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12 juillet 2017 3 12 /07 /juillet /2017 09:46

Europe : deux mots d'ordre: enrayer la surpopulation et empêcher la guerre mondiale

Peut-on miser sur le vide démographique?

Pour nombre de gens qui vivent en Europe, l'équation est simple. En supprimant un organisme existant, l'organisme voisin va s'amplifier et se transposer pour occuper l'espace qui n'aura à aucun moment été vacant, le changement s'effectuant en fondu-enchaîné. Ce premier organisme, c'est l'ensemble des pays du vieux continent, et surtout son fer de lance le plus occidental qui fut à l'apogée de la civilisation mondiale ; quant à l'organisme voisin, c'est ce croissant musulman expansionniste arrêté tantôt – vous vous en souvenez ? – à Vienne. Ce principe est facile à comprendre, pour qui vit ou a vécu en France ou dans ses parages, et ce qu'il s'affilie à l'un ou l'autre groupe.

Mais comment verrions-nous les choses si nous étions Américains ?

Car en dehors de l'antagonisme qui oppose l'islam à la civilisation occidentale, un troisième organisme, conciliant, entretient des échanges avec tout le monde. L'Europe, à qui il devrait en principe s'identifier, puisqu'il en est issu, pourrait au contraire être perçue par lui comme son ancien ancêtre en dégénérescence, désuet et encombrant, car les habitants du Nouveau monde sont en droit de se demander : «Est-ce que ces gens-là vont nous déclencher toutes les vingt années une nouvelle guerre mondiale? »

Les Etats-Unis, puisque c'est de cet organisme qu'il s'agit, ne sont pas cet arbitre ou policier se contentant d'asséner des coups de sifflet. La première guerre mondiale leur a coûté la vie de près de cent trente mille homme, et une augmentation conséquente de la dette extérieure. La seconde leur a coûté presque le quadruple. La première éclate en (19)14, la suivante en 39, si c'est une tradition qui se met en place, imposant une fréquence apocalyptique tous les 25 ans, à moins que l'on ne compte à partir de la fin du premier conflit, de 18 à 39, d'où une période d'accalmie de 21 ans tout au plus. La troisième guerre mondiale, à ce rythme, aurait donc dû éclater entre 66 et 71.

1966 est d'ailleurs l'année où Londres est anéantie par une attaque à la bombe atomique qui provoque une éruption de magma suivie d'une coulée de lave dans le centre-ville, dans le film de science fiction la Machine à explorer le temps de George Pal, sorti en 1960.

Donc, l'Europe est pour le moins embarrassante. Elle cause bien du souci aux États-Unis. Si l'Amérique ne connaît plus une telle frénésie guerrière entre elle et entre elle-même, la plus grande guerre interne ayant cessé en 1865, c'est que l'on n'a pas affaire à des Etats assujettis à des nationalismes volontiers belliqueux mais en sommeil tant qu'ils ne s'étripent pas, ces nationalismes étant en constante concurrence, tandis que les querelles patriotiques sont montées en épingle pour redorer le blason de telle nation rancunière qui revendique son honneur bafoué et son droit à la revanche, mais à une fédération entre des Etats pourtant plus nombreux que ceux de l'Europe. Et c'est une formule gagnante !  

La surpopulation, autre casse-tête pour l'Amérique

Il est possible que la prochaine problématique inquiète aussi d'autres gens, mais puisque c'est l'Amérique qui règle les problèmes planétaires – la face du monde sans elle aurait été changée – il lui revient donc de donner le mot d'ordre et le bon. Deux menaces mettent potentiellement la planète en péril, les guerres, surtout si elles sont mondiales comme nous venons de le voir, et l'épuisement des ressources, la pollution de la planète, et jusqu'à récemment, le réchauffement climatique (moins tangible apparemment), ces trois derniers thèmes dérivant d'un seul et même facteur : la surpopulation. Si, en quatre décennies, la population a doublé, passant grosso modo de quatre à huit milliards d'habitants, et que le volume de la terre soit resté le même en dépit de l'expansion de l'univers, c'est que tout ce beau monde exploite les mêmes ressources en vertu de la conservation de la matière et qu'une promiscuité certaine commence à se faire sentir.

Un gênant paradoxe

On pourrait se demander au passage pourquoi, pour que cette surpopulation se fasse plus légère, on n'est pas encore passés au chauffage et aux transports électriques, avec une électricité bien entendu produite par l'énergie solaire ou la force du vent ; mais là, c'est qu'un paradoxe provoque un sérieux blocage : on nous dit que les piles rechargeables pour les voitures sont trop lourdes, doivent restées branchées longtemps et ne restent efficaces que sur de courtes distances. Le citoyen moyen se dit que ce n'est qu'une question de temps pour que les piles se réduisent en taille et se décuplent en puissance.

