-vingt-dix ans, mais quatre mille.

Et il faut absurdement que ce soient des non-juifs qui proclament dans toute tribune qu'Israël veut reconstruire le Temple. Mais le malade s'étonne, il n'est plus sensible à sa douleur et à son profond besoin de guérir. La doctrine de la mémoire courte le persuade que le peuple juif n'est pas revenu d'un très long périple, dispersé entre les nations, pour restaurer sa souveraineté, mais pour végéter sans but, dans un Foyer national dépourvu d'âme.

Que «le quatrième jeûne, le cinquième jeûne, le septième jeûne et le dixième jeûne soient pour la maison de Juda jours de joie, d'allégresse et de fête ; et la vérité et la paix, chérissez-les» (Zacharie VIII, 19). Toutes ces dates, le 17 du mois de tamouz, quatrième mois en comptant de nissan, le 9 av, le 3 tichri et le 10 téveth sont liées à la destruction du Temple, à l'exil et à la perte de la liberté nationale. Et que de la même façon que nous voyons de nos yeux se réaliser les prophéties du rassemblement, puissions-nous assister à la réalisation du verset de notre lecture hebdomadaire: «… pour déposséder, à ton profit, des peuples plus grands et plus forts que toi » (Deutéronome, IV, 38) ; «… pour te donner des villes grandes et bonnes que tu n'as pas bâties ; des maisons débordantes de biens que tu n'as pas emplies etc.» (Idem VI, 10, 11). Et surtout, que ces prophéties se réalisent envers et contre tous, que les gouvernements en veuillent ou non.

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 13:55

Tout vient du Ciel, mais de quelle manière?

1 L'engagement de l'homme respectueux de la tradition

Si un homme qui observe la Torah ne peut soutenir que le Rédempteur ne lui aurait pas ordonné de se mettre en guerre contre l'ennemi et de le chasser de la surface de notre terre, ou que l'Etat ne peut exiger de lui un service militaire en l'obligeant à se mettre en danger physique et spirituel, c'est que la Torah l'ordonne dans le chapitre que nous allons lire ce shabbat. «Vous conquerrez ainsi le pays et vous vous y établirez ; car c'est à vous que je le donne à titre de possession… Or, si vous ne dépossédez pas à votre profit tous les habitants de ce pays, ceux que vous aurez épargnés seront comme des épines dans vos yeux et des aiguillons à vos flancs…» (Nombres XXXIII, 54-55, traduction GR Zadok Kahn). Il s'entend donc que, puisque l'armée, même lorsque le service est largement observé, ne se charge pas de faire disparaître l'ennemi, n'étant elle-même qu'un outil, fût-il sacré, entre les mains du gouvernement, c'est à l'homme profondément attaché aux valeurs juives d'infléchir le gouvernement et d'influer sur lui pour l'obliger à se charger de l'exécution de ce commandement, au même titre que celui-là insiste pour que le shabbat et la cacherout soient respectés au top niveau.

2. Le refus du programme de D.

Refuser le processus divin du retour d'Israël, ou le corrompre et le dévier, est un dessein voué d'avance à l'échec et à la guerre. Psaumes, CVI, 8 : «Ils ne détruisirent pas les peuples que D. leur avait demandé». On ne peut faire mentir la Torah. Si la Torah affirme dans un texte intemporel, même s'il intervient a priori dans un contexte précis, que les ennemis que nous maintiendrions sur notre terre deviendraient des aiguillons contre nos flancs, on ne peut le dénigrer d'un revers de la main, avec des affirmations prétentieuses autant que condescendantes, en se disant : «Oui, mais c'était il y a bien longtemps, parce qu'on avait peur qu'ils poussent le peuple à l'idolâtrie.» Un principe établi par nos Sages veut que si la raison apparente d'un décret cesse d'exister, celui-ci restera de mise. («batel taam, lo bétéla takana»). Le vin sans surveillance reste interdit même lorsque le viticulteur non-juif ne consacre absolument plus depuis des millénaires ses millésimes aux libations païennes. Il en est ainsi à plus forte raison pour un commandement de la Torah.

Le rejet, sélectif ou total, des lois de la Torah, tend à reléguer la tradition d'Israël au second plan, à en dénigrer l'actualité que les millénaires ne démentent pas. L'un se dira qu'il ne faut plus considérer les ennemis de cette façon, et iront même jusqu'à prétendre en toute fantaisie que c'est avec eux que la paix doit être établie, l'autre qu'il n'est plus interdit de manger toutes sortes d'aliments car les problèmes d'hygiène aujourd'hui font que cette nourriture n'est plus dangereuse pour la santé.

3 L'échafaudage de la mauvaise foi

Des ennemis de l'intérieur ou des gens sincères, mais candides à mourir dans l'obstination de leur erreur?

Personne n'a oublié la pression médiatique constante contre la légitimité et le maintien de la présence juive à Gaza. Les soldats étaient en danger, disait-on, à cause de ces gens-là. Il suffirait qu'ils partent pour que nos soldats n'aient plus à y être assignés en courant tous les dangers. Avant l'expulsion, quand elle semblait douloureusement inévitable, je m'étais entretenu avec Avner, habitant de Netzarim : «Mais qu'allez-vous donc faire?» Il me répondit en toute simplicité : «Si les gens de Tel-Aviv sont incapables de comprendre que c'est pour les défendre que nous sommes ici, alors nous ne nous battrons pas contre eux quand ils viendront nous chercher. Mais nous n'abandonnerons pas de notre plein gré, ça jamais, et il faudra qu'ils viennent nous chercher.» Et lors des grandes manifestations, les terrasses des cafés, à Tel-Aviv, n'étaient pas désertes comme aujourd'hui. Et un public moins exposé que dans la métropole côtière aux futures conséquences du désengagement, protestait et se faisait arrêter.

Eh oui, Avner avait raison. Il n'avait pas la puissance requise pour empêcher le pays de se faire du mal, de se laisser aller à une tendance autodestructrice. Avner n'était pas un psychiatre virtuose de la camisole de force ou capable de matelasser les murs et d'immobiliser un forcené. Avner et toute sa famille, et tous ses voisins, tous furent emportés et décalés de force de quelques kilomètres. Mais il n'a pas perdu son travail, conservant son poste d'enseignant à Netivot. Son épouse non plus. Enseignante à Netzarim, elle l'est restée à Yevoul dans leur résidence transitoire puis à Bené Netzarim, dans leur nouvelle maison, inaugurée sept ans. La commune est restée soudée, sans quoi ceux qui y travaillaient se seraient retrouvés sans emploi. D'autres ont eu plus de mal. Les cultivateurs qui ont mis au point le système des salades dépourvues d'organismes animaux ont été soutenus par une très vaste campagne de don du peuple d'Israël qui leur a permis de reconstruire des serres avec tous les systèmes quelques km plus loin.

4 Les Juifs du Goush pestiférés

Votre serviteur a été arrêté à Kissoufim. Comment le peuple d'Israël, au cœur en or, a été contraint et manipulé. Notre cœur saigne aujourd'hui pour les soldats Golani. Les combattants de l'unité avaient refusé la tâche de l'expulsion des Juif : «Nous défendons Israël, s'étaient-ils insurgés, un Juif n'expulse pas un Juif de sa terre.» Devant le refus généralisé, les bus en partance pour Gaza avaient fait demi-tour. D'autres personnes ont été engagées, des mercenaires! Neuf mille shekels par mois pour toute la période sensible pour qui s'engagerait dans cette unité au brassard bleu foncé auquel la guerre psychologique avait fait coudre une étoile de David, comme pour dire aux expulsés : «C'est Israël qui te demande de partir, tu ne vas pas te battre contre ton propre pays?»

Je marchais sur la route du point de passage de Kissoufim, je n'avais plus qu'un ou deux kilomètres à parcourir. Un immense camp s'étendait à droite, tout le long de cette route. Puis des policiers à un barrage routier m'ont dit que je ne pouvais pas passer. «Mais depuis quand marches-tu comme ça? Tu n'as plus d'eau?» Ils m'ont donné deux bouteilles d'eau minérale. Une jeune femme en uniforme de police, alors que je ne sais plus si je m'apprêtais à leur dire «Vous n'avez pas honte, je viens au secours de mes frères», perdit presque contenance, et m'implora de ne pas la regarder comme ça. Le cœur solidaire d'Israël continue de battre même sous la contrainte. J'ai quitté la route pour couper à travers champs. Presqu'arrivé au passage de Kissoufim, deux personnes m'abordent : «Halte, tu es prisonnier!» Je m'arrête: «Qui êtes-vous donc?» «Unité de surveillance des champs et campagnes.» «Ça existe? Pour qui travaillez-vous?» «Non, pas de questions comme ça. On ne voulait pas. Alors on nous a placés à l'extérieur. De toute façon, si tu t'en vas, tu te feras arrêter un peu plus haut.» Je m'assis et constatai que je n'étais pas seul. Mes yeux s'habituaient à l'obscurité, et j'ai vu des gens de l'Alya de France, que je connaissais de Jérusalem.

«Tiens, mais, qu'est-ce que vous faites là?» «Comme toi, on est prisonniers». «Eh bien c'est pas plus mal, m'écriai-je. J'aurais un casier, et ce casier sera la preuve, pour quand mes enfants me demanderont ce que j'ai fait alors, je brandirai fièrement sous leurs yeux mon procès-verbal.» J'ai vu mon «geôlier» me regarder en silence. Je l'apostrophai: «Je suis prisonnier, et je n'ai pas dîné. Vous devez me nourrir.» «Ce n'est pas prévu». «Vous voulez nous affamer». «Ecoute, me dit-il. D'ici une petite heure, on va apporter aux soldats de ma compagnie des paniers-repas, je te donnerai le mien». «Il n'en est pas question, c'est à ceux qui ont donné cet ordre illégal, notoirement illégal, de nous traiter comme doivent l'être des prisonniers». Quelle grandeur d'âme avait ce jeune soldat, exploité pour sa bonne foi. Vers la fin de la nuit, on nous a apporté un autocar, on nous a fait monter et on nous a conduits dans une base. Mais c'était l'effervescence entre le commandement et les chauffeurs. J'ai protesté que je voulais que mon arrestation soit officielle. C'était presque le matin. D'autres m'ont approuvé, il fallait que l'on puisse prouver à la génération montante qu'on n'avait pas baissé les bras. On nous fit ressortir de la base, les véhicules roulèrent je ne sais plus combien de temps, et on nous fit descendre à un carrefour, les chauffeurs et leurs véhicules étant attendus d'urgence à l'intérieur du Goush, pour la tragédie qui s'y joua en moins d'une semaine. Le travail de quarante ans. Je refusai de descendre. «Vous n'êtes plus prisonniers, vous êtes libres». «Je veux un document qui le prouve». On ne nous répondit pas, comme pour dire: «Vous n'avez jamais été prisonniers». Quelqu'un nous informa cependant : «À gauche, c'est Tel-Aviv, à droite Eilat.»

Quel dommage que nous n'avons pas été plus nombreux. Certes, Kfar Maimon s'est terminé en très grosse arnaque, quand il n'a plus été question de marcher sur le Goush. Mais d'autres avaient peut-être appréhendé le piège. Ah! Si seulement étaient venus de Tel-Aviv directement à Kissoufim au moins autant de gens qu'à Kfar Maïmon!

Mais les habitants du Goush étaient tellement marginalisés, montrés du doigt, coupables du danger encouru par nos soldats, que même dans le camp politique réprouvant le désengagement, on s'est senti envahi par l'opprobre. A ceux qui prévenaient: «Gaza sera pire que le Liban, les missiles pleuvront jusqu'à Tel-Aviv», on conseilla de faire moins de bruit, de la mettre en veilleuse, de ne pas aggraver le cas. Youli Edeltein a demandé pardon la semaine dernière en reconnaissant qu'il avait lui-même considéré que le public soutenant coûte que coûte la présence juive à Gaza en avait fait trop. Ils passaient pour des prophètes apocalyptiques, des prophètes de la colère (névié zaam).

5 La terre ou l'abondance? L'un ne va pas sans l'autre

D. a établi un programme. Il l'a écrit dans la Torah. «Et je me rassemblerai avec vos bannis des quatre coins de l'exil et je vous prendrai en pitié. Et je ramènerai ma présence en vous rassemblant de tous les peuples (…)» (Deutéronome XXX, IV, trad. d'après Rachi ibid.) Que l'on ne vienne pas nous dire qu'Il garde le silence, ce qui a été écrit depuis la révélation sur le Mont Sinaï nous parle aujourd'hui au présent. Rabbi Yéhouda nous parle de milliers de prophètes (Kouzari I, 11). En relisant toute la Bible, on n'en trouve pas autant. Solution de l'énigme : «Toute prophétie prononcée pour les temps futurs est mentionnée par écrit dans le texte, et toute prophétie qui ne concernait que le temps de son émission n'est pas retenue par les écrits». D. nous parle au présent. (אין מוקדם ואין מאוחר בתורה) Mais d'aucuns, avec leurs idées folles, démentes, ont décidé d'inventer un programme à eux, et ont décrété qu'un nouveau Moyen-Orient remplacerait l'ancien. Mais qui fait avancer l'histoire ? Ont-ils seulement conscience que toutes les péripéties des razzias, de la colonisation et de la décolonisation n'étaient que le préambule qui allait préparer les conditions sociopolitiques adéquates au renouveau de l'avènement de la souveraineté d'Israël? N'y aurait-il donc aucun horloger derrière tout ce programme? Le monde serait-il livré à lui-même sans que D. n'en tire les ficelles?

Contredire les plans du Créateur ne marchera pas. Rester à l'étranger quand l'heure du rassemblement des exilés à sonné depuis plus de cent trente ans ne marchera pas. Il y aura peut-être quelques trêves. Céder la souveraineté sur la terre d'Israël à des étrangers ne marchera pas.

