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5 mars 2024 2 05 /03 /mars /2024 22:21

Divergences et convergences de vues, l''idéal ou son absence fait toute la différence

Netanyahou face au courage du peuple : manipulation et/ou intérêt commun

Idéaux, rêves, manipulations, intérêts communs

Manipulation ou solidarité retrouvée ?

Netanyahou manipule-t-il l'une des composantes les plus loyales de la société israélienne, à savoir le public sioniste religieux ? Ou alors, au contraire, Netanyahou s'est enfin engagé à relever le gant d'une guerre qui s'imposait depuis longtemps, à la grande satisfaction du sioniste religieux ? Il faudra aussi répondre à la question que soulèvent les deux premières : du moment que le gouvernement et le peuple marchent main dans la main, pourquoi chercher à dissocier le fond de la forme ?

C'est un fait, ce public se bat pour ses idéaux. Il est largement admis qu'un idéal pour lequel on n'est pas prêt à risquer sa vie n'est pas fait pour la postérité et tombera tôt ou tard dans l'oubli avec ses partisans. Israël a toujours payé pour sa pérennité avec abnégation depuis l'aube de son existence. Israël a répondu présent comme un seul homme le jour où l'on a été contraint d'admettre qu'il est illusoire de penser que le seul nom d'Israël reconstitué en Etat pourrait garantir la désuétude des pogroms et de l'antijudaïsme le plus brutal.

Le sionisme religieux paie un lourd tribut hors de proportion.

Le Rav Yossef Eliyahou a perdu un petit-fils et un neveu, le jeune Nathan Alster est tombé dès le début des combats. La jeune veuve de Yonathan Lober vient de donner naissance à leur second fils. Tous sont liés à la communauté de la localité de Beth El, tombés dans la bande de Gaza, cédée par le camp dit de la paix de Rabin, Beylin et Pérès. Que D. venge leur sang.

Le gouvernement aurait pu se retrouver sans armée, comme l'avaient rêvé les manifestants de cette riche gauche minoritaire – de la contestation à répétition de la rage du samedi soir – grands perdants du tournant démocratique consécutif à quatre scrutins en quatre ans, notamment marqués par la sortie de la Knesset du parti extrémiste Meretz. Cette menace n'est pas à prendre à la légère. L'attaque multiple du 7 octobre, sans précédent, risque de remodeler le paysage de notre région s'il s'avère pour finir que l'entrée en guerre d'Israël n'aura été qu'un coup d'épée dans l'eau.

L'altération de la capacité de jugement du chef du Renseignement : surprise ou préméditation ?

Les rescapés des kibboutzim, après les massacres qui ont fait dans les 1400 tués et plus de 300 capturés en quelques heures, témoignent qu'il n'y a pas eu de réponse pendant sept heures, ni de l'armée régulière, ni de l'armée de l'air, mais que seuls des soldats avisés, souvent réservistes que seuls leur clairvoyance et leur sens des responsabilités ont mobilisés, ainsi que des policiers dont il ne faut pas oublier que le rôle n'est pas de faire la guerre, ou encore des  membres de cellules sécuritaires,  ont de leur mieux endigué cette marée pogromiste tristement digne entre bien d'autres de Kichinev.

N'ayant écouté que leur courage et leur bon sens, ces hommes sont sortis de chez eux pour entraver de leur mieux l'avancée des assassins. Ils se sont appelés les uns les autres, au téléphone, ou en frappant à la porte de leurs voisins. «Venez, c'est la guerre, nous sommes attaqués, des kibboutzim sont tombés, les assaillants atteignent déjà les premières agglomérations. Il n'y a pas de convocations pour l'enrôlement d'urgence. C'est incompréhensible. »

L'ensemble des citoyens n'a appris que plus tard dans la journée que le chef du renseignement était en vacances dans le déni total. Beaucoup le soupçonnent aujourd'hui d'avoir simulé la surprise. Paradoxalement, si les mass-médias dont les plus illustres journaux sont tombés dans les mains de quelques richissimes individus qui interdisent tout débat réel et bloquent d'innombrables sources, devenus autant de Pravda boudées par le public,  la démocratisation de l'information par Internet a rendue inopérante et non envisageable la censure d'Etat, qui avait été néanmoins possible dans le contexte de la guerre de Kippour. Il a fallu des décennies pour que le commun des citoyens sache qu'il n'y avait pas eu de surprise, que le Mossad avait prévenu le gouvernement que «la guerre [était] pour demain»[1].

