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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 16:35

L'agressivité antisioniste-antisémite ne sera pas désamorcée par les prétendus gestes de bonne volonté consistant à léser les Juifs et à bafouer leurs droits les plus élémentaires. Mais tout d'abord, il faut se ressaisir et arrêter de ses laisser endormir par les tournures adoucissantes du langage.

Comment dit-on «déporter les Juifs» en langage diplomatique? Ou dans un langage qui va rendre cet agissement souhaitable comme s'il représentait la solution miracle à tous les maux de la terre? La réponse est simple: «mettre fin à la colonisation.» Et une fois de plus, Paris, qui est pourtant censée représenter les droits de l'homme au sens le plus large possible de l'acceptation du concept, vient une fois de plus de condamner les intentions exprimées par le Premier ministre Netanyahou d'autoriser la construction de quelques centaines de logements dans les localités juives de Judée-Samarie.

Même si ce propos peut être modéré, la France ne cherchant pas a priori cette fois-ci à déporter les Juifs vers les camps de la mort polonais ou allemands, mais simplement à ce que l'on procède au nettoyage ethnique antijuif au cœur de la terre d'Israël, on peut se permettre cependant, étant donné les résultats constatés à la suite de la précédente épuration ethnique il y a sept ans à Gaza, de considérer que les intentions de la France ne sont pas des plus pacifiques. Car si Gaza, qui représente un territoire nettement plus petit et excentré que la Judée-Samarie, provoques de graves problèmes sécuritaires dans le Sud (enlèvement de Shalit, relâchage de plus de mille terroristes conséquemment à ce kidnapping, bombardements sur les grandes villes de Béer-Chéva à Ashdod, coût faramineux du dôme de fer, guerre Plomb coulé, irritation sans précédent de la communauté internationale quand Israël a décidé de réagir, etc.), on n'ose pas s'imaginer ce qui se passerait si une expulsion des Juifs d'une telle ampleur était appliquée dans la région qui entoure Jérusalem et qui est délimitée à l'Ouest par la métropole qui comporte Tel-Aviv. Pour ne parler que de la colline de la Oulpena, à Bet-El, il faut savoir que les avions qui atterrissent à Ben-Gourion effectuent leur descente en survolant ce quartier, et que celui-ci représente un terrain de rêve pour un lancement de missiles de type RPG.

L'opposition à une prétendue colonisation dont on accuse les Juifs de Judée-Samarie et le gouvernement israélien est aussi aisément acceptée des mentalités occidentales que l'était la guerre contre les prétendus infidèles pendant les heures sombres qui ont suivi la fin du premier millénaire de l'ère courante. Elle est si bien ancrée dans les mentalités que des médias qui ne pèchent pas en principe par désinformation ou haine d'Israël se mettent à prendre la défense de Netanyahou en l'«excusant» de décider la construction de nouveaux logements. «Il cherche à apaiser l'aile droite du Likoud et la population juive de Judée-Samarie», nous dit-on sur des blogs pro-israéliens. Nous ne citerons pas les noms de ces blogs, car il est trop tôt pour les accuser de s'adonner ouvertement et sciemment à la désinformation. Il est clair pourtant qu'il n'est pas question d'une aile droite du Likoud, mais du Likoud tout court. Si le Likoud est tellement haï par l'extrême-gauche, c'est bien parce que sa charte et les promesses électorales ont toujours défendu le droit des Juifs à se rétablir librement sur leur terre ancestrale, bien avant de considérer les problèmes de survies et de viabilité de l'Etat d'Israël. En outre, deux jours avant le vote des députés qui ont pourtant largement rejeté le projet de loi de la légalisation, le leadership des implantations juives, Moétset Yécha, a affirmé que 62 députés s'étaient engagés à le soutenir.

Or, Netanyahou s'y est farouchement opposé, alors qu'il aurait dû tout naturellement être le premier, selon sa position et l'idéal qu'il revendique, à le promouvoir. Il a menacé les ministres de les destituer s'ils votaient en faveur de la loi, à tel point que même Youli Edelstein, qui a tenu bon jusqu'au dernier moment, a déclaré qu'il s'était senti trahi par les ministres et a préféré s'absenter de la séance plénière. Yariv Levin, député du Likoud et président de la Commission de la Knesset, m'avait dit personnellement que si la loi ne passait pas, Netanyahou n'aurait plus de gouvernement. Or, entre le moment où cette considération était plausible et celui où la loi a été rejetée, les arrivistes de Kadima ont donné à Netanyahou une large marge de manœuvre, que dis-je, de manigances, de sorte que les ministres ont été d'autant plus influençables pour retourner leur veste – ce qu'ils ont fait, il faut tout de même le reconnaître, contre la promesse d'installer décemment les expulsés et de ne pas les jeter dehors, de leur construire des maisons en dur pour les dédommager, et de permettre un peu à la population de Bet-El et d'autres localités de respirer un peu.