Les faux prophètes, les visionnaires en état d'addiction à leurs doctrines ont dit : «On ne veut pas du grand Israël, ni dans sa grandeur spirituelle et religieuse, ni dans sa sanctification, ni dans sa superficie. On veut un petit pays et on ne veut pas de problèmes avec les voisins. On veut gagner beaucoup d'argent en étant tranquilles avec tout le monde.» Le Sinaï a été cédé aux Egyptiens en échange d'un hypothétique essor économique. Pour le moment, il n'y a eu que des pertes financières. On a cédé Gaza, et on en est pour l'instant à la troisième guerre, on essuie des boycotts, des rapports mensongers. Et chaque fois, on s'entête. Certes, on fait la guerre parce qu'on n'a pas le choix, mais une fois la raclée donnée, on ne reste pas.

Chaque fois, l'ennemi est plus fort, plus déterminé, plus haineux, mais personne ne veut reconnaître que le programme ersatz du véritable Retour d'Israël n'a pas sa place, que le peuple se rend coupable de ne pas avoir anéanti les peuplades que D. nous a demandé d'anéantir. (Psaumes 106, 8). L'évidence se fait plus forte, plus puissante, incontournable, mais le faux messianisme s'acharne, se bloque, se rend incapable de reconnaître sa faute, étape préliminaire avant de pouvoir s'amender: «Peut-être aurions-nous dû donner raison aux défenseurs de Goush Katif, aux inconditionnels de la terre d'Israël, et en grand s'il vous plait!» On a voulu céder Gaza pour que le monde entier comprenne notre très haut niveau de recherche de la paix, de sacrifice de soi, des siens et de son D., pourvu que tout le monde sourie ; on a voulu faire des affaires avec le monde entier, battre chaque année le record d'entrées touristiques de l'année précédente. Eh bien, il aura fallu trois guerres consécutives pour que l'on n'ait ni la terre, ni l'argent.

Le temps de l'exil est révolu, mais il faut encore extirper du cœur et de la tête des dirigeants politiques la mentalité de l'exil, cette tendance à corrompre les vraies valeurs de la Torah en en appliquant d'autres, inhumaines, traitresses, immorales. Relisez donc la Torah, réapprenez les valeurs juives depuis le début, et vous comprendrez que le sang d'un seul de nos soldats vaut plus que celui de mille de nos ennemis. «Et cent d'entre vous en poursuivront dix mille» (Lévitique, 26, 8). Si le monde entier conçoit qu'un Juif en vaut 1027, dans le cadre d'un échange, il peut le concevoir aussi dans le cadre de la guerre.

Un gouvernement moral, exemplaire, c'est celui qui s'engage avec loyauté (concept malheureusement oublié) auprès de ses citoyens, qui garantit aux épouses et aux mères, et aux jeunes enfants d'Israël qu'il fera, mais réellement, tout ce qui est en son pouvoir pour que leurs proches qui se séparent de leur famille, qui se mettent en danger en faveur de tout le peuple d'Israël, reviennent sans qu'un seul ne manque, même s'il doit pour cela bombarder sans distinction le camp de l'ennemi, et surtout sans éprouver une pitié inadéquate et excessive pour les épouses le les mères de la haine, car la pitié pour ces dernières ne consiste en rien d'autre que dans la cruauté pour son propre camp.

Certes, pourtant, tout vient du Ciel, la bénédiction ou son contraire, mais c'est à l'homme qu'il revient de choisir la vie (Deutéronome 30, 19), afin que l'ont n'en vienne pas à la situation préconisée dans le passage de la Torah que nous lirons ce shabbat : «Et ce que Je préconisais de faire subir à vos ennemis, c'est à vous que Je le ferai subir» (Nombres XXXIII, 56). Puissions-nous revenir au plus vite dans le droit chemin, sans être sans cesse contraints et dupés par des dirigeants qui ont des programmes que la raison ne connaît pas, et que se réalise pleinement la prophétie: «Et vous siégerez dans la sécurité sur votre terre» (Lévitique XXV, 28).

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 00:41

כל פעם שבמחנה הרכנת הראש מכריזים שאין זבנג וגמרנו, בעצם מתכוונים להרגיע את הרוחות, להגיד שהאלימות לא מניבה תוצאות ושיש להתגבר על תחושות הבטן. מילון שלם של מושגים ומונחים נגזר מהתפיסה הזאת. נתבונן בכמה מהם. "הסלמה", למשל. הרעיון שמסתתר מאחורי המונח הוא שצעדים הננקטים כנגד האויב רק יעצימו את רמת חוסר השקט האזורי. ה"תגובה" היא מונח קרוב לקודם. יש כעין ניצול ציני ולא במקום של המאמר המפורסם של חז"ל, הקובע : "איזהו גיבור. הכובש את יצרו". מוציאים מהקשרו ערך הבא לחזק את האחווה ואת האחדות בתוך עם ישראל ומעתיקים אותו לתוך הקשר לגמרי לא שייך, בכעין פעולת "העתק-הדבק", לעמידה שישראל אמור לגלות כלפי אויב המבקש לכלותו. דבר דומה עושים בעניין "לא תיקום", המנותק מההמשך : "את בני עמך".

ישנם עוד הרבה מושגים שפותחו, נוסחו ונוצלו על מנת לגרור את בני השיח השפויים לעמדה רופפת של התגוננות. פעם הרבו מאוד להשתמש במונח העילאי : "שלום". את הפירוש הגדירו אנשי השמאל הרעיוני, במובן העולה בקנה מידה אחד עם הסלידה מה"הסלמה-אלימות-תגובה". ה"שלום" הינו השלמה עם נוכחות מסיבית של אויבים בארצנו. אז נשאלו השפויים אם הם בעד או נגד שלום. מחזיקי המיקרופונים המשמיעים או משתיקים קולות בהתאם לתפיסה חד גונית ידועה, לא נתנו במה למי שרצה לטעון ששלום יגיע כפועל יוצא מסילוק האויב. וכשהושמעו במתכוון טענות כמו "אין ערבים, אין פיגועים", הדבר נעשה על מנת לשטוף אותן בגינויים חריפים ובהאשמה של "גזענות". מי שלא משלים עם המציאות בה המון מוסלמי מסכן את היהודים הוא גזען. כאן כדאי לשים לב למשקל נגד הקובע שערבי הטובח ביהודים הוא לא גזען, אלא "לאומני", במשמעות שהלאום שלו מדוכא על ידי היהודים, ואז יש "להבין" את "תסכולו", כך שהאשמה בכל מקרה חוזרת אל היהודי.

ובאיזה לאום מדובר, שהרי מדינת ישראל מוקפת מחוץ ומפנים באומה ערבית מוסלמית ענקית המבקשת להשמיד אותה? גם על זה חשבו, אל דאגה : הלאום קובע שהם "פלסטינאים". אבל היהודי הוא הרי הפלשתינאי שחזר לארצו אחרי גלות כה מרה וארוכה? לא ולא ! עכשיו הפלשתינאי החדש והאמיתי הוא ערבי מוסלמי, כפי שבעבר לא כל כך רחוק, קובעי ניסוחים קבעו ש"ישראל האמיתי" זה הנוצרים. והיהודי? הוא "מתנחל", אך לא במובן שהתורה צוותה אותו כבר לפני אלפי שנים: "וישבתם בה כי לכם נתתי את הארץ לרשת אותה והתנחלתם את הארץ"", אלא במובן של נטע זר הפולש כחייזר אל תוך עולם לא לו.

ומה קורה כשמכנים את יושבי ההר בכינוי הלא מחמיא של "מתנחלים"? אז כאן יש לתת את הדעת שאם כבר מדברים במתנחל, אז אין הכוונה שהוא פלש מאזור תל אביב, כי גם תל אביב היא התנחלות, מבחינת מייצרי המונחים. ופשוט שכשמי שחי בישראל "מודה" שהיהודים הם "מתנחלים" ביהודה ובחברון, מודה בקל וחומר שיהודי תל אביב הם מתנחלים ; עובדה שהיהודים "טוענים" שיש להם היסטוריה ארוכה הקושרת אותם בכל הציר המתחיל בצפון בשכם ומסתיים בדרום בבאר שבע, מה שאין כן לגבי תל אביב, בה הפרטים בתולדות עם ישראל יותר דלים. ואין בדברים אלה הבעת דעה אלא קביעה בשטח : מאז ההכרה בארגוני המחבלים, מאז הנכונות לסגת מחלקים מהארץ ובעיקר מאז ה"התנתקות" מעזה, ורק מאז, נשאלת השאלה בכל דיון בקרב הגויים : "האם יש לגיטימציה לקיום מדינת ישראל ?" "האם יש למדינת ישראל זכות לחיות?" כאילו מדינת ישראל אינה דבר בר קיימא, וכאילו יש שיח שצריך לקבוע האם יש להקים מדינה ליהודים בארץ ישראל או לא.

וכשאנחנו מתבוננים ב"מילון החדש", עלינו להבין מייד שהמושג שהתחדש לפני כמה עשורים הוא המסוכן ביותר : והוא הקריאה לחלק מהאומה הערבית המבקשת את רעתנו בשם " פלשתינאיים", כאמור. יש בכך בעיה של "לא נודע בארצו". אם משה נאשם בכך רק אחרי שהוא לא הכחיש את דברי בנות יתרו שהגדירו אותו כאיש מצרי, ועוד כשהוא המתין בחוץ על פי הפשט, אז מובן שמי שבתוכנו מייחס את ארץ ישראל למישהו שהוא לא מעם ישראל, גם הוא ייחשב כלא נודע בארצו. משה נחשב כאומר : "אני לא שייך לארץ ישראל", ומי שקורא לזר ארצישראלי בוא כאומר : "ארץ ישראל לא שייכת לי". כי המשמעות של פלשתינאי היא : ארצישראלי בלע"ז. ומי שבציבור המוקיר את ארצנו ישאל : "אז איך אתה רוצה שנקרא להם?" למעשה מודה בהצלחתם של קובעי המונחים, ועליו לעשות עבודה נגדית שתעצב מונחים המדברים בעד עצמם ובעדנו.

נחזור לנושא של ה"חפים מפשע" להשלכותיו, וכן ל"זבנג וגמרנו". ההבחנה בעת מלחמה בין טרוריסטים למשפחותיהם, יש בה בחינה של רחמנות על אכזרים המסכנת את הרחמנים. ישנם כיום פצצות שחודרות עמוק לתוך הקרקע ובעלות יכולת לכלות ערים שלמות של מנהרות תופת תת-קרקעיות הכוללות אלפי משגרי טילים המכוונים לעבר האוכלוסייה היהודית בישראל, תוך חיפוש מטרות רכות כגון בתי ספר וגני ילדים. וכשמנגד בישראל מרחמים על ה"חפים ופשע", אז חייבים בסופו של דבר לסכן את חיילינו ולהסכים בכך שילדי ישראל יתייתמו ונשות ישראל תתאלמנה. יוצא מזה שבעיני קברניטי המדינה, אוכלוסיית האויב חפה מפשע יותר מחיילינו, חיילינו שהיו ילדים לפני תשע שנים, כשהממשלה והכנסת החליטו על ה"הינתקות". הגם שהאוכלוסייה העוינת המכונה "חפה מפשע", כוללת את כל התשתית האנושית ששונאת את ישראל ושממנה ובתוכה המחבלים מתקיימים, כשאלה האחרונים יונקים מלידה את חלב האיסלם, כמאמרה של אם אחד רוצחי נערינו שעדיין לא נלכד. אבל הדואגים ל"חפים מפשע" בצורה הקיצונית והברורה ביותר דואגים למען האמת לפושעים בפועל : כי גם ה"סיכול הממוקד", הנועד לחוס על ה"חפים", מעורר בלבם רחשי זעם עד כדי שליפת המושג הרצחני "פושעי מלחמה" המופנה באצבע מאשימה דווקא אל מדינת ישראל. .

פעם חסו מנסחי המונחים על העוני כביכול שמניע את הרוצחים, אז הם הרבו לדבר על הטילים ה"מאולתרים". מיסכנים, אין להם תעשייה שתתן להם אפשרות להשתמש בתחמושת ובנשק "כמו שצריך". אילו היו עשירים, הם בטח לא ניו מחפשים מלחמה. והנה היום נשכח המושג ה"מאולתר", כאשר אויבינו מחזיקים באלפי טילים מהסוגים החדישים והיקרים ביותר בעולם, ובציוד המאפשר להם לכרות מנהרות אינספור רק כדי לרעות לנו. והנה באה ההוכחה שאויב, גם כשהוא הופך לעשיר, ממשיך לשנוא ויכולת הנזק שלו רק מתעצמת. שורש הבעיה הוא שמרוב גלותיות, רוצים להסביר ששונאי ישראל אינם אחראים לשנאתם אלא שעל היהודי לפשפש במעשיו ולחפש את הסיבה לשינאה זו אצלו. אבל אין זה מפריע למנסחים. הם לא ישנו את כיוון התפיסה שלהם. הם פשוט ימחקו את המונחים ההופכים לבעייתיים. מוחקים את המילה "מאולתר" מהרגע שמגלים שהשנאה לא נובעת מאיזשהו עוני האשמת ישראל, כפי ש"תהליך השלום", אחרי שנודע שהוא רק זורה הרס והרג, נהפך ל"תהליך מדיני" מבלי שאף אחד לא שם לב, ובלי שיעשו חשבון נפש ויודו : "פשענו, טעינו, הטעינו אחרים, גרמנו להרג ואבדון". רק משנים פה ושם מושג וממשיכים הלאה.