A priori, on peut bien faire croire au peuple d'Israël une fois tous les cinquante ans qu'on s'est laissé surprendre. En tout cas, sur l'heure, la libéralisation de l'information n'a pas permis au pouvoir de répéter la farce d'il y a cinquante ans. Avant il n'y avait qu'une seule chaîne télévisée d'Etat, et quelques stations radiophoniques, aucune radio libre. Le pouvoir avait le temps de se retourner, de diffuser sa version des tenants et aboutissants du déclenchement de la guerre, puis de mettre en place la censure – secret défense – étouffant dans l'œuf le cas échéant de toute tentative citoyenne de rééquilibrage par voie de tracts ou de manifestes.

Maintenant, même si la censure peut encore frapper sur les médias à la disposition du peuple comme You Tube, FB, et autres, ce n'est plus pareil. Avant, vous n'aviez aucune chance de faire lire ou entendre une moitié de phrase. Aujourd'hui, même si la censure vous frappe d'anathème, avant que votre publication ne soit retirée ou votre blog éliminé, vous aurez eu un écho considérable auprès de centaines voire de milliers de gens qui auront entretemps relayé sinon votre texte écrit ou lu, du moins repris son contenu.

Quel que soit le degré de gravité du bâillonnement de la liberté d'expression, et de l'iniquité de ces mesures arbitraires qui dispensent leurs auteurs de tout justificatif ou d'adresser un avertissement préalable, des informations cruciales auront eu le temps d'être largement portées à la connaissance du plus vaste public. Le blog Al-ma-médoubar de notre amie C. Stora, par exemple, qui appelle à une réflexion sensée en fournissant énormément d'informations, est suspendu depuis bientôt un mois. Pendant trois ans, il a apporté sa part d'enrichissement au débat en général. Dans l'ancienne réalité, personne n'aurait pu connaître ni son auteur, ni son contenu. Il en est de même pour le blog Vu-sous-cet-angle, alors hébergé sur le site du Nouvel Obs. Bloqué en 2012, il n'en a pas moins apporté sa part de lutte contre la désinformation, notamment dans l'affaire de la flottille terroriste turque que des malintentionnés avaient voulu faire passer pour une mission humanitaire. Ce furent dans les 140 articles relayés par des sites d'importance, tel Aroutz 7 en français.

Rappelons en passant le traitement quelque peu humoristique de l'affaire du dénommé Dieudonné, désopilant pour ses abominables admirateurs, publié sur le site Ashkel-info de notre regrettée amie Rachel Haddad, paix à son âme, amuseur dont nous expliquâmes la détresse de ne pas être juif, puisque son geste (par la suite modifié) qui consistait à poser sa main sur son biceps n'était autre que celui du fidèle qui pose la main sur ses tefillins du bras, ledit biceps restant chez lui désespérément vide. Ce comique aux aspirations mégalomanes qui se prend pour D., comme son nom l'indique, disait ne pas avoir voté pour élire le peuple juif en tant que peuple élu. D'ailleurs, d'où vient le choix du terme quenelle ? Ne lis pas quenelle en un seul mot mais en deux  - que la décence m'interdit de nommer ici – soit en d'autres termes : incirconcis complexé. Ses complices avaient fait sauter le site après un score assez exceptionnel de 22 000 connexions. L'un de ses proches collaborateurs avait relayé notre critique en faisant la remarque selon laquelle nous autres Juifs serions spécialistes de l'autodérision. Le site réapparut peu après sous le nom d'«Israël-Flash».  

