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17 mars 2025 1 17 /03 /mars /2025 09:27
Château d'eau point culminant à Beth El

Accuser Israël : la drogue apaisante et destructrice de l'Occident

Accuser Israël de crime apaise comme une drogue la conscience malade de l'Occident tout en le détruisant.

Antisémitisme, antisionisme, «palestinisme», «islamophilie», le cercle vicieux devenu infernal

La fausse morale humanitaire émanant du monde libre qui met de façon fracassante Israël au pilori est simultanément salvatrice et apocalyptique pour l'Occident.

1 Le dédouanement

L'Europe moderne se veut depuis un certain temps déjà l'aboutissement de la civilisation. Elle incarne la perfection, la totale maîtrise des instincts belliqueux et destructifs, le couronnement du modèle civilisationnel humain, dont les traits de caractère ont tous été transfigurés pour le meilleur des mondes.

Donc l'Europe ne parvient pas à se remettre de l'anachronisme que représente la Shoah. Car bien que le vingtième siècle soit révolu depuis un quart de siècle, d'aucuns se rappellent certainement la formule qui, par excellence, voulait dire que telle idée, attitude, tendance etc., était tout autant abjecte qu'impensable que l'époque ne la permettait plus : «Comment? Au vingtième siècle?» Ah, oui, en effet, cette idée, tendance, aspiration, etc., est trop primitive et bestiale pour être défendue. Il était remarquable, à cette époque, que cette interjection suffisait à elle seule, sans nécessiter le moindre argument, à remettre n'importe quel agité à sa place, brusquement refroidi et remis de sa dérive dont il prenait soudain conscience vers un état trop sauvage. Jamais on n'objectait : «Comment ça? Au vingtième siècle? Qu'aurait-il donc de si raffiné, ce siècle qui est quand même le siècle de deux guerres mondiales, et de la Shoah? Pardons, avant ce siècle, les guerres n'étaient pas encore mondiales, et l'antisémitisme ne pourchassaient pas les Juifs d'une façon tellement systématique!»

Personne n'aime être assimilé à une société de bourreaux et de lâches, qui profite de sa force démesurée pour écraser des groupes humains qui ne sont pas en mesure de se défendre, surtout s'ils ne vous ont rien fait. Le cas échéant, on peut se soulager la conscience en dédramatisant, ou en relativisant. En fait, au lieu de considérer qu'il y a des bons et des méchants, on va considérer les tenants et les aboutissants comme si le monde était une vaste arène de jeux, de jeux de rôles plus précisément.

Dès que l'on se transpose d'un positionnement qui oblige à assumer ses responsabilités à une place provisoire que l'on n'occupe non plus fondamentalement mais furtivement, tout change. Reconsidérons succinctement l'expérience de Milgram sur les comportements humains. Vous savez, celle qui consiste à répartir deux rôles entre deux candidats, l'un devant infliger des tortures à l'autre, chaque fois qu'il ne répond pas correctement à une question, sous la forme d'une décharge électrique dont l'intensité augmente à chaque échec? En tant qu'homme, avec tout ce que ça implique, le participant devrait en principe refuser catégoriquement de se laisser aller à de telles extrémités.  Mais là, c'est un rôle, et de surcroît un rôle interchangeable tiré au sort: vous faites subir au même titre que vous auriez pu subir, ce n'est pas vous qui êtes en cause, puisque c'est un jeu et surtout puisque c'est fortuit, occasionnel. En termes encore plus simples, penchons-nous une seconde sur le jeu d'enfants : «Ce ne sera pas toi le chat!» Pour peu que l'enfant désigné comme tel appréhende cette incarnation comme celle du méchant, ses camarades lui rappelleront que c'est juste un jeu, qu'au prochain tour ça tombera sur un autre, et que, puisque c'est juste le temps d'une récré, que cette non-affaire ne fera pas de lui pour toujours un «chat». Notre expérimentateur adulte et notre enfant sont rassurés.

Donc, l'Européen et le Juif n'ont fait qu'occuper des rôles occasionnels. Pas de bon, pas de méchant ; en d'autres termes : «Bon, d'accord, mais si vous aviez été en position de force et nous de faiblesse, c'est vous qui nous auriez fait ça.» Rien n'est intrinsèquement imprimé dans le patrimoine génétique de n'importe quel intéressé. Tout n'est qu'une question de circonstances. «Vous auriez fait pareil»,  voire : «Vous auriez fait pire» ; c'est la meilleure façon de retrouver le sommeil du juste.