אבל הבה נסכים כעת עם מנסחי המילון אודות אחת האמירות שלהם. נקבל כאמור את רעיון ה"אין זבנג וגמרנו". אבל במקום להסיק מזה שאין להכות כלל באויב, נסיק שיש להכות באויב עד אשר נשרש אותו מהיסוד. אי אפשר להכות בו וללכת הביתה כאילו גמרנו את העבודה מולו. המציאות מוכיחה לנו כמה הדברים נכונים. היציאה מגוש קטיף גרמה עד כה לשלום מלחמות : עמוד ענן, עופרת יצוקה והנוכחית, צוק איתן. בתום כל מלחמה משיגים שקט זמני בלבד, וחייבים להשיב מלחמה שוב ושוב, כי אי אפשר לחכות שמטחי הטילים יופסקו כאילו מדובר בגשם עובר. אומרים כל פעם שמטרת המבצע היא לכתת את ראשי ארגון המחבלים ובכך להרתיע את הזרים המחזיקים בעזה מלהפגיז בעתיד את מדינתנו. אלא שבפועל הדבר נעשה מסוכן יותר מפעם לפעם. בפעם הראשונה הגיעו הטילים לאשדוד ובאר שבע, בשנייה בקושי לירושלים ולתל-אביב, והפעם עד לחיפה, כשההפגזות על תל-אביב הפכו לשגרה, וגמרו גם לביטול המון טיסות של תיירים לשיראל, עם כל ההפסד המשתמע מכך. בקיצור אפשר לקבוע שהמלחמה התעצמה לפני תשע שנים ושהיא נמשכת מאז, כפי שמסכמים בעלי עסקים בדרום, וכפי שבקצב הזה יעידו בהמשך גם בתל אביב. ואם נסתכל רחוק יותר, המלחמה החלה ביישום הסכמי עזה ויריחו תחילה, לפני כעשרים שנה. המנסחים קראו למלחמה שלום.

לא צריך לשאול לוכד נחשים מה הוא עושה כשמקפיצים אותו לטפל בקן רוחש. האם הוא הורג רק את הגדולים ביותר ? הוא ודאי יענה : "אין זבנג וגמרנו!" הוא יסביר שיש לנקות את השטח עד שלא יישאר אפילו נחש אחד בודד. ואם לא? אז יקראו לו לעוד הרבה מבצעים שכל אחד מהם יהיה מסובך ומורכב מקודמו. ובמקום הנחשים הוא ייעץ לנו לשים קיפודים, כי אם השטח יהיה ריק, זה רק שאלה של זמן מתי יחזרו הנחשים. וכן בנמשל, יש לתפוס את השטח ולייהד אותו, ולהדוף ולסלק את הנוכחות העוינת, בלי פחד. וכשלא כל ספר יתקוממו ויאיימו מנסחי המילון בהאשמות של "גזענות", יש להשיב להם שאין יותר גזעני מהטיהור האתני שבוצע כנגד היהודים שהפריחו במשך שלוש דורות את גוש קטיף. רק מודה ועוזב ירוחם, רק אחרי הודאה בפשעי "עזה ויריחו תחילה" "הסכמי אוסלו" וה"התנתקות", יבוא השלום הלא שקרי.

ולאלה שיומרו : "אבל היו רק כעשרת אלפי יהודים כנגד מיליוני ערבים", יש לומר שגם אם היה יהודי אחד כנגד מיליארד ערבים, היה צריך לפנות את המיליארד ולא לגעת בשערה אחת של היהודי האחד. גירשתם את היהודים כי היה רוב של ערבים, ועכשיו דעת הקהל העולמית דורשת לגמור את העבודה ולגרש שש מיליון יהודים כי יש באזור שלוש מאות וחמישים אלף מוסלמים. רק אחרי שיתוקן המעוות – מבחינת "אם אתה מאמין שאפשר לקלקל תאמין שאפשר לתקן – אז ממילא , כשתשדרו לעולם כולו שאין כאן עניין של כמות אלא של איכות, של עקרונות ושל בעלות, של מי הוא הפלשתינאי האמיתי, אז ישכון בארץ השלום, שהוא לא לחינם אחד השמות של הקב"ה. להכיר ש"תהליך השלום" היה תהליך של הרס ומלחמה, ושנצטווינו לא במקרה בפרשת השבוע לרשת את הארץ ולהתנחל בה, שמא יהפכו האובים "לצינים בצידכם" : "אם לא תורישו את יושבי הארץ מפניכם והיה אשר תותירו מהם לשיכים בעינכם ולצנינים בצידכם וצררו אתכם על הארץ אשר אתם יושבים בה". למען נשב עלייה לבטח, וכשם שאנחנו מקפידים על הלכות שבת וכשרות, כן נקפיד על הלכות ההתיישבות וביטוי הבעלות על הארץ שעיני ה' בה מראשית שנה עד אחרית שנה. ומדהים עד כמה פרשת השבוע מדברת אלינו בהווה.

אין לסמוך על הנס, אבל אנו זקוקים להרבה תפילה ולהרבה ניסים, בהנהגה הארצית שיש לנו...

יהושע סולטן

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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 13:53

Dans quelle religion est-il écrit qu'il ne faut pas toucher aux civils en temps de guerre? Il n'est pas inintéressant d'établir le rapprochement suivant: c'est précisément au moment où Israël ne parvient pas à venir à bout de terroristes qui mettent tout son territoire sous les bombes uniquement pas leur haine du Juif, et ce parce qu'il veut à tout prix ne pas toucher aux civils, que la section hebdomadaire de la Torah, traite de la guerre totale que Moïse est sommé de mener contre Madian. Après seulement, il sera autorisé à accéder au repos éternel. Or, il se met tout de suite à l'ouvrage, ne cherchant pas le moindre délai. Douze mille hommes partent en campagne, et la besogne est vite abattue. Mais Moïse s'emporte : «Vous avez laissé vivre les femmes?» Le travail est repris. Plus de Madian. Seules les filles de moins de trois ans seront adoptées puis élevées selon les valeurs de la réserve et de la pureté familiale d'Israël et pourront se débarrasser du fond immoral de leur patrie d'origine, avant d'être épousées et reconnues comme membres à part entière de leur nouvelle patrie.

Il va de soi que Madian n'a plus jamais posé de problème à Israël. Deux sections hebdomadaires plus tôt, Madian avait été responsable de la mort de 24000 membres de la communauté de Moïse, en apprêtant ses femmes, et en séduisant ses victimes attirées et du coup prêtes à se soumettre au culte de Ba'al Peor. Bien entendu, les objections emportées ne vont pas tarder à fuser. «Mais ça n'a rien à voir!!!» En effet. Chez Madian, ce sont tout particulièrement les femmes, dans leur manière non conventionnelle de faire la guerre, qui ont obtenu des résultats que ni Og ni Sihon n'ont réussi à obtenir, malgré leur terrible puissance, digne de celle des Cananéens qui avait fait reculer les explorateurs qui, par répercussion, avaient découragé le peuple, condamné à périr dans le désert par son manque de confiance et d'optimisme. Donc, il est compréhensible que Moïse ait donné un tel ordre, et qu'il s'agissait d'une guerre tout à fait particulière qu'il n'est pas donné d'utiliser comme exemple pour d'autres cas.

Toujours est-il qu'il est un peu simpliste de faire comme si ce que nous rapporte la section que nous allons lire ce shabbat ne concernait pas notre période. On entend souvent les arguments du même topo : la guerre totale contre les Cananéens, malgré la possibilité d'avoir à son service des «travailleurs» cananéens, la guerre contre Amalek, sont des cas tout à fait particulier. Ces hommes étaient tellement dépravés et irrécupérables qu'ils n'avaient plus leur place dans la société globale. Seulement, tous ces arguments aboutissent à une attitude en opposition totale avec les récits bibliques. Certes, nous rabâche-t-on, les Madianites, les Cananéens, tous étaient suffisamment corrompus pour mériter un tel sort, mais aujourd'hui, au XXIème siècle (XXème il y a quelques années) etc. etc.

Une population haineuse sans raison aucune, ou dont les raisons se perdent dans l'irrationalité de la nature de certaines catégories présentes dans l'humanité, peuvent pendant des années ne chercher qu'à frapper les civils d'Israël, en visant les villes et les agglomérations où ils pourraient, D. préserve! obtenir les résultats les plus spectaculaires, et aucune instance ne se mobilise pour mettre au ban des nations ce sous-groupe musulman qui ne vit que pour détruire. Pourquoi ne trouverait-on pas naturel que les Israéliens se mettent à bombarder dans la direction de ceux qui les bombardent, en tant qu'Etat souverain agressé?

Alors, si la morale avec un grand M exige de ne toucher que les tireurs de missiles, et de ne plus les importuner en les laissant viser nos immeubles et nos villes dès qu'ils se cachent derrière la population qui les a mis au monde, on peut par analogie reprocher à Moïse d'avoir réglé leur compte aux Madianites. Après tout, entre leur agression et l'expédition punitive ordonnée sur ordre divin, ils s'étaient retirés et s'étaient tenus tranquilles. Et qui nous dit que la totalité des femmes de Madian étaient impliquées dans l'affaire avec laquelle Pinhas avait fini par découdre ? Ou encore, pourquoi alors tuer les hommes, s'ils semblent innocents ?

De deux choses l'une. Soit les civils ne sont pas foncièrement hors de cause, auquel cas les hommes et les personnes non impliquées ont ressenti une profonde jubilation en apprenant la mort des vingt-quatre mille Israélites, et sont prêts à prendre la relève pour des agressions ultérieures éventuelles, soit ils sont sincèrement peinés, mais ils doivent alors assumer une dynamique de groupe, sans laquelle les agresseurs n'auraient pas été en mesure de nuire.

Les médias se chargent de répondre à la problématique ci-dessus, et la masse de nos ennemis, au nom desquels ils nous parlent, est certainement extrêmement affligée par ce qui nous arrive. Et ils font remuer les lèvres de la masse avec les paroles qu'ils y placent. Les civils sont tellement innocents à Gaza que «civils innocents» devient presqu'un pléonasme. Cette formule, nous l'ingurgitons des dizaines de fois par jour. Eux aussi, ils souffrent, eux aussi aimeraient que cette situation de guerre finisse. Les civils sont innocents. D'où provient donc l'assurance de telles affirmations? Un questionnaire a-t-il été remis à tous les habitants de Gaza pour nous présenter ces affirmations comme une réalité accomplie? De surcroît, comment peut-on présumer innocente une population qui a dans sa quasi-totalité applaudi en apprenant la nouvelle du triple kidnapping où trois jeunes qui ne demandaient qu'à vivre en paix ont été exécutés par un tribunal islamique de terrain?

Les terroristes sont le produit de la société dans laquelle ils vivent, et de laquelle ils surgissent pour nuire, pour tenter par tous les moyens de changer la vie d'une nation qui n'aspire qu'à la paix et la prospérité en cauchemar. Plus encore, quand bien même seraient-ils opposés à l'agressivité de leurs dirigeants, ils servent de terreau, de vivier, de support à toutes les activités criminelles des groupes terroristes. En outre, si cette population avait été opposée à ce que des terrorismes les dominent, elle aurait beaucoup plus tôt dû manifester son soutien au maintien de l'administration civile israélienne à Gaza, au lieu de s'attaquer à Tsahal d'abord à coups de pierres puis de dynamite. En tout état de cause, aussi bien à Gaza qu'auprès du public musulman qui occupe Hébron, les mères – civiles donc – d'assassins se vantent de les avoir nourris au lait de l'islam, offrent des petits gâteaux à la foule en liesse quand de jeunes Juifs innocents sont massacrés sans la moindre considération de la valeur de la vie par leurs rejetons de bourreaux.

Quoi qu'il en soit, l'histoire des guerres a montré, que la question de soutien ou de l'opposition est secondaire, car on n'arrive à bout des ennemis les plus acharnés qu'en sapant les arrières. Il aura fallu les bombardements de Dresde et d'Hiroshima pour que les forces les plus opiniâtres de l'Axe capitulent enfin.

Ici, un aparté s'impose. Voyant d'avance les vaillants grincheux, les soupes au lait, pointer un doigt lyncheur accusateur contre le pacifiste auteur de ces lignes, il convient d'établir sans équivoque qu'il ne s'agit pas ici de faire l'éloge de la bombe atomique, ou de l'attaque de civils, mais d'établir des constats, sans le moindre parti-pris.

Entre l'ordre donné contre Madian et l'annulation d'un raid de Tsahal parce que des civils ont été aperçus dans les parages des lanceurs de missile, il y a un monde, surtout que peu après cette annulation, un jeune de seize ans a été grièvement blessé par une attaque menée depuis Gaza à Ashkelon. Il faut bien comprendre que la guerre implique un bouleversement des valeurs, ce qui oblige l'antagoniste le plus pacifiste, Israël en l'occurrence, qui n'est pas le premier à avoir lancé des bombes sur les populations des autres, à reconnaître et à s'identifier à son propre camp.

Impossible de durcir son cœur avec une fausse neutralité, qui se justifierait par le principe de la limitation des dégâts des deux côtés. Car ne pas employer tout les moyens pour mettre au plus vite un terme définitif à des attaques potentiellement extrêmement dangereuses, c'est se forger une indifférence envers la souffrance des siens, c'est s'empêcher de tout mettre en œuvre pour sauver leur sang, et leur droit à la vie et à la paix. Les «deux côtés» ne sont pas à mettre sur un pied d'égalité. Israël aspire à la vie. Les terroristes qui le bombardent rentrent dans la même catégorie que toutes les organisations du même acabit qui mettent le monde entier à feu et à sang dès qu'elles le peuvent. Et cette neutralité (cette considération équivalente des «deux côtés») est d'autant plus fautive que n'importe quel observateur comprend que des nids de haine produisent un flot de bombardements que seule une action radicale aux implications prolongées dans le temps et l'espace saurait interrompre définitivement.

Les ennemis l'ont tellement bien comprise, cette «neutralité», qu'ils savent qu'ils peuvent faire du chantage. Si Israël veut la paix, à savoir ne pas être bombardé, alors Israël devra céder à leurs exigences. On ne nous dit pas tout. Peut-être que les conditions de luxe insensées dont bénéficient les terroristes dans les prisons israéliennes, peut-être que cette promptitude à ne pas respecter les décisions des magistrats en les libérant comme si les prisons étaient des passoires ne sont-elles qu'une partie des résultats que les ennemis obtiennent par ce chantage.