Dans l'affaire du 7 octobre, une autre fausse information n'a pas fait long feu. Un bruit, une rumeur a couru : les Iraniens se seraient à distance faits maîtres de tout le système de surveillance ultramoderne de la barrière israélienne longeant la bande de Gaza, la neutralisant pour la rendre totalement inopérante. Donc, on pourrait en effet se laisser convaincre que puisque l'armée mise depuis des années sur le concept de la petitesse compensée par l'intelligence, et sur la vigilance humaine supplantée par des systèmes électroniques hypersophistiqués, on a pu se laisser piéger de cette façon. Or, très rapidement, des enregistrements (avec ou sans image) ont non seulement prouvé que les guetteuses étaient parfaitement éveillées et scrupuleusement à leur poste, et qu'elles ont lancé l'alerte d'une manière ininterrompue, mais qu'elles ont prévenu les unités de faction, des hélicoptères étant immédiatement intervenus. Un film réalisé avec du matériel de vision nocturne montre des tirs réussis contre des terroristes à pied ou motorisés se ruant sur le grillage qui délimite la bande de Gaza[2].

Les éléments véridiques qui ont alimenté la rumeur de la surprise totale sont les suivants : on peut admettre que le poste militaire de Nahal Oz[3], où 66 soldats ont été tués par trois vagues successives de terroristes armés entre autres de fumigènes et de produits incandescents, a été pris au dépourvu ; quant au système de détection, il n'est devenu inopérant que par l'attaque multiple, ce qui veut dire que cette dernière avait effectivement été identifiée.

Il n'y a pas eu de surprise, et des renforts auraient dû se joindre à l'opération commencée par les forces présentes et appelées par les unités des guetteuses.

La surprise supposée du chef du renseignement militaire passe mal.

M. Halioua, donc, était en vacances à Eilat. Il a été plusieurs fois réveillé durant la nuit, et son dernier mot fut de menacer les guetteuses de mesures punitives si elles osaient insister, puisqu'il ne cessait de leur répéter que les Arabes ne faisaient que simuler cette attaque. Son dernier mot, puisque personne ne se contentait de cette version de calme olympien et sarcastique, a été de promettre une réunion au sommet à 8h du matin, pourvu qu'on le laisse tranquille.

Non seulement le scepticisme se fait plus fort quand on veut laisser entendre qu'il a pu se tromper comme à l'époque Dayan, mais la version vieille d'un demi-siècle qui met en avant la surprise est de moins en moins crédible. Le sentiment encore très peu exprimé massivement est que la sincérité du responsable est douteuse. Il faudra tirer cette affaire au clair, et innocenter le cas échéant l'intéressé, car il est malaisé de mettre hors d'état de cause l'homme qui aurait dû mettre la machine militaire en mouvement bien avant les premières lueurs de l'aube et dont les protestations semblent émettre pour ainsi dire entre les lignes, tel un message publicitaire subliminal : «Qu'ils vous massacrent, qu'ils fassent la conquête du Néguev et en tuent tous les habitants, je ne bougerai pas».

Mais même si on voulait croire à cette erreur de perception supposée, dans quel cadre un employé se maintiendrait à son poste en cas d'erreur qui l'aurait rendu responsable de la destruction partielle d'une entreprise ?

Ce qui précède ne démontre pas seulement, comme nous venons de le voir, qu'il n'est plus possible de mettre aux yeux du peuple des œillères pour l'obliger à ne voir et entendre que ce que le pouvoir consent pour lui imposer telle ou telle perception. L'irréprochabilité du travail exemplaire des unités chargées de surveiller et de donner l'alarme n'a pu être établie aux yeux du peuple et de l'opinion que par les néo-médias qui viennent contrebalancer les manquements conscients du média de connivence.

Les partisans de la doctrine de la surprise totale ont sous-estimé dénigré le poids et l'efficacité de la démocratisation médiatique internétique. La conception et ses erreurs d'appréciation ne passent plus dès lors que l'agression d'Israël depuis Gaza est établie comme effective au moment où le chef du Renseignement continue à prétendre qu'il n'en serait rien.