Mais le temps passe et rien n'avance. Moins de citoyens se demandent aussi pourquoi un projet prometteur comme Better Place, produit d'un partenariat franco-israélien, n'exploite pas un principe aussi simple que génial et dont tout enfant se servait il y a déjà quarante ans : la dynamo qui éclairait son vélo. «Mais oui mais c'est bien sûr!», se dit le citoyen aussi naïf qu'honnête ; car, au lieu de mettre un fil électrique long de vingt mètres qui passe par la fenêtre et de laisser la voiture branchée toute la nuit, «il suffirait de mettre une dynamo sur l'essieu de transmission!» Mais c'est compter sans le sucrage des caisses de l'Etat par litre de combustible vendu, impôt largement suffisant pour corrompre le cerveau y compris à l'endroit des solutions les plus enfantines, l'odeur de l'argent étant bien plus fort que toute la pollution du monde et refroidissant bien des ardeurs face au réchauffement. 

La menace européenne et la surpopulation

Quoi qu'il en soit, la surpopulation n'est donc pas sur le point de se faire moins polluante. Et puisqu'on en est à régler les problèmes, pourquoi ne pas faire d'une pierre deux coups, et ainsi montrer l'exemple à des civilisations loin derrière le phare européen? Une France, par exemple, de mettons vingt-cinq millions d'habitants sera moins polluante et moins belliqueuse, puisqu'elle se sentira moins à l'étroit, qu'une France de soixante millions.

Les changements évolutifs impliqués

1 Fédération européenne

L'implication de cette double observation fort pertinente outre-Atlantique (contre les nationalismes et la surpopulation, donc) s'est concrétisée par des changements en profondeur propres à réduire cette double menace récurrente. Les mesures sont concrètes. D'un timide marché commun, qui avance via l'Europe des Douze, ou le traité de Maastricht, on débouche sur une Union Européenne et l'annulation des frontières de cette union, soit le fameux espace Schengen, qui double le nombre d'Etats associés, et surtout qui les place sous une tutelle centralisée où chacun pourra émettre un avis qui soit de préférence à l'unisson avec la direction centrale, dont l'homogénéisation est le sens  de l'existence.

Quoi qu'il en soit,  même  si un Etat se montrait un peu trop souverain, son point de vue n'aurait que peu d'effet. Quoi qu'il en soit, comme nous venons de le voir  en France, une machine bien rôdée de propagande mènera le candidat le  plus conciliant au sommet du pouvoir régional, et qu'importe que le principe même de la démocratie  réprouve ce choix (avec  plus de 50% d'abstention, le président est finalement  mis en place sur la base d'une sorte de gros sondage).

Tel est le premier outil ou la première arme visant à l'imposition de cette uniformisation de l'Europe : chaque Etat se retrouve moins souverain, moins indépendant, et, sinon subordonné, du moins affilié par des délégués à la maison mère européenne.

2 La réduction de la population

C'est une question chère notamment à l'Unesco, et les moyens sont variés. Nous relèverons ici le retard de la date moyenne du mariage, obtenu par un travail multiple sur l'égalité des sexes – ce qui ne peut se faire que sur le plan social car ils ne sont pas près de rendre l'homme enceint ou repousser l'âge de la perte de la fertilité chez la femme à la limite masculine – les études devenant de plus en plus longue pour tout le monde ; tout ceci interdisant l'éventualité de fonder une famille avant la trentaine.

On travaillera sur l'égocentrisme – je n'ai pas besoin d'un braillard qui me réveille au milieu de la nuit, ni d'être convoqué plus tard par ses profs – ou le pessimisme – pourquoi obliger une  nouvelle génération à venir subir les effets d'une guerre ou famine généralisée, de la pollution ou du réchauffement, voire d'une catastrophe à la Tchernobyl mais sans frontières.

Si, soit dit en passant, les frontières étaient encore effectives à l'heure de ce dernier accident nucléaire entre la France et l'Allemagne, comme l'avait relevé Coluche en soulignant que l'extrême prudence requise à l'Est n'avait plus de sens à l'Ouest de la même ligne, aujourd'hui l'espace Schengen n'arrête plus rien ni personne. Cet espace peut donc renforcer le pessimisme.

On pourra aussi exploiter les problèmes de la dépolarisation affective, ou miser encore une fois sur la propagande : plus on parviendra à persuader de gens qu'ils sont homos, plus il y en aura de paires et moins il y aura de couples. Et si les paires de pères revendiquent le droit à l'adoption – bien que ça ait souvent tourné en affaires sordides tout de même un peu médiatisées – le cas restera rare, et ils ne voudront a fortiori pas s'encombrer d'un braillard ou d'une convocation. Même les séries télévisées anodines en apparence, sont de la partie, dans cette offensive propagandiste. Si on montre toujours du doigt l'homme qui délaisse sa compagne pour une autre, on exige de celle-ci de se montrer tolérante et compréhensive si le trompeur la délaisse pour un… homme. Pourtant, dans les deux cas, il en a marre de sa… figure et a eu envie de se changer les idées.   

Dans ce dernier volet, la lutte pour la diminution de la population mondiale ne demandera pas à un homo s'il est vraiment certain que sa nature lui dicte cette orientation, et s'il ne lui préfèrerait pas les joies du mariage traditionnel, surtout si pour sa part ses antécédents sont normatifs.