Et le jour où Israël ne voudra plus être racketté, alors ils bombarderont et accuseront, avec l'assurance préalable de la complaisance d'un Occident devenu lâche, Israël d'être responsable de la guerre.

Cet argument trompeur de la majorité de la population ennemie qui veut la paix est la séquelle, le trouble persistant de l'influence de l'extrême-gauche proto-accords-d'Oslo dont le pays ne s'est jamais remis complètement. Au nom de leur dialectique, nous sommes parvenus à la situation que nous savons. Une fois encore, combien même seraient-ils innocents, leurs civils le seraient moins que les civils d'Ashkelon, de Jérusalem ou de Tel-Aviv visés par des pluies de roquettes de modèles qui devraient aider le monde occidental à comprendre que la population qui peut se les payer ne mérite pas le qualificatif de pauvre.

Israël, avec son retour en ses frontières, aurait tout à gagner à ne pas persister dans sa situation de victime, réelle il est vrai, qui consiste à montrer au monde entier : «Regardez, nous ne leur avons rien fait de mal. Et pourtant ils nous bombardent. Nous leur fournissons l'eau, l'électricité, des vivres, nous avons mis un terme au judaïsme de Gaza qui gênait leur haine pour les rendre heureux. Nous ripostons très gentiment, prenons soin de leurs civils bien plus que des nôtres, et pourtant ils continuent…»

Dans l'affaire de la vengeance de Madian que nous lirons ce shabbat, il nous faut retenir non pas ce qui éloigne cette affaire de notre réalité, mais ce qui la rapproche. Si le contexte présente des différences qui ne permettent pas d'appliquer le traitement de Madian à Gaza, il n'en demeure pas moins qu'il est donné d'en retenir la leçon suivante : une peur obsessionnelle de toucher, même sans en avoir le choix, les civils de l'ennemi au prix de mettre en péril les nôtres, n'émane pas d'une essence profondément juive. .

Et pour répondre à la question posée au début de cette analyse, cette attitude ne provient pas du judaïsme tel qu'il est selon ses sources, mais se conforme au judaïsme tel qu'il est perçu par le résidu de la doctrine qui se dit judéo-chrétienne d'un Occident qui considère que notre culture consiste à tendre l'autre joue. Vanter les supposées qualités de retenue, de discernement entre les bons et les mauvais ennemis, ne relève que d'un judaïsme déformé par le prisme et le regard d'un Occident qui noue un bandeau autour des yeux d'Israël. Cette perception s'est transposée également dans un contexte philosophique laïc où Sartre définit le Juif en tant qu'individu ou collectif qui ne peut exister que selon la manière que les non-Juifs ont de le percevoir.

Il est temps qu'Israël cesse de se regarder avec les yeux des autres, et qu'il récupère sa vision en même temps que son prestige dont le souvenir s'est perdu avec la défaite de Bar-Kokhba. Si les arabo-musulmans ne sont pas Madian, et s'il n'y a pas eu d'ordre divin donné explicitement au suprême dirigeant d'Israël, il n'en demeure pas moins que les ennemis d'aujourd'hui, à l'instar de ceux de l'époque biblique, se battent contre D. et contre son peuple. Une interview qui circule sur Internet laisse entendre un Balam des temps modernes avouer que D. protège Israël. C'est donc bien contre Lui qu'il admet se battre. «Venge Israël des □*, et seulement après tu aspireras au repos.»

*A compléter.

Yéochoua Sultan

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 23:07

בפעם הראשונה ששמעתי את הרעיון שאחרי שעם ישראל יצא מהגלות, עליו להוציא את הגלות מתוכו, זה היה בסדרת הרצאות של הרב ליאון אשכנזי זצ"ל. הרעיון מצא חן בעיניי, וראיתי בו כמשחק מילים משעשע, כעין לשון נופל על לשון. רק בימים האחרונים הבינותי עד כמה האמירה מצביעה על בעיה עמוקה וחמורה.

אכן מי בארץ הזאת ממשיך להתנהג, לעשות שיקולים, לחשוב, להגיב, כמי שלא יצא מהגלות? הציבור החרדי? שלא רוצה להתחייב כלפי המשמעות של שיבת עם ישראל לארצו, למרות שהוא מצד שני מאוד מוקיר את הארץ? או הציבור הקרוי חילוני, המקובע ומאובן אי שם ברעיונות ההשכלה והאמנציפציה בצרפת של המאה השמונה-עשרה או של גרמניה של המאה התשע-עשרה למניינם? אילו היו כאן הבעיות היחידות בעניין, היינו מתנחמים וסומכים על התפיסה המשוחררת של הוגי הציונית הדתית, שמגשרים בין הנ"ל ואט אט ישפיעו לטובה על כל העם ויאחו ויימזגו את קצבות החברה הישראלית כולה.

אבל האם בציבור הדתי-לאומי הפסקנו באמת עם הפחד הגלותי מפני עלה נידף? הבה נגדיר את אחד המאפיינים בחיי המעשה הבולטים של אותו הפחד ונבחן את מערך התגובות במידה ואדם יהודי היה עושה איזה מעשה פשע נגד גויים. היה חשש סביר שהשלטונות יטילו סנקציות קולקטיביות וקהלים שלמים ייפגעו קשות כתוצאה מכך. על כן עקבו בקהילות היהודיות אחרי כל תנועה אפשרית מכגון זה וקידמו את הפורענות בהתנצלות פומבית והבעת חרטה והסתייגות נחרצת מפשע שהרוב המוחלט לא ביצע כשהוא מגנה אותו בכל כוחו. הביעו צער עמוק על העוול שנעשה לגוי ומוקיעים ומגנים בכל הסופרלטיבים שבעולם את האחראים. אין כאן ביקורת שלילית וחריפה. אין צל של ספק שההנהגה היהודית צדקה בגלות. כי לא זו בלבד ששונאי ישראל ששים להעניש מספר יהודים גדול ככל האפשר בגין מעשה אדם פרטי, אלא שבהעדר מעשה כזה, כשהם בכל זאת רצו להמיט עלינו צרות, הם העלילו עלילות דם וזרקו פגר של נוצרי צעיר שחוט לא רק כדי שמי שהגופה תימצא אצלו ייתפס וייענש,אלא כדי שהפורענות תיפול לא עלינו על כולם.

אכן, בגלות, ראשי הקהילות נהגו בתבונה רבה. גינוי, הסתייגות ממעשה של יהודי, היה בכוחם לבטל או למעט את מידת הפורענות. הדבר היה מחויב המציאות, ברחבי אירופה והמגרב החשוכים. אלא שלתדהמתי, נוכחתי לדעת שמה שהיה פעם מדיניות נבונה נחרט עמוקות בתודעה או בתת מודע גם של הציבור היותר משוחרר לכאורה מהשפעת הגלות, וממשיך להכות גלים ללא שום הגיון. דומה שהדבר נחרט במבנה התורשתי שלנו בצורה שנשאר רק הרפלקס הנובע מכעין פחד קולקטיבי גלותי יהודי שכבר לא עומד במבחן השכל וההיגיון.

הנידון כאן הוא לא אם באמת יהודי הרג את הילד הנוצרי (או מוסלמי), או שמא נוח לגורמים מסוימים להשיח את הדעת, ולקעקע את הדרישה של עם ישראל מהשלטונות בנושא הטיפול השורשי בארגוני המחבלים באזורי חברון, ירושלים ושכם. התופעה המדאיגה היא שאם יימצא פעם שיהודי יהרוג אינו-יהודי לא מאיזושהי מריבה על רקע פלילי, אנחנו נהיה עדים להתחבטויות אינסופיות, להכאה על חטא יותר עמוקה מאשר בימי הכיפורים והסליחות, ולדרישה מופרזת וחפוזה של הענשת האשמים, בהתעלמות מוחלטת מדאגה לתנאי מאסר הולמים, מהימנעות משמוש מופרז בכוח וטייזרים למיניהם. אין זה כי אם שיריים, משקע של גלות הנאחז עדיין עמוק עמוק בתודעה הציבורית של העם שיצא מאדום., כזפת הסותמת את נקבוביות ראות הנשמה של מי שכבר לפני זמן רב הפסיק לעשן.

ביציאת מצרים היה מצב יותר קל. דור המדבר לא היה מסוגל לפתח חשיבה או עמדה שלא תהיה תלויה ומקושרת לרודנים המצריים. לא יכולים לחשוב צעד אחד קדימה, אלא רק לחזור לנקודת ההתחלה שהייתה טרם היציאה מהעבדות. בניסיון העשירי, היה צורך להחליף את הדור בדם חדש. אלא שהיו במצרים לא יוכלו שלא להיות גלותיים. אבל הדור שלא נולד ולא חונך בשיעבוד, הוא יהיה מסוגל לכבוש את הארץ, להכריז ולחוש כאחד שיכול נוכל לה. זה היה נכון אחרי תקופה של ארבע מאות שנה (ברוטו). אבל אחרי גלות של קרוב לאלפיים שנה, לא די היה בהחלפת הדור שהיו חיים על פי קני מידה של נטולי אדמה, כי גם מי שכבר מלידה חיי במציאות של עם חופשי בארצנו חושב ומגיב על פי דפוסי התנהגות של גלות.

ואם יקשו קושייה, בטענה שאמנם בכל מקרה אסור להצדיק מעשה של נטילת החוק לידיים פרטיות, כי הוא פשע נפשע וכו' וכו', אז יש מקום להתבונן קצת במציאות של ימינו ובמנגנוני התגובה בעניין האחראיות הקולקטיבית. קודם נראה מה אומרים כשערבי פוצע, מענה, רוצח יהודי רק משום שהוא יהודי, וכשציבור תומכים ענק רוקד על הדם היהודי ומחלק עוגיות לציון החגיגה. במצב זה הוגי המוסר היהודיים, לפני כל נקיטת עמדה, יזהירו אותנו בל נגרר לתחושות של חוסר צדק או נקם, ובל נכליל את כל אויבנו תחת אחריות משותפת רחבה למעשים המתועבים של אותו או אותם המחבלים. ועכשיו הבה נראה את ההתהפכות של כל המדדים כשדבר דומה (תיאורטית בלבד כמובן) מתרחש, אלא שהפעם קום יהודי והורג סתם ערבי כי הוא רואה בו ערב למעשים הרעים של ערבים אחרים. ופתאום לא מוקיעים תחושות בטן, לא עושים קריאה להרגעה ולשיקול דעת מתון. כי במצב כזה, אוי לו ליהודי שלא יביע כאב עמוק מהמעשה, אוי לו למי שלא ידרוש בקולי קולות מוות מיידי ליהודי שעשה את המעשה, ועוד לפני שייפתח כל דיון בבית משפט. המתלהמים כבר גזרו דין מוות על היהודי עוד לפני שאפילו נתמנה תובע לצורך העניין. וכולנו ראינו בפרשת רצח תושב שועפט כאיזו עוצמה מפעם המניע הגלותי המנצל כדיבוק גם אנשים שהם בדרך כלל שקולים ומתונים. עמידה מאוזנת הייתה אמורה לגרום לייחס שווה בשני הכיוונים.

אבל אם רוצים לדעת מהי עמידה עוד פחות גלותית, תקבע שאת האחריות הקולקטיבית יש לייחס דווקא לאויבים. אז חוסר האיזון יישמר רק שהוא יתהפך? לא ולא! כי אם האויב היה חש במעמדו כזר שעליו לכבד את האדון בארץ, כמכיר טובה הנהנה מכל טוב הארץ, ממשכורות פי עשרים יותר גבוהות מאשר במצרים, משירותי בריאות וכו', אז הוא היה דורש ברבים, בכיכרות הערים, באמצעי התקשורת ובחוברות בבתי הספר, שיש להעריך את הישראליים, בגין חופש תנועה, חרות האדם, האשה, הילד ועוד. אבל עכשיו, כשהם מתמידים לחמם את מוחות אנשיהם ב"אויב הציוני" וכדומה, מחלב האם עד המסגד, וכשהם קמים בהמונים בניסיון לכלותינו, ולא אחד בלבד, אז יש מקום לייחס להם באופן קולקטיבי את האחריות. כשאם מוסלמית אומרת שהיא הניקה את בנה הרוצח הנתעב בחלב האי-סלם, אי אפשר כבר לומר שרוצח הנערים הוא יוצא דופן בסביבתו ושהיא לא הניעה אותו לבצע רצח כה אכזרי. כי עדיין כשהיהודי הנאור לא רוצה לייחס לקבוצות גדולות אחריות כוללנית, הוא בעצם מכריז : המחבל שונא לבד, פועל לבד, ומתפוצץ לבד.

גם בשיח הציבורי, כל מי שראה שותפות בין אויבים רבים התקפות הערביות נגד יהודים היה צריך להצטדק, להקדים להגדיר שהוא לא נוטה להיגרר אחר ראיה שלא בוחנת נכון, ולנקות את עצמו מהאשמה לפני שיוכל להביע עמדה. ואם הדיון הוא באמצעות הדברות ציבורית, רשות הדיבור תלקח ממנו לפני שיביע עמדה. אלא שפעם אחת, בראיון שהתקיים בין יוסי שריד לרפאל איתן. הראשון שאל את השני: "מה זאת אומרת? אז אתה רוצה לומר שאתה בעד אונש קולקטיבי???" והשני ענה : "רק עונש קולקטיבי."

מובן אפוא שהשאלה היא לא אם כן או לא מגנים את רצח הערבי משועפט. אם מישהו ישאל אותי, ובעיקר אם מדובר במישהו לא יהודי, וירצה לדעת אם אני מגנה את המעשה, אז אשיב לו בשאלה : "למה ? אתה שואל אותי כי אני יהודי ואז בהכרח יש לי אחריות למעשה?" וקל וחומר, ובנו של קל וחומר שאם רף אחד לא ישאל אותי, שאני לא אפנה לתקשורת העולמית באוי ובוואי.

אבל עד שנגיע לראייה כוללנית ולא מצומצמת, עלינו קודם כל להוציא מתוכנו את הגלות המקפיצה מתוך מקום עמוק את הפחד הגלותי שהוא כבר לא עומד בשום קני מידה רציונאלי.