Ce dénigrement peut s'expliquer. La dernière fois qu'il a été question d'instiller un avis monolithique dans l'esprit du plus grand nombre, comme prévisible, la contestation, la contre-argumentation, pour ne pas dire l'argumentation tout court, ne pouvaient s'exprimer que par le biais des médias internétiques. Tout opposant à l'opinion d'Etat a été tourné en dérision, soit par moquerie soit par diabolisation. Des prisonniers penseurs invoquaient le bon sens : «Vous pensez bien que si une information n'est évoquée nulle part sur les médias sérieux et fiables, c'est forcément qu'elles sont fausses». Logique. Toute approche dissidente a pu profiter à son détriment d'une panoplie de termes adaptés à son cas : théorie du complot, puis «complotiste», c'est plus court, plus percutant. On s'est même mis à l'anglais : «Fake news». Ce n'était même plus la peine de trop censurer.

C'était il y a quatre ans. Le problème, c'est qu'ici, le réflexe du dénigrement de l'information et de l'authenticité de documents ne s'est pas contenté de harceler de ses sarcasmes les seuls médias de l'Internet. Dans les premières journées qui ont suivi le 7 octobre, les documents partagés par l'Etat d'Israël pour montrer l'ignoble degré d'inhumanité atteint par les atrocités perpétrées par les agresseurs arabo-musulmans qui occupent la bande de Gaza, dont la plupart des documents ont été récupérés sur des caméras ayant équipé les pogromistes, ont vu leur fiabilité largement remise en question par une opinion étrangère dressée pendant la crise sanitaire à ne se nourrir que des médias officiels de leurs propres pays.

Heureusement, la réaction et l'indignation, en Israël, ont été unanimes. «Si vous remettez en question l'authenticité des exactions subies en Israël, vous pouvez sur le même ton remettre en question l'authenticité des films, photos et témoignages qui documentent la Shoah et nier la Shoah». (On se rappellera notamment l'horreur de cet enfant juif torturé et mis à mort dans un four domestique). Du coup, la propension à la dérision et à la moquerie a été refroidie. Le quidam volontiers méprisant et moqueur, qui fustige et descend le prétendu «complotiste» n'a pas voulu passer à ses propres yeux et face à sa propre conscience pour un néonazi ou un nostalgique du troisième Reich.

Par ricochet, les médias populaires ont été réhabilités, et de la même façon qu'il est inadmissible de discréditer la réalité de la série de pogroms perpétré par les Arabes de Gaza, le travail des gardiens de nos frontières et la transmission en temps réel de toutes les informations et données nécessaires à toute la hiérarchie militaire ne peuvent être réfutés. Feindre la surprise ne passe plus.

Un roi à la mentalité d'esclave et un peuple profondément libre

Il faut bien reconnaître que le peuple est beaucoup plus résilient et déterminé à ne plus finir tel du bétail à l'abattoir que le gouvernement et l'armée réunis.

Ce qui différencie un homme libre d'un esclave, c'est essentiellement la mentalité. On peut s'inspirer pour le comprendre de l'aube historique d'Israël. Moïse en Egypte était le chef d'une nation réduite à l'esclavage. Mais il n'en avait pas la mentalité. Et c'est probablement à cet effet que non seulement son destin fut différent, mais que la Torah nous le relate dans le détail. Le texte est formel : dès l'âge de trois mois, il grandit dans la maison du pharaon. Il n'est pas soumis à ce fatalisme résigné face à l'iniquité. L'oppression et la maltraitance de ses frères contre lesquelles il serait insensé pour eux de se rebeller sont pour lui inadmissibles. Quand il tue le contremaître égyptien, il commet un acte de révolte inconcevable pour les autres. Ceux qui s'affranchiront de cette mentalité quitteront l'esclavage avec Moïse. Les autres, les quatre cinquièmes, périront dans l'exil. Mais il n'y aura pas moins d'une dizaine de rechutes («Est-ce qu'il manquerait de cimetières en Egypte?» «Nous languissons le chaudron de viande» etc.) dont celle de la faute des explorateurs qui signera l'arrêt d'une génération décidément inapte à l'indépendance et à la liberté, puisqu'elle s'éteindra dans le désert.