Néanmoins, tant que cette affirmation ne reste que théorique, il reste un petit quelque chose qui empêche encore de faire de beaux rêves. Il faut trouver une application illustrative à cette véritable inversion des rôles. Et à défaut de pouvoir retrouver le Juif s'adonner au massacre systématique de populations européennes avec trains et camps et tutti quanti, l'inversion parfaite n'étant pas disponible en magasin, on inventera au Juif une victime qui sera maquillée, puisque tout n'est que jeu et cinéma, en minorité sans défense, en l'isolant de son groupe d'appartenance beaucoup plus vaste dont elle n'est que le fer de lance, en d'autres termes : le Juif du Juif.

Le problème, c'est que, quoi qu'il arrive, il ne sera pas possible de couper complètement cette fausse victime du Juif de son vaste contexte, sans compter que ce sous-ensemble arbitrairement considéré comme autonome est vraiment mal choisi. Nous l'allons montrer tout de suite. Pour commencer, comme le Juif est une nation, il faudra définir une nation par lui maltraitée. Il est d'autant plus nécessaire de la définir qu'elle n'existe pas. Mais un procédé facile permet d'y remédier : il se fondera sur une aire géographique toute désignée : comme le Juif rentre dans son pays, il suffira de lui voler ce pays et de considérer tout non-Juif qui s'y trouve comme nouveau membre du sous-ensemble national recherché. Jusqu'aux fatidiques accords d'Oslo, tout individu domicilié à Gaza, en Judée, Samarie, région de Benyamin, Sud du Mont Hébron, était porteur depuis 67 d'une carte d'identité orange délivrée par l'Administration civile israélienne, carte à présenter pour toute démarche ou contrôle. Cette carte orange ressemblait à s'y méprendre à la carte d'identité courante israélienne, sauf qu'elle mentionnait à l'endroit de l'appartenance nationale qu'untel venait notamment d'Egypte ou du Koweït. Pour les besoins de la cause accusatrice, à partir de dorénavant, toute cette gente obtiendra la nationalité théorique palestinienne.  La victime est incarnée.

Le problème, c'est que le résultat n'est pas terrible. La supercherie est imparfaite, car rien ne peut tromper l'observateur le plus convaincu qu'il s'agirait réellement d'une nouvelle nation : pas de langue rassembleuse, pas d'alphabet, pas de contrepied de la Bible qui pourrait consolider cette appartenance nationale et géographique, pas de passé commun, glorieux ou non, qui démentirait le caractère opportuniste et inopportun de la démarche qui comme par hasard a d'abord attendu l'officialisation du retour d'Israël pour se réveiller.

Et la démarche est d'autant plus problématique qu'elle n'a pas pris pour se justifier un groupe arabisant et musulman du Sahel, de la côte atlantique africaine ou de Dubaï. Elle s'est focalisée précisément sur ce groupe dont le représentant fut le complice par excellence du nazisme, par l'organe du tristement célèbre criminel de guerre Amin Husseini, qui par complicité complaisante a été soustrait à la liste des accusés du procès de Nuremberg (comme par hasard par la France), et qui est surtout connu pour avoir poussé les Anglais à se dédire et à limiter puis interdire l'accès des côtes de la terre d'Israël aux Juifs, et pour avoir objecté auprès de son bon ami à la tête du Reich que renvoyer les Juifs de l'Allemagne et du reste de l'Europe vers leur terre d'origine n'arrangeait en rien ses affaires. Donc, le mensonge de l'inversion frauduleuse des rôles s'est attaqué à ce qu'il y avait de plus gros : prendre les plus grands antisémites du monde arabe, ceux du nettoyage ethnique de Hébron en 1929, entre autres, qui plus est sous la botte du précité, et faire d'eux et de leurs descendants les victimes des Juifs, au moment même où des générations d'Allemands se sentent définitivement salies et damnées par le génocide perpétrée par leurs ancêtres directs dont les complices orientaux n'ont jamais été sommés de rendre des comptes.