יהושע סולטן

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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 21:23

Une question accapare l'actualité depuis trois jours. Le jeune habitant arabe de Chouafat, quartier-nord sans Juifs de Jérusalem, a-t-il été tué par ses frères ou par des Juifs? Après avoir suivi pour ainsi dire la piste «naturelle», la plus vraisemblable imposée par la statistique des innombrables règlements de compte, les investigations policières se sont mises à procéder à un dramatique retournement: on a arrêté cinq à six jeunes Juifs, dont l'un aurait avoué en incriminant les autres. Ils auraient été reconnus d'après les preuves enregistrées par des caméras de surveillance.

Les moyens de faire parler

L'association de défense du citoyen contre les abus des forces de police et des tribunaux, Honénou, rapporte que dimanche 6 juillet, au petit matin, un important détachement policier s'est introduit dans le bâtiment d'un des suspects présumés, et, d'après des témoins oculaires voisins de l'intéressé, ont fait un usage démesuré de la force, là où elle ne s'imposait pas, en allant jusqu'à faire usage du Taser, appareil qui envoie des décharges électriques pouvant assommer un bœuf, et sur lequel la Knesset se penche de commission en commission pour aboutir sinon au bannissement de cet instrument, du moins à la limitation de son emploi. Les parlementaires et l'opinion dénoncent une gâchette facile, surtout.

Pour Honénou, le problème est d'autant plus préoccupant qu'il s'agit généralement de canaliser l'attention sur des jeunes juifs présumés coupables de graffitis, et que des politiques comme Livni, actuelle ministre de la Justice – qui fit, soit dit en passant, l'éloge du «désengagement» à Gaza présageant une paix jamais égalée pour Israël et la région – cherchent à positionner juridiquement les tagueurs juifs sur le même plan que les assassins arabes assoiffés de sang juif.

Or, même sur ce grief, il s'avère que nos jeunes n'y sont pour rien, et que très souvent, après une affaire hyper médiatisée, apparait en petits caractères et suffisamment longtemps après les faits pour que l'impression globale continue à les tenir pour responsables, un démenti après qu'il est établi qu'un habitant de tel village arabe a personnellement tagué des inscriptions, en lettres cursives hébraïques, pour des motifs le concernant. On imagine assez bien un dialogue du genre: «Moustapha, tu paries que je peux pousser les Juifs à s'insulter entre eux, se bagarrer, se condamner et se jeter la pierre à n'en plus finir, et en montant sur leurs grands chevaux? – J'te crois pas! D'accord, Moncef, pari tenu. » Il ne lui reste plus qu'à prendre une bombe aérosol, voire un morceau de charbon de bois, et d'inscrire les mots : «Tag Méhir» (le prix [à payer]) et d'appeler un journaliste en mal d'attention. Nous comprenons bien par conséquent que si la virulence se débride autant pour deux mots inscrits à la va vite contre de faux coupables désignés d'avance, il reste aisé d'imaginer quels sommets elle peut atteindre quand il y a mort d'homme.

En 1999, en France, trois corps sans tête ni mains ni pieds sont retrouvés à flanc de montagne par un patrouilleur qui vérifie l'état des routes, près d'une route sinueuse, dans la vallée de l'Estéron, de l'arrière-pays de Nice. Après enquête, et sans que les têtes n'aient jamais été retrouvées, la police identifie les victimes, et remonte jusqu'à un certain Michel Pinneteau, fromager. De fortes présomptions font peser de terribles soupçons sur sa personne. Il en connait trop sur cette affaire, sur les mises à mort, sur des sommes d'argent retrouvées chez lui ayant appartenu à ce milieu mafieux. Bref, la presse en fait un objet d'horreur et de fascination. Comment un petit monsieur un peu âgé, soixante ans et 1m60, a-t-il pu tout seul mettre hors d'état de nuire des mafiosi, avec autant de détermination? Cette affaire défraie la chronique jusqu'à Paris, sous le titre des «corps sans tête de l'Estéron ». En 2004, il écope de 30 ans fermes. En 2006, il est totalement acquitté en appel. Son avocat ne s'en contente pas, il exige une très forte indemnité des pouvoirs publics.

Ce qui ici nous intéresse, c'est pourquoi il avait abondé dans le sens des accusations de la police, lors de sa première déposition chez le juge d'instruction. L'explication fournie plus tard fut qu'après trente-quatre heures d'interrogatoires et de garde à vue, assis sur une chaise, on peut avouer tout ce que l'on attend de vous.

Si on avoue tout après trente-quatre heures sur une chaise, on peut également se demander comment peut réagir un civil appréhendé au petit matin et qui commence dès son arrestation sous l'œil étonné de ses voisins à se faire cuisiner à l'aide d'un taser. On peut dire en passant que l'efficacité de cet outil permet en cas de non détention d'une arme à feu au personnel affecté à la sécurité notamment d'établissements scolaires de s'en munir.

Or, ce motif, à même de nous imposer une certaine retenue dans l'affaire citée au-début de notre développement, ne représente que l'une des trois présomptions d'innocence. Nous verrons dans les lignes qui suivent qu'il en existe au moins deux autres.

Accusations non fondées collectives contre tout Israël

Le motif suivant consiste dans la fiabilité douteuse d'accusations à l'encontre de l'Etat d'Israël en général et de ses sujets en particulier. Et puisque le peuple juif est celui de la mémoire, il ne doit pas réagir comme s'il tombait de la dernière pluie. Le plus aberrant, c'est que la généralisation de toute accusation contre les Juifs, à deux sens, ne suit qu'une seule direction : si le gouvernement est coupable, tous les citoyens le sont (c'est dans ce sens qu'il faut comprendre les critiques de l'étranger fustigeant la politique israélienne, qui ne veulent rien prétendre de moins que la légitimité de l'Etat d'Israël peut être révisée). Et si des citoyens sont pris à partie, par extension, le gouvernement doit rendre des comptes sur l'arène internationale. Cette habitude imposée par la longue servitude de l'exil, et comme tatouée dans nos gènes, est devenue ce syndrome du sentiment de culpabilité qui se retrouve aussi chez les Juifs.

Une blague à considérer le plus sérieusement possible

Qui ne connaît cette histoire drôle ou censée l'être de l'employé juif qui se plaint à son patron de l'antisémitisme de sa boîte, et étaye son malaise en lui faisant part du test qu'il a effectué auprès de ses collègues, à qui il a demandé comment ils réagiraient si on décrétait de tuer tous les Juifs et tous les coiffeurs? Et le patron de répondre: «Les coiffeurs, mais pourquoi les coiffeurs?» Je suis sûr que si on la raconte à Netanyahou, il ne la comprendra pas, parce qu'il se demandera lui-même pour quel motif les coiffeurs pourraient être inquiétés. Meir, si tu me lis, raconte-la-lui pour voir.

Tentative d'exploiter la culpabilité collective pour rendre un châtiment collectif

C'est en partant de ce principe qu'on a essayé de déraciner la communauté juive de Hébron, en décembre 94, mais dont l'effectif restreint de quatre cents membres, puisqu'il a fallu repartir de zéro en raison du massacre et de l'expulsion d'août 1929, permettait déjà à des dizaines de milliers de fidèles de venir chaque année se recueillir sur le tombeau de leurs pères précurseurs. Cette année-là, on accusa le docteur Baroukh Goldstein du meurtre de 30 musulmans sur le site hébraïque du tombeau des Patriarches. Le pauvre homme fut massacré sur place. Sa veuve et ses enfants, incrédules, déclarèrent qu'il avait été appelé pour une urgence médicale. Médecin, il soignait sans distinction aussi bien les patients arabes que juifs.

Le gouvernement a voulu exploiter l'affaire pour punir tous les Juifs et les expulser tous manu militari de la première cité royale du roi David, sans en laisser le moindre souvenir. Rappelons en passant que c'est à Hébron que se trouve notamment la synagogue Abraham Avinou, qui remonte à l'époque du Hessed Le-Abraham, ancêtre du Hida, décisionnaire connu universellement né vers le milieu du XVIème siècle. seulement, tous les Juifs ne l'entendent pas de cette oreille, et refusent l'attitude de ce Juif de l'exil, toujours prêt à supporter voire à s'infliger de terribles châtiments pour le crime, même présumé, perpétré par un tiers. Beni Katzover, le Rav Dov Lior, grand rabbin de Kiryat-Arba-Hébron, ont fait venir le lendemain trois cent mille personnes, ce qui a ajourné le projet d'expulsion. C'est d'ailleurs ce jour-là que Sharon a refait surface, surfant sur les aspirations du public juif affranchi des complexes de l'exil.

Autres affaires modernes d'accusations

Les affaires où l'ensemble du monde juif a été mis au pilori ne manquent pas. La guerre des Six jours et le peuple dominateur de De Gaule, le même qui en appelant la France s'était retrouvé entouré de la Synagogue. La première guerre du Liban qui a servi de prétexte au retour de l'antisémitisme par la grande porte, terreau où a pu se développer l'affaire Dura sans que personne ne la trouve suspecte. Et parmi les incapables de comprendre la blague du coiffeur, se trouvaient les mauvaises personnes aux mauvais endroits pour foncer tête baissée dans le panneau et publier des excuses officielles qui n'ont fait que galvaniser les foules antisionisto-sémites qui n'attendaient que ça.

Le premier journal à réfuter les accusations de l'affaire Dura fut Makor Rishon, qui publia toute une analyse balistique avec croquis à l'appui prouvant que les impacts de balles tirées à 90° ne pouvaient avoir été produits depuis la position de l'armée israélienne, d'où n'auraient pu provenir que des tirs en diagonale. Mais il aura fallu l'opiniâtreté et la ténacité d'un Juif de France, Philippe Karsenty, pour obtenir presque vingt ans plus tard une lettre officielle du Bureau du Premier ministre mettant définitivement hors de cause Israël. C'est également Karsenty qui a prouvé que non seulement Tsahal n'avait pas tué le petit Mohamed, mais qu'il n'avait été tué par personne d'autre, du moins au cours de la séquence filmée. Mais ce document officiel a été émis bien timidement. Quelles sanctions ont-elles été prises pour incitation à la haine, comme aiment à le crier tellement de politiciens, contre le correspondant et le caméraman fauteurs de troubles? C'est comme si Netanyahou avait dit à Karsenty: «Voici le document, mais surtout ne le montre à personne».

Les affaires de fausses accusations sont tellement nombreuses qu'on peine à toutes les retenir. Voici un mois, deux jeunes Arabes présumés tués en Samarie par Tsahal ont été retrouvés vivants peu après. Le monde est tombé à bras raccourcis sur Israël lors de l'expédition maritime du mouvement terroriste turc, d'ailleurs interdit en Turquie par Erdogan dès l'extinction des projecteurs. Et pourtant Israël a réagi vite, mais c'est toujours trop tard. Le temps que soient diffusées les images de lynchage perpétré sur les personnes de la Chayetet, et de faire circuler les photos des terroristes aux poignards effacés par photomontage par une certaine agence pourtant fiable à première vue, la rumeur des méchants Israéliens qui s'attaquent à des pacifistes humanitaristes sans défense avait fait plusieurs fois le tour du monde. Et la parlementaire qui jubile à chaque assassinat d'un Juif innocent au point d'avoir largement laissé éclater sa joie pour nos trois jeunes assassinés, n'a pas été inquiétée, alors qu'elle se trouvait sur ce Mavi Marmara.

Nous venons d'illustrer cette deuxième raison d'être en droit de se montrer circonspect, et surtout de ne pas foncer droit dans le mur en se déchirant les habits parce que des Juifs sont accusés d'avoir assassiné un Arabe.

Troisième motif : tirer le pouvoir exécutif du pétrin

Le dernier motif est d'ordre politique. Vraisemblablement, Netanyahou n'avait pas l'intention de réagir sérieusement et de ramener la sécurité à laquelle aspirent tous les citoyens israéliens. Vraisemblablement, il a compris que le peuple en a assez de le voir lâcher des assassins contre tout principe de justice et la volonté des électeurs, las d'être dupé. Vraisemblablement, le triple assassinat, et la pression de l'attente du peuple de le voir enfin agir, l'ont mis au pied du mur et il a plus que montré que sa réaction ne viendrait pas non plus après le triple enterrement auquel il a par ailleurs assisté. La réunion du cabinet qui a suivi devait donner le signal d'une action engagée, courageuse et responsable, punitive autant que préventive. Ils sont plus d'un, ces jeunes Israéliens qui affichent sur leur profil les photos des dernières victimes, ajoutant qu'ils se demandent s'ils ne seront pas les prochaines.

Prouvez-nous, M. Netanyahou, que vous n'avez pas demandé à la police de faire en sorte que les tueurs du nouveau jeune Mohamed de sévices soient juifs. Car si ce n'est qu'une coïncidence, que ce meurtre tombe en plein pendant la première semaine du deuil des parents des étudiants fusillés, que la police virevolte et laisse tomber la piste du crime d'honneur pour comme par enchantement trouver des coupables juifs, ou que cela tombe à un moment où le peuple commence à se demander de plus en plus sérieusement si vous ne devriez pas démissionner, cette coïncidence donc est tombée à pic pour que le peuple détourne son attention, vous oublie, et se mette à penser que le public juif ne mérite peut-être pas que vous assumiez sa sécurité.