A cette époque, Moïse était libre et le peuple esclave, aujourd'hui la tendance s'est inversée.

Vous pouvez être à la tête de l'Etat d'Israël et de son armée et avoir une mentalité d'esclave, vous soumettre à des étrangers, qui pourtant, et vous le savez, malgré leur puissance, n'ont aucune force pour imposer quelque modification que ce soit dans notre région. Le départ des Américains de l'Afghanistan, la grande puissance mondiale, malgré vingt ans de présence et de domination, n'aura été utile en rien. Les talibans se sont réimposés. Donc, si vingt ans de présence n'ont aucune effectivité, l'influence pacificatrice américaine sera à plus forte raison inefficace à distance.

Le peuple, qui se bat et risque sa vie, et dont beaucoup meurent pour leurs frères et la pérennité de leur Etat, sur cette Palestine qui a toujours été leur patrie, a senti un vent de rédemption quand il a de nouveau foulé le sol de Gouch Katif, et la photo de leur présence et de la banderole qu'ils ont affichée a fait le tour du monde. Mais personne, du gouvernement aux têtes de l'armée, n'ose simplement dire du bout des lèvres : «Gaza nous appartient, elle fait partie de notre terre indivisible, nous aspirons à sa libération». Ils noient le poisson. L'objectif de la guerre, disent-ils, c'est de faire disparaître le Hamas. Quand le peuple qui se bat s'emplit d'espoir : «Nous sommes en train de rentrer chez nous», ils répondent : «Chaque chose en son temps, d'abord on détruit le Hamas et on gagne la guerre, et ce qui se passera le jour d'après, il est encore trop tôt pour en parler».

Donc, faut-il balayer  ce qui précède sous le tapis,  mettre de côté nos différends et nos querelles, et objecter : «Mais enfin, ce qui compte, c'est la solidarité, c'est cet objectif commun à la direction politico-militaire et au peuple d'en découdre avec les pires assassins antijuifs que porte notre génération!»?

Effectivement. Car, comme nous l'avons évoqué plus haut, le gouvernement aurait bien pu se retrouver sans armée, sans peuple prêt à se battre comme des lions. A ce titre, on peut être inquiet pour l'Europe.

On peut se demander si, en France, ils auront sur qui compter quand les musulmans qui n'en attendent que l'ordre ou le coup d'envoi, ne se contenteront plus de menacer quelques personnes triées sur le volet, tel ce maire qui avait dû s'enfuir de chez lui avec sa femme et ses jeunes enfants par une porte qui donnait derrière sa maison, ou de brûler des commerces, des voitures, ou autres poubelles et stations de bus, mais quand ils sortiront les armes. Ils en ont des arsenaux, c'est un fait. Citons texto une dépêche publiée dans la presse française : «Deux jeunes hommes ont été condamnés le 24 janvier (2024) par le tribunal correctionnel d'Avignon pour avoir tiré à la kalchnikov lors d'un mariage fin 2023. Les deux hommes, proches de la mariée, ont expliqué l'avoir fait dans un but festif, par tradition. Ils ont écopé de 4 et 6 mois de prison avec sursis.[4]»

On suppose que pour le mariage de la célèbre Zoubida (ce n'était pas du Pont Barbès, comme le soutenait un certain comique désopilant, mais d'Avignon qu'il était question, dont on avait d'ailleurs reconnu l'air de la chanson… Ah, on me souffle que ce n'est pas l'air du pont d'Avignon mais de Nantes… Bon, soit, mettons. Laissez tomber), les juges ont félicité les deux relaxés (sursit, allons…) pour la grande joie produite aux jeunes tourtereaux par leurs tirs, des vrais, pas d'artifice !