Par contre, on demandera à un jeune, très amoureux de sa compagne ou de son épouse, s'il est vraiment certain de ne pas être profondément un homo refoulé, s'il est certain de ne pas se fourvoyer et de prendre le risque de le regretter par la suite.

La confusion est d'autant plus plausible que la contraception est un acquis tellement évident qu'il y a longtemps que l'acte sexuel ne sert plus à procréer, ce qui rend plus acceptable l'imposition dans les mentalités de l'idée que le sexe du partenaire n'aurait aucune espèce d'importance. Inutile de préciser ici que nous n'entrons pas dans un débat de valeurs, ou de ce qui est naturel ou abominable ; nous nous contentons de nous intéresser à la question en tant que moyen politique sous-jacent nageant en eaux troubles d'instiller le doute et de rendre compliquée voire repoussante l'attirance naturelle qui fait que le monde est monde.

Ce pari risqué semble sans dangers, car on admet que la natalité n'approchera pas le zéro absolu, puisque tout le monde ne se laissera pas manipuler, et qu'il est simplement question de diviser la population par deux ou peut-être un peu plus. Le problème technique majeur réside dans cette période transitionnelle où l'assistanat programmé sur quatre décennies de travail des retraités qui ont payé des années durant pour jouir de la retraite ne marche plus comme sur des roulettes, puisque le nombre de ceux qui sont censés assister les anciens travailleurs est trop faible.

3 La tentation du melting-pot

Le troisième front (toujours dans cette optique de la lutte contre le nationalisme et la surpopulation qui le soutient) consiste à retenter le rêve américain du melting-pot. Reconnaissons que son échec relatif aux States est relativement bénin, car les Chinatown, Bronx et autres villes italiennes ne font pas de ces ex nationalités qui ne se mélangent pas tant que ça des belligérants. En Europe, en revanche, un brassage ethnique pourrait créer à la longue une sorte de nouvelle race métisse unique.

Mais n'y a-t-il pas un risque, me diriez-vous, de voir les candidats au brassage de population s'identifier aux nationalismes / patriotismes d'accueil? Ce risque est vrai si les brasseurs sont minoritaires. En revanche, s'ils sont très nombreux, ce seront les autochtones qui s'identifieront aux religions, cultures, langues des arrivants. N'y a-t-il pas déjà des zones en Angleterre, en Allemagne ou en France, où les trois langues portées par ces nations ne sont plus parlées ou presque ?

Et la tendance à estomper les trop forts patriotismes indigènes n'a pas peur d'aller trop loin. Au contraire, il ne faut pas hésiter à donner un grand coup si on veut pouvoir faire un peu bouger les choses. Et puis, puisque vous n'avez pas assez de travailleurs actifs pour soutenir les ex actifs, voici une manne inespérée fougueuse, débordante d'énergie, et qui va se charger de repeupler les rangs vides de la vie active.

«Et s'ils s'installent au café?» s'inquiète une petite voix intérieure. «Allons, rassure une voix plus forte. Il ne faut pas stigmatiser, ils se reposent juste du voyage avant de se mettre à bosser.» Vous ferez d'une pierre deux coups. Les retraites seront réglées, et la population rajeunie… et remplacée?

Et si la machine échappe au contrôle du fabricant ?

La crainte d'une troisième guerre mondiale où l'Allemagne se fâcherait une énième fois contre la France se fait moins tangible. Les deux  mots d'ordre marchent bien. Les Etats sont soumis à une direction centrale et commune qui pense ces pays et fait la loi pour eux ; les populations locales diminuent à grands pas et un flux migratoire égalise tout ce beau monde qui tend vers le nouvel homo erectus sapien africano-indoeuropéen qui fera ou fait déjà de l'ancien type d'homme un mauvais souvenir.

Et l'Amérique, qui supervise et observe cette évolution galopante d'un œil débonnaire, pourrait bien à la longue changer d'idée, lorsque cette menace islamisante inconnue jusqu'alors, bien que ses assises consistent dans un dogme uniformisant et homogénéisant anté-moyenâgeux, fera régner sur le vieux continent une civilisation désertique, improductive et violente, qui, au XXème siècle, n'attirait que très peu l'attention de l'Occident. Il est vrai que, depuis 1830, les menaces contre la navigation et le commerce international étaient restées pour longtemps jugulées.

Et alors seulement, l'Amérique se dira qu'il y avait peut-être d'autres moyens de rendre l'Europe pacifique, de prévenir sa prochaine guerre mondiale, et qu'elle s'était peut-être même pacifiée toute seule, puisqu'elle avait atteint l'âge de raison, et compris que rien ne servait de se crêper à mort le chignon.

Mais comment intervenir quand il ne reste plus personne?

Assisterons-nous à une intervention américaine d'un genre nouveau, qui recherchera les anciennes souches européennes pour lancer un programme de ré-acclimatation, par insémination artificielle ou clonage, puisqu'il s'agira de réimplanter des espèces disparues? Tout comme elle avait préservé quelques couches amérindiennes. Certes, dans ce cas, elle avait elle-même massacré ses propres Indiens, tandis que pour la vieille Europe, elle se contente d'observer attentivement sans en avoir l'air son déclin programmé.

© Yéochoua Sultan

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