Délit d'analyse, délit d'opinion

La ministre de l'Injustice poursuit ceux qui écrivent sur leur page internet que la présence arabe est un danger pour Israël. Mais que dit-elle de cet étudiant au Technion qui, bien qu'il devrait être israélien avant d'être arabe, vue la réussite de son intégration, se félicite d'après sa propre formule des trois buts marqués contre Israël alors que la supposée «Palestine» ne participe pas au Mondial? Ah, mais nous, nous ne sommes pas comme eux? Eux, ils ont le droit? Et quand le procès antijuif a été clôt avant d'avoir commencé, avec le nouvel Al Dura, baptisé en l'occurrence Abu Khadir, il a fallu peu de temps pour que certains analystes, même sans faire l'unanimité, se mettent à vociférer en sa frappant du poing le torse pour mieux s'accuser et nous accuser tous : «Ils ont carbonisé un enfant». Sied-il au peuple de la mémoire – c'est bien comme ça qu'on nous appelle!? – d'isoler totalement un élément de son contexte? Ne soyons pas plus antis-nous-mêmes que l'étudiant et ses trois buts. Nous pourrions au moins lui répondre : «Non, monsieur, ce n'est pas un score de 3-0 que vous avez réalisé, mais de 3-1». Ils l'emporteront dans cette proportion, la palme de l'inhumanité. Mais pourquoi ne nous rafraîchirions-nous pas la mémoire sur une période remontant à une période antérieure au 12 juin 14? Pourquoi ne pas leur compter les buts marqués avec les enfants Vogel, ou Shebo, et les enfants du bus pour le Kotel? Et tous les enfants et adolescents d'Oslo, c'est-à-dire victimes des conséquences de l'intrusion au cœur de notre terre de l'Olp? On arriverait facilement à un score d'inhumanité de 2000 contre 1, bien trop disproportionné pour pouvoir parler des prétendus extrémistes des deux côtés, sauf si l'un consiste à tuer et l'autre à aspirer à faire des graffitis.

Le Premier ministre est en mauvaise posture, et les cris d'orfraies qui proviennent monolithiquement de tous les horizons sociaux culturels, au lieu que nous exigions sans relâche qu'on en finisse avec le peu de cas qui est fait de la vie humaine en ce qui nous concerne, avec les conditions inouïes de la vie des assassins incarcérés, avec la facilité avec laquelle leurs peines cumulées ne sont pas purgées au point de les faire rire au nez des magistrats, etc. etc., et que tout cela cesse.

Qui est réaliste et qui nage en pleine science-fiction ?

Difficile d'oublier la colère mémorable que j'avais suscitée, quand je n'ai pas eu droit à de l'étonnement amusé ou condescendant, en refusant de prendre pour argent comptant les accusations de ce qui allait devenir l'affaire du carrefour de Netzarim. «Tu ne peux pas refuser la réalité au nom de tes opinions. Mais comment tu peux soutenir une chose pareille? » Il a fallu du temps pour que les honnêtes gens admettent que ce n'était pas moi qui vivais en pleine science fiction. Mais pour les moins honnêtes, le mythe Al Doura reste une réalité. Jamais les gros médias français n'ont émis le moindre regret ou démenti, pas même à l'édition de minuit, voire de deux heures du matin, de leur journal.

A défaut de contrer les arguments, délégitimer l'argumenteur

Et pour mieux contrer Karsenty, ceux qui n'ont plus après la publication des rushs disposé du moindre argument un tout petit peu convaincant, le diabolisent. Lorsqu'il présente les résultats de son enquête au club de la presse, introduit par le très sérieux journaliste Jean-Claude Bouret, celui-ci fait part des qualificatifs attribués à Karsenty pour le discréditer : «membre du Mossad, extrême-droite israélienne». Il rapporte aussi que n'ayant pas tenu compte des tentatives de dissuasion, il a été taxé de parti-pris, de personnage intéressé payé par Karsenty. Ce dernier confirme : «Toute personne qui a remis en cause ce reportage a subi des attaques personnelles très graves… Extrême droite israélienne, extrême droite française, Mossad, tout ce que vous pouvez imaginer sauf que rien n'a jamais été prouvé».

Châtiment et auto-châtiment

Près de quinze ans après le mensonge à succès de Dura, nous retombons nez à nez avec une accusation qui se veut hyper collective, (où sont les intellectuels humanistes qui s'érigeraient en faux pour dire : «Si une personne a fauté, pourquoi toute l'assemblée devrait-elle payer?»), et exactement sur les mêmes réactions irréfléchies et épidermiques, comme si rien n'avait depuis évolué, comme si nous étions nés de la dernière pluie.

«Mais comment tu peux dire que tu n'y crois pas alors que la police tient déjà le coupable?» Certes, une nuance pourrait conduire à ne pas faire le rapprochement. Il n'est pas ici question d'un faux reportage, mais d'une affaire douteuse, d'une affaire qui a tout pour s'inscrire dans cette longue et lourde tradition d'accusations mensongères. Si toutes les affaires d'accusation au jour d'aujourd'hui ont été mensongères et en majorité démenties, quelle bonne raison aurions-nous d'accorder plus de crédit à celle qui est en cours, et pour laquelle il conviendrait d'apporter des preuves blindées pour l'accréditer ? D'autant que la triple rafle et la triple fusillade ont mis le Premier ministre en mauvaise posture, et que ce simple meurtre, par opposition, a tout pour le désembourber et le tirer de ce mauvais pas : on vide toute la mémoire, et on y introduit à la place un score de 1.0 inquisiteur collectif des Juifs. Faudrait-il craindre, cette fois, que le rouleau compresseur judiciaire sacrifie un bouc-émissaire, sans cours d'appel et sans cassation, qui restera sous les verrous à l'instar des accusés des anciens régimes dictatoriaux d'Amérique latine, et qui frustrera à jamais les revendications de vengeance, de justice et de droit à la sécurité des citoyens d'Israël?

Yéochoua Sultan

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3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 21:55

Jérusalem a été en proie aujourd'hui à de terribles embouteillages. La ville moderne aux transports rapides a fait un bond prodigieux vers l'âge de pierre. Les étudiants, en pleine période d'examens, les écoliers se rendant aux centres aérés, les honnêtes travailleurs, les touristes, les visiteurs, tous sont restés bloqués pendant des heures. Le tram ne représente (représentait?) pas seulement un moyen rapide, efficace et non polluant, de se déplacer avec célérité d'un endroit à l'autre comme par enchantement sur une ligne unique qui relie les quartiers les plus au nord de la ville au Mont Herzl, au sud-ouest de la capitale, en passant juste avant, par le grand hôpital Cha'aré Cédek ; il se trouve aussi que de nombreuses lignes de bus, qui étaient l'unique moyen de transports en commun, ont vu leur tracé retravaillé, et sur les axes où passent le train, annulé.

Les pouvoirs israéliens, dans leur grande ouverture d'esprit et de cœur, n'ont pas ignoré la population arabe de Jérusalem, officiellement israélienne, et lui ont fait profiter des bienfaits du progrès et de la civilisation. Qui plus est, les quartiers de Beth-Hanina et Chouafat, où un Juif ne pourrait s'installer, ont été traités en priorité avant les quartiers du sud de la ville, comme Baka et Talpiot. Or les quartiers sans Juifs précités précèdent, lorsque l'on vient du centre ville, Pisgat Zéev et Névé Ya'acov, les derniers bastions du nord de la capitale.

Donc, les habitants non-juifs de la ville ont pu profiter pendant de longs mois de stations de conception française, avec des appareils automatiques fonctionnant sur le même principe que ceux des correspondances du métro parisien, à l'entrée des lignes de prolongement, où il suffit de suivre les instructions sur un écran où on choisit sa langue et de placer sa monnaie ou sa carte de crédit pour obtenir son ticket. Un système de signalisation, avec les feux «intelligents», permet de traverser toute la partie centrale de la ville en un peu moins d'une demi-heure. Parmi les premiers bénéficiaires de ce progrès se trouvent les habitants de Beth-Hanina, quartier au nom mishnique malheureusement trompeur, dont les femmes habillées à la turque pouvaient faire des allers et retours jusqu'au centre hospitalier.

Quant à la circulation routière, une route relativement nouvelle qui relie les quartiers de Pisgat-Zéev et Bet-Hanina, permet de prendre la direction de la sortie Ouest de la ville et de toute la zone avoisinante, ce qui décongestionne le pont routier qui relie ces deux quartiers à la route qui suit l'ancienne ligne de démarcation avec la Jordanie.

Mais voilà, c'était trop beau pour durer. Et c'est dans des moments pareils que l'on comprend pourquoi aucun Juif ne peut vivre dans un quartier à forte densité arabe. De violents émeutiers musulmans ont saccagé toutes les stations dont ils se servaient, tous les appareils qui leur permettaient de profiter de la tolérance et de la liberté que leur offrent les Israéliens juifs sans compter. Ils ont semé la désolation, ont ramené la qualité des transports au moyen-âge. Mais en se sabordant, ils ont aussi paralysé tout le système. Même les endroits où ils n'habitent pas, et où les habitants de la cité israélienne sont protégés physiquement, ont été privés de tram.

Les Israéliens sont durement touchés dans leur quotidien. Les lignes interurbaines ont mis plus du double du temps habituel pour gagner les sorties de la ville.

Des passants juifs, depuis mardi, sont pris à partie. Heureusement, la solidarité naturelle humaine n'a pas été érodée comme elle l'a été en Europe. Deux femmes qui rentraient chez elles ont été attaquées par un individu plus excité qu'une bête féroce, de cette lâche catégorie qui préfère s'attaquer aux femmes ou aux enfants. Mais un homme qui se trouvait dans les parages les a défendues. Il a été blessé au pied.

Et ce n'est qu'un cas parmi tant d'autres. Toute une population arabe s'est jetée massivement sur les équipements urbains dont ils ne profitaient pas moins que les autres. Mais quand on a l'œil mauvais, quand on ne supporte pas que des gens qui ne sont pas musulmans puissent vivre dans un bonheur tranquille, alors on ne peut pas non plus apprécier son propre bonheur.

Je ne peux m'empêcher de penser à cette parabole. Un homme haïssait son voisin. Il se rendit chez le notable de la ville pour se plaindre. Il prétendit que son voisin le provoquait, le méprisait. Il ne supportait pas qu'il pût profiter de maints biens matériels. Le notable lui dit : «Ne sois pas jaloux, tout ce que ton voisin possède, je peux te le fournir, et même ce qu'il n'a pas. Mais sache que, mon objectif principal étant de te soigner de ton mauvais œil, que pour tout ce que tu obtiendras de moi, ton voisin touchera le double. » Que répondit-il? «Alors, crève-moi un œil. »

Attention, vous profiterez des transports modernes, mais sachez que les Juifs auront dans leurs quartiers le double de stations. Qu'ont-ils faits, ils ont sabordé les leurs, mettant celles des autres hors d'usage. Or, ils profitent aussi de celles des autres. Sont-ils donc encore plus virulents que le personnage de notre parabole, qui lui ne profitait pas du bien de son voisin?

Et comment les autorités israéliennes, qui avaient déjà essuyé les vexations d'ingrats qui s'étaient plaints aux instances internationales que les Juifs s'emparaient de terres prétendument arabes en leur installant le tram? Elles ont laissé les émeutes se poursuivre, pour les contenir avec le plus de retenue possible. Des émeutes qui, dans n'importe quel pays musulman, aurait fait des centaines de morts, comme le montrent de trop nombreuses affaires, n'ont donné suite qu'à des arrestations.

Un matériel trop moderne pour une population trop encline à la violence. Mais qui, sur la scène internationale, a condamné ces violences? Qui s'est mis à plaindre le pays d'Israël, victime de sa tolérance et de sa largesse, qui a vu des années d'investissements partir littéralement en fumée en quelques heures?

Observons bien ce qui se passe. Archivons les titres et les réactions des chancelleries, des médias étrangers. Car le déclic de cet étalage inouï de haine consiste en une énième accusation de crime rituel qui n'a pas encore été officiellement démystifiée, bien que les investigations penchent pour un règlement de compte en famille. Mais profitons, si j'ose dire, de cette occasion trop belle qu'ont trouvée nos ennemis pour délier leur langue et leur propagande.

Circonstances et effets de l'accusation

Une propagande malintentionnée veut faire oublier le terrifiant triple assassinat de trois jeunes Juifs innocents par des musulmans fanatiques haineux. Les populations musulmanes, toutes factions confondues, ont chanté, sauté de joie, se sont distribué des friandises, elles ont même inventé un nouveau signe de la main, représentant le chiffre trois. Le site du Fatah a publié une caricature montrant trois rats frappés d'une étoile de David ferrés par des hameçons au bout d'une canne à pêche, avec la mention «Un coup de maître».

Les pays libres ont fait preuve de cynisme et d'indifférence. Si le plaidoyer de Mme Frankel pour son fils kidnappé par les terroristes musulmans n'a pas porté ses fruits, il a agi comme le révélateur du manque d'intérêt chronique ressenti par l'Europe envers les Juifs même lors de leurs plus grandes souffrances. «Ah bon, vous pensez qu'il a été enlevé. Voyons, allons donc, il est en virée avec ses copains.» Ce ne sont peut-être pas les mots qui ont été prononcés, mais l'esprit y était. De gros médias ont titré que des colons avaient été enlevés. «Ben quoi, c'est pas grave, c'est des colons.» Sentiment qui ne change qu'un seul mot à l'attitude dédramatisante de la seconde guerre mondiale : «Ben quoi, c'est pas grave, c'est des Juifs».

Le Premier ministre israélien, dont il faut dans cette affaire souligner le parler vrai, a désigné le Hamas. La presse internationale a fustigé Netanyahou, lui reprochant d'emprisonner des membres de cette organisation terroriste sans fondement. Quand les tergiversations de l'étranger n'ont plus été possibles, et qu'il y a quand même eu quelques condamnations des atrocités perpétrées par les assassins musulmans, la première compréhension de la non-communauté internationale a été de considérer avec la plus banale évidence le fait qu'Israël n'avait pas le droit de s'adonner à la vengeance, notez bien le concept. Les assassins qui courent toujours n'inquiètent pas l'Europe ou les EU d'Obama, ce qui les inquiète c'est qu'Israël pourrait enfin anéantir ses ennemis en revendiquant à son avantage son propre «plus jamais ça».