On a beau chercher dans le développement de l'information, ou dans d'autres sources, il semble que le seul reproche est seulement d'avoir tiré (ce qui est très dangereux en soi). Donc, ils devaient avoir le permis de port d'armes… Ce fait divers en tout état de cause illustre bien la réalité dont il est commode de faire abstraction, que les armes, ils les ont. Quand ils déborderont dans les quartiers autochtones non plus pour en brûler les poubelles et saccager les devantures, mais pour tuer les gens comme on l'a vu à Nétivot, en Israël, quels Français de souche, à l'exemple des Juifs de souche en Israël, se lèveront et pourchasseront pour les éliminer les terroristes jusque dans leurs retranchements ?

Et il est peu probable qu'il soit alors possible de se convaincre que le pire n'arrivera pas vu le soutien énorme apporté par la rue européenne et ses larmes de crocodiles et vu le peu d'implication diplomatique et parlementaire des chancelleries du monde dit libre. Le parallèle est autorisé : de même que la complaisance en Israël via l'enrichissement débonnairement permis par le pouvoir n'a en rien atténué la haine des arabo-musulmans de Gaza, de même la complaisance européenne ne sera d'aucun secours, au temps de la tourmente, le cas échéant. (Il ne reste qu'à espérer pour la France et les autres pays d'Europe que le mot d'ordre ne sera pas donné).

Pour revenir au combat mené en Israël pour servir des intérêts communs, pourquoi voir dans la politique du gouvernement et de l'armée une exploitation des civils ?

Nous sommes solidaires les uns des autres. Qui, parmi nous, n'aspire pas à ce que cette réalité des bombardements depuis Gaza sur Tel-Aviv notamment cessent une bonne fois pour toutes ?

C'est qu'il n'y a en fait qu'un intérêt commun temporaire et limité. Nous avons dans chaque groupe un certains nombres d'aspirations, de rêves, d'objectifs, et, disons-le franchement, la volonté de libérer la terre d'Israël, dans l'attente de la réalisation des prophéties du retour de la souveraineté mais aussi et surtout de la présence du peuple d'Israël en ses frontières, dont Gaza fait bien entendu partie intégrante. Or c'est là que le bât blesse. Netanyahou n'est intéressé que sur le très court terme à faire cesser les bombardements qui sont devenus monnaie courante y compris sur Tel-Aviv que l'on croyait lointaine lorsque les bases de ce qui se passe aujourd'hui ont été jetées. Le plus significatif, c'est qu'il ne s'est jamais affranchi de la conception des accords d'Oslo, de toute cette dialectique fautive des territoires contre la paix, il ne peut concevoir autre chose que de leur donner une bonne correction dont le résultat – mais en est-il toujours aussi sûr ? – serait de leur faire peur pour qu'ils ne recommencent plus.

En gros, son mode de fonctionnement adhère au principe de la fessée,  douloureuse, voire honteuse si en plus les terroristes qui capitulent sont exposés en slip à la vue de tous.

Nous venons de voir que le leadership reste figé dans une mentalité timorée qui lui refuse toute rédemption, tremblant à l'idée de revendiquer la terre d'Israël. Il ne reste donc plus que l'idée brinquebalante de la raclée et de la dissuasion. Si la dernière raclée n'a rien donné, ce n'est pas que le principe soit mauvais, c'est simplement que la raclé n'a pas été assez forte. Quand deux Juifs innocents, un adolescent et un père de famille ont été assassinés à Elie selon le même scénario que le précédent attentat au même endroit, la semaine dernière, le Premier ministre prend la parole, s'en désole, et annonce que plus de 400 terroristes ont été éliminés dans le secteur. C'est beau ! C'est noble ! Mais pourquoi ne pas tirer les conclusions qui s'imposent. M. le Premier ministre, c'est votre terre, n'ayez pas honte ni peur de la revendiquer pour votre peuple. Ces tueurs et les populations qui les génèrent n'ont rien à faire ici.