Personne ne fait état dans les médias de l'étouffement dans lequel sont contraints de vivre les Juifs des implantations juives, définis par Liebermann comme la minorité la plus défavorisé en Israël, quand ils se heurtent à des refus catégoriques lorsqu'ils sollicitent l'ajout du moindre mètre carré, voire la fermeture d'un balcon pour le changer en chambre. Il est donc aussi bien déplacé de parler d'une prétendue aile droite du Likoud que d'affirmer que Netanyahou cherche à calmer la colère des habitants de Judée-Samarie, alors que le public israélien les soutient largement, comme le confirme la répartition de la population selon les partis politiques soutenus. N'oublions pas que les concessions douloureuses acceptées à une certaine époque par une partie importante de la population avaient été motivées par l'hypothétique paix en retour. Or, nous sommes passés du mensonge des territoires contre la paix à la sinistre réalité de concessions qui n'apporte que guerre et désolation.

Par contre, les blogs pro-israéliens, à moins qu'ils ne se fassent seulement passer pour tels, comme les «amis d'Israël de la brochette politique étrangère», devraient faire attention quand ils emploient très étonnamment d'ailleurs des expressions toutes faites comme «construction illégales sur terres palestiniennes», qui sous-entendent tout simplement que le Juif serait un intrus sur sa propre terre (voir plus de détails dans l'article sur l'affaire du quartier de la Oulpena), et que le «Palestinien» attitré, qui n'a jamais de près ou de loin mis le sol en valeur, serait cet habitant originaire pour moitié d'Egypte et pour moitié d'Arabie Saoudite, pour reprendre l'aveu du «ministre de l'Energie» du Hamas.

Par contre, ce qui est moins sûr, c'est d'atteindre le but d'apaisement de la communauté internationale voulu par Netanyahou, comme il l'a affirmé au début de la semaine lors d'un entretien avec Moshé Rosenbaum, maire de Bet-El. Celui-ci a pris la parole devant le public de sa commune mardi soir (à la veille du vote du 6 juin 12) et a rapporté que toute cette cruauté et cette injustice flagrante envers les habitants de la Oulpena serait motivée chez le Premier ministre et certains de ses proches collaborateurs comme Benny Begin, par la crainte d'un tôlé généralisé en cas d'opposition à la décision de la Cour suprême.

Hélas, une fois de plus, Netanyahou, qui joue le dictateur en désavouant son parti, ses ministres et ses électeurs, s'identifie à l'antihéros de cette histoire rapportée par le folklore juif, du serviteur qui avait fourni à son maître un poisson avarié, soutenant qu'il avait été expressément prié de ne pas revenir les mains vides mais qu'il n'y avait plus rien d'autre. Le maître lui propose de choisir de le manger, de le rembourser, ou de recevoir la bastonnade. Il choisit la dernière solution, mais après quelques coups, il ne peut supporter plus longtemps le châtiment et préfère le manger. Après quelques bouchées nauséabondes, il finit par payer. Il est donc perdant sur toute la ligne. Netanyahou œuvre pour faire accepter la destruction, alors qu'il lui suffisait de laisser ses ministres voter en leur âme et conscience, son exigence de sa part visant à leur interdire de voter selon la charte de son parti ayant été la raison du report à plusieurs reprises de la présentation de la loi devant la Knesset. Il s'attire pourtant les feux de la critique étrangère, de la gauche politique et du pouvoir juridique phagocyté par les antisionistes de l'intérieur, et bien entendu de l'électorat qu'il trahit.

Le problème du Premier ministre, quand il croit satisfaire les nations étrangères en brandissant fièrement son poisson pourri qui n'est autre que l'injustice flagrante de cette décision suspecte de la Cour suprêmement partiale, c'est sa servilité envers les dirigeants américains. (Voir l'article: Herbert Netanyahou, gouverneur américain). Pour commencer, la Knesset devrait imposer une loi qui interdit à un Premier ministre ou à un officiel israélien de parler une autre langue que l'hébreu lors de discussions avec des homologues ou politiciens étrangers, avec les équipes d'interprètes qui s'imposent. Ça lui permettrait de ne pas perdre le Nord dans des discussions à huis clôt de très mauvais augure. 

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