Et c'est là que le bât blesse. A peine deux jours plus tard, quelle coïncidence, le corps d'un jeune Arabe aurait été retrouvé près du quartier de Chouafat. Dans un premier temps, l'information est venue à l'état nu, sans circonstances, sans motif, sans rien. Mais un vieux réflex ressurgi de l'inconscient enfoui profondément dans les entrailles de la bête humaine européenne, a fait dire aux bons penseurs, oublieux probablement des poursuites fomentées par leurs ancêtres pour les meurtres rituels attribués aux Juifs : «Suivez mon regard.» Et au lieu de taire une information incomplète tant que la vérité n'est pas préalablement établie, ou de la présenter sans présumer que des Juifs seraient coupables, ils ont tous titré, fidèles à une haine ressurgie de leur préhistoire, que les Juifs étaient présumés auteurs de cet acte.

Un journalisme vraiment honnête, neutre, impartial, ne se serait permis que la présomption suivante: que la jeune victime a vraisemblablement été assassinée dans le cadre de sa famille et/ou de son voisinage, comme cela se rencontre souvent dans ces milieux, d'autant que l'entourage de la personne est connu de la police. Autre raison : que les mouvements terroristes et le soutien quasi unanime qu'ils rencontrent auprès des populations arabes ont tout intérêt à faire oublier le triple meurtre des adolescents juifs raflés et fusillés par les leurs, ou de le relativiser. Ce même journalisme impartial, s'il s'était permis des suppositions, qui corroborent d'ailleurs les pistes des enquêteurs, aurait conclu : «Mais il faudrait être naïf ou malintentionné pour tomber dans ce vulgaire panneau.»

Mais le journalisme ne saurait être honnête. L'occasion est trop belle. Elle permet de dissiper le malaise moral qui a pu malgré tout s'installer, ne fût-ce qu'infinitésimalement, dans les consciences. On a trouvé un raccourci rêvé des thèses antisionistosémites en vogue depuis 47 ans : «Les Allemands ont certes procédé au génocide contre le peuple juif, mais les Juifs en situation de pouvoir ne valent pas mieux. Les Arabes ont raflé et fusillé des étudiants juifs, mais les Juifs font la même chose.»

La politique des deux poids deux mesures des nations envers Israël est en train de frapper au plus haut point. Les réactions en masse et en chaîne de violence, de sabotage, de saccage, de dommages dont les réparations prendront de longs mois, d'après l'estimation de la société Citipass, qui gère la tram de Jérusalem, les incendies de forêts qui tendent à faire ressembler à nouveau la terre d'Israël à ce qu'elle fut pendant des siècles de désolation, tout ça est tellement banal, normal, admissible, que ça ne vaut même pas la peine d'être relevé, ou, le cas échéant, qu'il n'y a pas lieu le moins du monde de s'indigner, de condamner.

Le Juif est coupable, et il mérite naturellement de subir un châtiment collectif. Et c'est d'autant plus mal à propos de la part de l'Europe et du monde plus tellement libre que les émeutiers musulmans eux-mêmes ne feront plus de cas de cette victime de leur bord, victime parmi des centaines de milliers d'autres, si on ne se contente pas d'une vision limitée et que l'on tienne compte des agissements de leurs frères musulmans dans les pays avoisinants. Pour eux, si un arabe meurt parce qu'il a été tué par un autre arabe, il ne fera de peine à personne. Comme dit un vieux dicton : «Il n'est pas mort, c'est les arabes qui l'ont tué.»

Malheureusement, cet adage s'applique à toute victime du fanatisme arabe, quand on constate avec dépit que nos trois jeunes gens dans la fleur de l'âge, n'émeuvent pas plus que ça l'opinion mondiale. Ouri Yfrah, que j'ai connu à l'école talmudique, ne s'est pas encore relevé du deuil que déjà le monde accuse les Juifs, totalement indifférent au sort de ces familles exemplaires.

Obama n'a pas manqué lui non plus cette occasion. Il présente ses condoléances au «peuple palestinien» sic., alors qu'il s'agit d'Israéliens. Il suffit que les masses retournent au fanatisme comportemental le plus primaire pour réobtenir de la part de l'Amérique un droit à une autodétermination. Terrible gifle pour tous les théoriciens du pacifisme, pour qui «on n'obtient rien avec la violence». Avec Obama, le crime paye.

Attention, cependant, car le vice euro arabo médiatique va plus loin. Les médias mènent le débat et choisissent le ring, la vengeance, non sans édicter préalablement un certain nombre d'axiomes. Les Arabes ne se vengent jamais. Ce sont toujours les Israéliens qui se vengent. Israélien signifie juif, puisque les Arabes israéliens sont palestiniens (cf. Obama et ses condoléances). On attribue aux Juifs un acte de vengeance. Bien sûr, il faut faire vite, mais peu importe. C'est une blitzkrieg. Les occasions ne manquent pas. On en profite à fond et les démentis, s'ils sont publiés, figurent en petits caractères dans une édition unique. Les émeutes, les tirs de roquettes, les agressions ne sont pas perçus comme des actes de vengeance des Arabes mais comme une escalade de la violence provoquée par Israël. Voici déjà les premières cartes.

En d'autres termes, si un quidam se présente devant des faiseurs d'opinion en disant: «J'ai tué quelqu'un qui n'est pas de ma religion», la réaction dépendra de son camp, et la France sera horrifiée ou compatissante. Je laisse au lecteur le soin de définir les cas.

Autre axiome: la vengeance, en tant que plat qui se mange froid, a le mauvais goût de la viande froide. Ce concept exploite un résidu de conscience chrétienne dont l'Occident ne se débarrasse pas facilement. La vengeance est mauvaise, ainsi que la violence. Tout s'obtient par l'amour, etc. etc. Bien entendu, on retombe sur le «Fais ce que je dis, pas ce que je fais». Car c'est avec ses croisés et ses épées que cette religion s'est imposée.

Donc, le Juif, Israël, qui doit essayer de se défendre depuis la cul-de-sac où il est aculé, n'a plus d'autre choix que d'expliquer qu'il y a de bonnes vengeances et de mauvaises vengeances. Mais il aura tout faux d'avance puisque par axiome la vengeance est disqualifiée.

Ne tombons pas dans ce piège. Un débat plus dans le vrai prendrait pour thème la justice, ou mieux, la guerre. Les enlèvements et exécutions d'enfants (cf. famille Vogel) ou d'adolescents sont des actes de guerre. Les bombardements de citoyens innocents qui ne demandent que la paix et la vie alors que les ennemis sanctifient la mort, comme l'a si bien défini Netanyahou cette semaine, sont des actes de guerre. Par conséquent, il n'est nullement question de vengeance, ou sous d'autres nuances, de représailles, de punitions, etc. mais de l'attitude responsable que doit avoir un pays dont les civils se font attaqués, spoliés, assassinés. Faire volte-face et protéger son pays, sans hésiter à poursuivre ses ennemis jusqu'à leur défaite totale, avec l'aide de D., ennemis qui ne se sentent plus de joie et ne ressentent aucune honte humaine quand trois jeunes qui ne demandaient qu'à rentrer chez leurs parents sont assassinés d'une façon des plus atroces, ce sera tout à l'honneur du pays victime de ce fanatisme qui frappe partout dans le monde.

Et pour finir, comment peut-on comprendre la véhémence et la colère de certains Juifs qui condamnent à l'avance les supposés tueurs juifs d'un crime qu'ils n'ont, selon toute vraisemblance, pas commis ? Comment peuvent-ils s'ériger en censeurs, en moralisateurs, alors que les parents des jeunes Juifs innocents n'en sont qu'au troisième jour de la première semaine de deuil, comme si la nouvelle affaire aux circonstances encore légèrement obscures avait tout effacé d'un revers de la main? Peut-être qu'il est doux de se sentir en osmose avec la force, avec tous ces pays qui prennent fait et cause pour les émeutiers qui détruisent en un jour ce qu'un pays libre a édifié au fil des années ; pouvoir se permettre, les occasions sont si rares, de hurler avec les loups, de crier haro sur le baudet, de fustiger son propre peuple gratuitement, en se donnant l'impression de se faire bien voir par une masse mille fois plus forte que la nôtre.

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 13:35

לאחרונה העולם כולו שמע בחוסר אונים על חטיפת מאות תלמידות בית ספר בניג'ריה על ידי הארגון המוסלמי הקיצוני של בוקו חראם, ונעלמו עקבותיהן. פורסם בתקשורת שמדינת ישראל הציעה את עזרתה לאיתור ושחרור הנערות. הרצון הטוב של נציגי ישראל שואף להביא לידי כך שנגריה תהיה דומה לישראל, כי במדינה שלנו מוקירים את הערך העליון של חיי האדם. מספר שבועות לאחר מכן נחטפו שוב על ידי מוסלמים קיצונים שלושה בחורים ישראליים. מערכת השלטון וכל מערך המודיעין והכוחות נלאה לאתר אותם ולהושיע אותם. לצערנו יש הרגשה שלא רק שנגריה לא תהיה דומה לישראל, אלא שמדינת ישראל מתחילה להידמות לניג'ריה.

ובינתיים ראש ארגון המרצחים מככב. ראש ממשלת ישראל חיכה שנים וטען שהוא ממתין לראות אם ראש ארגון הפתח, מחמוד עבאס, הידוע לשמצה, יבחר ביחסים תקינים עם ישראל או שמא יעדיף לחבור לחמס. בכינון "ממשלת האחדות" בין ארגוני הטרור קיבל ראש הממשלה תשובה לשאלה שלו, למרות שלא הייתה כאן מעולם שאלה עניינית. והוא בעצמו קבע שהנה ראש ארגון המרצחים בחר בטרור. הגיע רגע אמת קשה, והנה : במקום להרשיע את ראש הפתן, שהרי אותו עבאס שבחר בטרור הוא מאותו הרגע ראש ממשלת המחבלים, ראש ממשלתנו מבקש ממנו עזרה בהשבת הנערים היהודים שהועלמו רק בשל היותם יהודיים.

אומרים במערכת השלטון שלנו שהסכמי אוסלו נכשלו, מתו, אבל המרצחים ממשיכים ליהנות מאותה החסינות שהם קיבלו אז, כשעד היום מתוך השטח שהופקר משליטה ישראלית יוצאים מחבלים, ששפלותם אינה נופלת מזו של המוסלמים הקיצונים בניג'ריה, וחוטפים יהודיים. כל משמעותם של הסכמי אוסלו היא הקרבת קורבנות שלום. היום הועלמו עקבות נערינו ואנו מתפללים לשלומם, ולא יודעים אם תפילתנו איננה תפילת שווא. מעצמת ישראל לא יכולה לדעת על מעשיהם של מחבלים שפלים ונתעבים. לאלברט איינשטיין מייחסים את האמרה שאחרי המלחמה שתעשה שימוש באמצעים המשוכללים ביותר, תבוא מלחמה בה ישתמשו במקלות ואבנים. ובחוסר אונים נותנת מדינתנו לאויב האכזר לקוע את כללי המשחק ולדלג הישר לשלב האבן.

ייתכן שהחוטפים כבר העמידו את עצמם כבית משפט שיש בכוחו להוציא להורג. והמערכת שלנו לא יודעת, כי עצם המידע הקובע שנערינו עודם בחיים הוא רק הנחת עבודה, כדברי הרמטכ"ל. אילו יהודים במדינה זרה כלשהי, וקל וחומר במדינה ערבית, היו מעיזים להעלים גויים רק בשל היותם גויים, ספק אם היהודיים היו יכולים לעבור לסדר היום, ובטוח שלא היו מראים סימנים של שמחה העקבות האירוע. אבל בעלי המוסר בקלקול טוענים בכל כוחם שאנחנו היהודים שונים מהגויים, ומזה משתמע שאין מנוס מלתת לערבים להתנכל לחייהם של היהודיים.

ממילא, אם ראש הממשלה היה משמיע שאין פירושה של הבקשה לעזרה מראש ארגון המרצחים כי אם הבהרה חד משמעית שאם לא יושבו הנערים בשיא המהירות הוא ימצא את עצמו על ספסל הנאשמים במשפט בו ייפתחו גם תיקי מעלות ומינכן, עם סיכוי סביר לעונש מוות, היינו יכולים להבין שלשונו נוקטת בסגנון דיפלומטי, אבל לא נראה שכך יש להבין את הדבר. עוד מעט יתחיל הראמאדן, והחיפושים ייפסקו. הם יתחילו שוב אחרי הראמדן. חופש הקיצוניות קודם לערך חיי אנוש. כי לפי זה אם ח"ו יבואו גונבי נפשות לחטוף יהודיים בעיצומו של הפולחן המוסלמי, אז לא ייערכו כלל חיפושים.

השכם וערב משננים ודוגלים בכוחו של צה"ל, אבל היצורים השפלים ביותר, ללא צבא של ממש, בעזרת רכב גנוב ואקדח שהצמידו ככל הנראה על הרקה של הבחורים הלא חמושים, יכולים להדאיג ולדכא את שימחת החיים של אומה שלמה. יחפנים גוברים על צבא שלם מהמוכשרים בעולם. ראשי המדינה היהודית נותנים לאויב לפשוט על שטח שהולך ומתרחב מיום ליום, משנה לשנה עד שנעשה קשה ביותר לאתר יהודי שהפך להיות שווה פחות מסתם חפץ או מבהמה, או מעכברים כפי שרואים בקריקטורה של עמוד הפתח באינטרנט. האם בחורינו בחיים? ואם כן, האם הם מקבלים מים ומזון? מקלחת ? בגדים? ומה אם זכויות הדת? תפילין ושבת?.

ובמקום שמדינת היהודיים תנצל את כוחה כדי שלפחות מקום אחד בעולם, ארץ ישראל, יהיה גן עדן ליהודיים, ותעביר את ממשלת הזדון, הכיבוש של החמס והפתח, מן הארץ, ותיתן להם כרטיס הלוך לגיהינום או אם תרצה להטיב להם לאחת המדינות התואמות את שנאתם ואת אכזריותם, היא נותנת להם לבצע בשקט את הטיהור האתני שלהם נגד היהודים, כאילו המקום הוא אלג'יר או סוריה, ומאפשרת מצב של חטיפות והעלמת בני אדם כמו בניג'ריה. אבל מה היא כן עושה ? מכבה למחבלים שאוכלים שלוש פעמים ביום את הטלויזיה והם צוחקים ומתקלסים בעם הנבחר.