Chacun sait, y compris le gouvernement, que la victoire à Gaza ne sera effective qu'en reprenant possession du terrain, en en chassant les forces du mal et en y réinstallant les populations juives – n'ayons pas peur des mots – qui faisaient d'une partie de cette région un havre de paix, havre de paix qui s'étendra sur toute la région, Gaza, le Néguev, et jusqu'à Tel-Aviv, quand elle sera débarrassée des tunnels et des tueurs.

L'idée même de la dissuasion n'a jamais fonctionné. Ça fait cinquante ans qu'on fait semblant d'y croire parce qu'on a peur d'attraper le taureau par les cornes. On a peur des autres nations. On est en train de leur faire passer cet autre message subliminal : ne vous inquiétez pas, jamais nous n'aurons le courage de reprendre notre terre. On fait juste un peu de ménage et on repart. On s'accroche tels des naufragés à un morceau de bois vermoulu, à moitié immergé, c'est toujours mieux que rien. One ne va pas prendre un canot de sauvetage de luxe, et encore moins remonter sur la terre ferme.

Et les otages,  dans tout ça ? Personne ne peut aujourd'hui douter que leur sort ne mobilise pas les foules, là-bas, en Occident. Le plus jamais ça, puisqu'il en est encore et toujours question, ne surgira pas des remords de la civilisation Esaüochrétienne. N'a-t-on pas dit que l'Etat d'Israël serait désormais garant du sort des Juifs ?

Les prouesses du Mossad et d'Israël sont étonnantes : cette capacité de retrouver et d'éliminer des grosses (et fortes) têtes du terrorisme, où qu'elles se trouvent, qu'elles s'apparentent à l'Olp ou au Hezbollah. Mais maintenant que tout le monde a fini par trouver ça normal, le sens de l'étonnement est inversé : comment se fait-il qu'après 150 jours, les terroristes en déroute parviennent encore (il est vrai que les civils criminels sont de la partie) à communiquer entre eux quant aux civils juifs kidnappés, et donc à savoir où ils sont enfermés, sans que le Mossad ou le Shin Beth n'en aient la moindre idée ? Que cela cache-t-il encore ?

Seule une idéologie solide et déterminée, une vision précise de l'avenir, nous sauvera

Netanyahou, Gantz, Galant, et les autres, avancent main dans la main avec les courageux soldats d'Israël, pour faire la guerre aux forces du mal. Mais… «En l'absence de vision le peuple paiera cher et qui observera la Torah, heureux il sera» (Proverbes 29, 18). Car mettre sous le tapis comme susdit nos différends, s'il peut s'agir d'une condition sine qua none pour solidifier la solidarité, ne sera pour finir sans un tournant idéologique des dirigeants qu'un privilège pour la forme au détriment du fond.

Et c'est là que le gouvernement nous manipule. Il ne s'agit pour lui que d'un énième round dans cette guerre de 18 ans, bientôt 19. Car si nous, le peuple juif, l'armée, en fait ses soldats, considérons que nous rentrons à Gaza, travaillant avec courage et abnégation, au risque de notre vie, les têtes politico-militaires refusent de voir plus loin que le bout de leur nez (le jour d'après, c'est pour après) et leur objectif se résume (même si c'est énorme) à mettre un terme à la présente série de bombardements, quitte à laisser ensuite l'ennemi se reconstituer, reprendre des forces, tel un cancer mal soigné qui ressuscite sur un corps bourré de métastases, ne visant qu'à atteindre une fausse paix propre comme le dessus du tapis, dont le calme certes réel ne sera jamais plus qu'une trêve au service du réarmement de l'ennemi. Et puisque les pogroms n'émeuvent plus personne.

Et dire que la première fois que nous avons repris Gaza dans l'histoire contemporaine d'Israël, il n'a fallu que six jours au total, en même temps qu'un nombre inimaginable à première vue d'autres lieux saints de notre terre ! Et là, en 150 jours, le manque d'objectif bien défini du pouvoir commence à se faire sentir.

Les pires assassins continuent à nous narguer et surtout à garder nos otages entre leurs mains dans des conditions épouvantables, dans l'indifférence des instances internationales qui inversent les rôles et accusent Israël. Imaginons un seul instant – supposition absurde mais dont l'aspect théorique permet de mieux comprendre, comme ces éléments ajoutés dans certaines démonstrations mathématiques avant d'être retirés quand le résultat est établi – qu'Israël ait kidnappé des bébés non-juifs, des hommes, des femmes, des vieillards… Mais il est plus que clair que l'Onu et les autres, UE, Usa et j'en passe, auraient tout fait pour qu'aucun Juif ici ne se fasse livrer le moindre produit alimentaire ou non-alimentaire, pas même payé en espèces sonnantes et trébuchantes, comme les vedettes de de Gaulle, avant que le dernier des kidnappés goï soit relâché. Ça n'aurait pas traîné.

En attendant, tous les quelques jours, on découvre un nouveau réseau de tunnels payés par l'argent du Katar dont le transfert s'est fait avec la bénédiction de Netanyahou (s'ils ont de l'argent, ils oublieront la haine. Ah bon??) Est-ce qu'on a regardé s'il n'y a pas un tunnel jusqu'à la Kirya à Tel-Aviv ?

C'est là que l'on se sert de nous. Bon ben, merci, nous dira le gouvernement en temps voulu, maintenant que vous avez gagné la guerre – le cas échéant – vous pouvez rentrer chez vous. Mais ? Comment ? On a fait la guerre pour reprendre notre terre, et, on est d'accord, pour avoir aussi comme conséquence l'arrêt des bombardements sur Tel-Aviv (Sdérot n'émeut que peu le gouvernement). C'est pour cela que nous nous sommes battus. Eh ben non, pauvres naïfs. Je vous ai bien eus. Car que l'on s'entende bien, même s'il était question de continuer à tourner en rond mais sur un mode moins apocalyptique pour nous, en imposant une gouvernance de type Administration Civile, en brimant encore une fois les Juifs comme si cette terre n'était pas la leur, on aura été menés en bateau.

En tout état de cause, rien ne garantit qu'ils tiendront, au gouvernement, au moins jusqu'au démantèlement du Hamas. Quant aux juges qui sont toujours en poste et continuent à toucher leurs salaires ignobles, alors que le bon sens eût exigé qu'ils se fussent enfuis le 8 octobre, et aussi au médecin criminel qui a soigné la bête immonde si-noire (comme son nom l'indique), tant qu'ils n'auront pas été sinon jugés et condamnés, du moins écartés du pouvoir (la médecine aussi est un pouvoir) l'enfer risque bien de durer.

La seule victoire décisive et réelle passera par la reprise de Gaza. Si, sur le plan macroscopique, la guerre peut ne pas sembler territoriale, puisqu'elle oppose les valeurs d'Israël et en principe de l'Occident à la sauvagerie du meurtre, de la razzia, et autres délicatesses de l'islam, elle l'est à chaque case où se déroule la guerre.

La présence hostile qui nous cuisine et nous jauge, qui se fait appeler Hamas, est une personne immorale, une institution permanente à qui des attributions invariables assurent une sorte de continuité et d'identité, à travers la succession des formes passagères – les divers organisations terroristes – en lesquelles elle s'incarne, car nous n'avons pas eu la même cinquante-sept ans de suite.

Souhaitons qu'en ces jours des mois d'Adar qui annoncent Pourim, se réalise pour nous le verset de la Méguilat Esther : «Et la situation se renversera, car ce seront les Juifs qui domineront leurs ennemis».

 

 

[1] Voir l'intervention de Yaïr Ravid, ancien chef du Mossad, évoqué ici : https://mabatim.info/2023/11/08/entre-le-5-et-le-7-octobre-sommes-nous-alles-de-surprise-en-surprise/

[2] https://www.youtube.com/watch?v=mv_6j9tsM0U

[3] Article publié le 19 déc. 23, fondé sur les résultats de l'enquête de Tsahal.

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commentaires

C
Si noire... Sin war ! Quel nom il a ce bestiau !
Répondre