והיינו לבוז ולקלון בעולם. כל עם ישראל מתפלל, מתחזקים, מכים על חטא, מתכנסים בכותל ובבתי הכנסיות ומדרשות. אנו בוכים והעולם צוחק. יש לנו כאומה כוח לסלק את האויב על כל פלגיו ואנחנו מתפללים שה' ייתן לנו כוח לגבור עליו. אנחנו כמי שמונחת לפניו צלחת מלאה כל טוב, בשר ודגן וירקות ומרק חם, אבל הוא מתפלל שה' יזין אותו מבלי שיגע במזלג ובאוכל. צה"ל הוא הלחם שלנו ואנחנו רק מידי פעם מראים אותו או מדברים עליו באיומי טגריס מנייר שכבר לא מרתיע כבר ורק מעורר לעג. הקב"ה נתן לעם ישראל את הניצחון. התקיימה התפילה שאומרת : "שיפלו שונאינו תחת רגלינו". אבל ההנהגה אומרת לאויב הכנוע: "קום ! לא נעשה לך כלום".

פונים לאומות העולם, רוצים שיביעו גינוי על החטיפה, והם אומרים "איזו חטיפה"? עושות עצמן כאילו יש בדבר ספק. רוצים שבעולם יפעילו לחצים על המחבלים כדי שיחזירו לנו את בחורינו. יש צבא מהחזקים בעולם אבל מתחננים בפני האומות כבגלות, כמי שאין בידו לא צבא ולא כוח. ושוב עדיין מכחישי השואה, הטבח ששלח את רוצחיו בנערי מעלות ובספורטאי מינכן יכול בחסות ישראל להחזיק בבני ערובה שלנו.

אולי הגיע הזמן במדינת ישראל תמצא את הניצחון עד הסוף, עם כל מה שמשתמע מכך. פתח או חמס, זה אותו דבר. כולם נמנים בין שונאי ישראל האכזרים ביותר בעולם של היום. יש להתייחס לכוונותיהם להשמדת עם בשיא הרצינות, ולמנוע מהם בכל הכוח לבצע את זממם.

תוך כמה זמן הצבא שהוא בין החזקים בעולם יכול לסלק את האיום משטחו? חודש? שבוע? שעה? מה?! אסור לשאול את זה! בעלי המוסר הקלוקל שואגים : זה לא מוסרי. להטיל עוצר מלא, לנתק את התשתיות, זה לא מוסרי. שקט! בישראל היום גונבים נפשות ולא תיחשב הצלת כל ילד או נער בישראל כהצלת עולם מלא. ארץ של שלום, ללא קיצוניות מוסלמית, ללא רציחות שקודמות להן הצעקה "האליל גדול", ארץ בה מתהלכים בביטחה.

יש לשים קץ למנטאליות הגלותית הדורשת שבמקום שרע ליהודים על היהודים להסתלק. יש לשים קץ לתפיסה בה אם הגויים מתנכלים ליהודים זה רק באשמת היהודים. האנטישמי הוא נקי, הוא לא חף מכל פשע. אסור שיהודים במדינה עצמאית ירגישו עוד שיש אנטישמיות בפועל רק איפה שיש יהודיים, בתואנה שהיהודי בנוכחותו הוא הסיבה לשנאה הפוגעת בו. על הממשלות לחדול מלתת לאויב להשלים עם הטיהור האתני שמתבצע נגד היהודיים, גם כשהמימדים קטנים מאלה שהיו באירופה. כי שוב כל נפש בישראל שווה לעולם מלא. מדינה יהודית עצמאית לא מציבה שלטים אדומים האוסרים את הכניסה לכל שטח כבוש שנעשה יודנריין לכל יהודי באשר הוא יהודי. יהי רצון שיתקיים בנו הפסוק : "ובאו ציון ברינה ושמחת עולם על ראשם".

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 21:34

Je sais que vous n'apprécierez pas au premier regard la tournure de cette lettre. Quand Israël se retrouve en pleine opération militaire en raison de la turpitude et du péril que représentent ses ennemis, nous nous devons d'être solidaires, de serrer les coudes et de marcher comme un seul homme en direction de la réussite, avec l'aide de D. Et nous n'avons pas à venir dans ces moments durs critiquer le gouvernement qui agit en principe lui aussi à l'unisson avec le pays. Mais ne vous inquiétez pas là-dessus, car je vous approuve dans l'effort national que vous dirigez, et viens au contraire vous encourager à aller jusqu'au bout.

Vous affirmez que les kidnappeurs sont concrètement des membres du mouvement terroriste Hamas. C'est fort probable. Je ne conteste pas votre affirmation. Ce qui me fait littéralement trembler, c'est qu'à partir de cette hypothèse, ou certitude, vous sembler dédouaner, blanchir et innocenter totalement le sieur Mahmoud Abbas, au moment même où vous lui demandez de vous aider à ramener les étudiants enlevés.

Or, ces ravisseurs, avant d'être membres du Hamas ou de quelque organisation criminelle que ce soit, sont des individus qui ont perpétré leur forfait en profitant de tous les avantages que leur garantit l'occupation de l'autorité de ce même Abbas établie sur une partie impressionnante du la région centrale de la terre d'Israël. Ce même Abbas est de facto par conséquent directement responsable de tout ce qui se produit à partir de et sur le sol qu'il contrôle, en tant que successeur du terroriste Arafat, bénéficiaire sanguinaire des déplorables accords d'Oslo.

Qu'attendez-vous donc pour lever cette immunité démentielle dont profite le criminel Abbas? Vous n'avez eu de cesse de tergiverser pendant des années en optant pour la patience et en affirmant dans presque tous vos discours qu'Abbas devait choisir entre le chemin de la paix ou celui de la guerre, et vous avez expliqué que s'il lorgnait sur le Hamas, il ne prouvait pas ainsi qu'il optait pour la paix. Lors de son accord avec le Hamas, vous vous êtes enfin décidé à reconnaître vous-même de quoi il en retournait et avez affirmé qu'Abbas avait choisi en s'unissant au Hamas le camp de la guerre. Alors pourquoi donc continuez-vous à ne pas prendre le taureau par les cornes?

Déjà, lors de votre premier mandat, vous avez été élu parce qu'Israël avait compris la supercherie meurtrière et génocidaire des accords d'Oslo. Et pourtant, vingt ans après, vous continuez à ne pas vous démarquer de l'optique dangereuse et catastrophique des politiciens qui cachent sous le qualificatif de modérés leur mollesse et leur incompétence à relever le défi de la véritable défense d'Israël, et à assumer sans faire de quartiers une guerre contre un ennemi traître et meurtrier pour parvenir à paix véritable pour nos citoyens.

Auriez-vous oublié qu'à chaque attentat qui transformait en fours crématoires les autobus israéliens, le responsable Arafat était d'emblée mis hors de cause par le leadership israélien? A chaque attentat, quand les vies de Juifs innocents confiants en leurs institutions gouvernementales étaient fauchées par dizaines, on nous désinformait en alléguant qu'Arafat voulait la paix, et que c'étaient des ennemis incontrôlables qui voulaient le discréditer et qui se faisaient exploser au milieu du paisible peuple d'Israël.

La réalité crue a montré que plus le pouvoir israélien se montrait empathique et condescendant envers l'Olp, plus les horribles massacres se multipliaient. Il aura fallu attendre l'opération Rempart pour mettre un terme à ce cauchemar inconcevable où des Juifs se faisaient massacrer dans les transports ou dans les cafés, à chaque coin de rue, déchiquetés et brûlés, non pas en Ukraine il y a deux-cents ans ou en Allemagne et Pologne il y a soixante-dix ans, mais en plein Etat d'Israël. Ce fut cette même opération qui établit clairement le lien corrupteur entre le criminel de Ramallah et les familles des terroristes qui faisaient de leurs propres rejetons des bombes meurtrières contre de l'argent.

Vingt ans après, vous refusez encore de vous rendre à l'évidence. Votre demande d'aide à Abbas l'innocente, comme votre ancien prédécesseur innocentait Arafat, et il a immédiatement saisi la perche que vous lui avez tendue pour arranger la situation à son avantage et en profiter pour se poser en victime qui subirait par ricochet les conséquences des agissements criminels et insensés de forces occultes qu'il ne contrôle pas et qui lui porteraient préjudice. Or, ce ricochet, il se trouve que c'est nous!

En tendant cette perche à Abbas, non seulement vous vous tirez dans le pied en vous empêchant de rechercher nos innocents dont nous sommes sans nouvelles depuis une semaine, mais vous allez une fois encore faire pencher l'opinion internationale en faveur des terroristes : et parce que vous demandez à Abbas de vous aider, l'opinion mondiale va commencer à le considérer comme votre victime.

Une démarche plus judicieuse mais aussi plus courageuse consisterait non seulement à poursuivre le Hamas comme vous le faîtes, mais à faire endosser l'entière responsabilité de cette tragédie sur les épaules d'Abbas, en lui imposant un ultimatum, et en l'arrêtant physiquement, lui ainsi que ses proches, s'il ne vous ramène pas les enfants dans un délai qu'il vous reste à fixer. Il vous faut juste rectifier le tir : vous ne lui avez demandé de vous aider que par euphémisme, et votre intention a consisté bien sûr à exiger la libération des otages kidnappés sous sa tutelle et du sang desquels il est entièrement responsable.

Cette pression que le monde entier approuvera, sur le criminel du Fatah et ses hommes de main les plus proches, a des chances de déboucher sur la restitution des enfants kidnappés. Et si une telle mesure, qui ne viendra pas seule, n'aboutit pas rapidement, alors il faudra envisager avec détermination la fin des activités de tout pouvoir terroriste étranger sur notre terre d'Israël, et encourager le départ de notre région des populations hostiles, plus haineuses envers les Juifs que tous les antisémites et néonazis d'Europe réunis.

Une attitude saine d'un Juif guéri de l'exil lui interdit de considérer qu'expulser des Juifs de chez eux soit normal. Il ne cautionne pas l'expulsion des Juifs de Gaza, n'empêche pas les Juifs de construire et de s'étendre géographiquement dans la première ville de leur nation, y compris dans des maisons acquises en toute légalité, et il lui semble impensable qu'un gouvernement juif détruise au petit matin d'un froid hiver des maisons à Migron. Par contre, une mentalité propre à l'exil, profondément ancrée dans l'inconscient et le conscient de quelqu'un qui ne finit pas de ne pas en guérir, poussera à laisser les ennemis d'Israël manger toutes les collines de Sichem à Hébron en passant par Jérusalem, construite des villas, des palais et des immeubles à n'en plus finir et à fermer les yeux sur cette conquête agressive et immobilière de notre terre. Un esprit libéré de l'exil ne se dira plus que les Juifs doivent partir, là où ça barde pour eux, mais que le temps est largement venu pour que les antijuifs s'en aillent, ne fût-ce que d'un seul lieu dans le monde : la Palestine israélienne…

Quant aux suspects appréhendés depuis le début de l'opération Chouvou Ahim, s'ils ne parlent pas, et si personne n'a révélé les liens du réseau terroriste et encore moins le lieu de rétention de nos jeunes gens qui doivent être en ce moment victimes de mauvais traitement et de tortures, s'ils n'ont pas déjà été assassinés, c'est que vous n'employez pas les moyens qui s'imposent pour les obliger à parler. Leur éteindre la télévision serait-il le meilleur moyen? Mais vous rendez-vous compte du ridicule que cela représente? Que nous sommes la risée des nations? La seule peur qui les motive, c'est celle de se faire assassiner par leurs propres frères si jamais ils se mettent à révéler le moindre indice qui nous permettrait de libérer les otages.

De véritables mesures, outre le procès d'Abbas et de tous ses complices dont le retard indéfini qu'en a pris l'ouverture compte pour beaucoup dans cette dérision de notre peuple, notre Etat et notre armé, ne se limitent pas à ce que vous menez avec détermination depuis une semaine. Tant que les terroristes ne trembleront pas de peur, ils continueront à se moquer du peuple juif. Il est vrai que la politique de libération en masse d'assassins, la levée des barrages, etc., qui sévit depuis quelques années a certainement largement contribué à cette situation où des gens qui détestent les Juifs peuvent en attraper comme il leur chante.

A quoi sert cette force de Tsahal si on ne s'en sert pas? Châtiez nos ennemis, vous en avez le pouvoir, sans peur et sans hésiter, le peuple est à fond avec vous pour retrouver les enfants juifs capturés uniquement parce qu'ils sont juifs. Et pour ce qui est du pouvoir de la Cour (où en sont vos démarches pour l'empêcher d'entraver le pouvoir du peuple?), elle risque de se rendre encore plus impopulaire si elle se met à défendre le Hamas si elle s'oppose à des moyens mis en œuvre pour le mettre hors d'état de nuire, alors qu'elle ne peut rien faire pour nos jeunes en captivité chez des bourreaux de la pire espèce. Le peuple est avec vous, alors soyez avec le peuple. Vous pouvez réparer toutes les erreurs, soyez-en heureux et motivé, vous êtes encore au pouvoir. Il ne servira à rien quand vous quitterez la politique de vous enfermer rongé par le remord.

En vous souhaitant de réussir dans cette éprouvante besogne, et en espérant un retournement pour le bien, le retour de nos adolescents, la sécurité pour tous les Juifs qui risquent sans une fermeté à toute épreuve de se retrouver dans des situations semblables, D. préserve! et que s'approche la chute et la fuite de nos ennemis. Seulement, nous ne voulons plus pleurer, mais nous battre ; et pour nous battre, nous avons l'Etat d'Israël à qui D. donne la force de vaincre. Et c'est vous aujourd'hui, M. le Premier ministre, qui en tenez les commandes.

Cheiplou oyvénou tahat raglénou.

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