2 Le piège

Au demeurant, le dédouanement moral par la relativisation et le jeu de rôles définis uniquement selon les circonstances comme nous venons de le voir, n'exclut pas totalement l'inclination naturelle et morale à s'amender. Ces deux tendances font qu'aujourd'hui l'homo sapiens habilis europeaeus se retrouve prisonnier de son propre piège :

Il n'y a pas eu complicité entre l'Europe nazie et le mufti Husseini, puisque la première a été contrainte par les circonstances fortuites du moment et que le second fait partie du groupe désigné par la suite comme victime des Juifs – d'ailleurs trop s'attarder sur sa personne risquerait de brouiller les cartes – et, puisque le complice du bourreau devient victime, il n'y a pas non plus de collusion entre cette Europe du nazisme et cet islam du mufti. Les dés sont remélangés et rejetés : d'un islam relocalisé  et devenu victime, de l'abstraction radicale du personnage du mufti dont il n'a pas été question dans les manuels scolaires d'après-guerre – et à plus forte raison dès le début des années quatre-vingt quand le programme d'histoire a été reconsidéré pour ne plus porter que sur les années allant «de 1945 à nos jours» – la  nouvelle équation morale de l'Occident – que la soumission aux chantages sur les coûts du pétrole pouvait donc arranger – est la suivante :

Nous n'avons pas grand-chose à nous reprocher, cependant, puisqu'il faut se montrer généreux à l'égard de l'étranger et des minorités, nous serons à partir de dorénavant très conciliants à l'endroit des minorités musulmanes qui s'installent sur nos territoires. Et nous éviterons à tout prix d'établir des généralités à partir de cas isolés de tueurs au couteau entre autres, même nombreux, qui ne sont en rien motivés par l'islam mais par des déséquilibres mentaux qui ne dérivent en rien de ce  culte, dont les bouffées délirantes ne sauraient remettre en cause notre vaste opération d'amendement collectif et civilisationnel.

En d'autres termes, tant que cette politique morale de l'autruche perdurera, tant que le mensonge insistera dans le sens de cette inversion des rôles, l'Occident ne s'en remettra pas. Car il continuera de ne voir, dans la même civilisation d'invasion qui le classe sans retour dans la catégorie des infidèles, que de pauvres minorités déracinées et/ou réfugiées. Il continuera d'héberger un pauvre ressortissant d'un des pays de l'enfer en pensant l'en protéger alors qu'il en est le plus parfait ambassadeur, et à s'étonner de s'être fait égorger chez lui malgré son hospitalité dans son sommeil.

Israël, de son côté, ne doit pas se laisser embrouiller. Le fort n'est pas systématiquement le bourreau ni le faible la victime. Certains principes sont vectoriels et la seule variable reste la grandeur ou la norme du vecteur, la direction et le sens restent inchangés. Nous nous y attardons avec force sources de la littérature biblique et rabbinique à l'appui dans l'ouvrage 5784[1]. Il n'y a pas eu inversion de la donne ni à l'occasion du retour de la souveraineté et de l'indépendance d'Israël, ni à aucun autre moment. Les populations qui ont rendu aux Juifs la vie impossible en exil continuent leur croisade y compris quand elles ne sont pas en situation de force, pourvu qu'on ait le dos tourné ou que la garde baisse ne serait-ce que l'espace d'un instant.

Il serait bon à ce propos que les soutiens des ennemis de la cause d'Israël de l'intérieur se réveillent de leurs conceptions ou qu'ils soient jugés et mis hors d'état de nuisance. Le chef du parti politique Identité, Moché Feiglin, déplore que le lien entre le nazisme et l'islam – et précisément celui qui se basait sur notre Palestine – soit mis sous silence. Des lycéens revenus des voyages à Auschwitz s'étonnent que la catastrophe soit extrapolée de son véritable contexte, et qu'on en tire une règle générale abstraite qui met en garde le puissant afin qu'il ne s'en prenne pas au faible, comme s'il s'agissait d'un banal rapport de force distribuant des rôles interchangeables.

Rien n'a changé, d'ailleurs, la formule talmudique est formelle : «Point de différence entre l'exil et la rédemption, sinon le fait qu'Israël s'extrait enfin du poids esclavagiste des nations». Et si rôles il y a, chacun reste dans le sien.

 

[1] 5784 la brisure des conceptions.

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12 mars 2025 3 12 /03 /mars /2025 10:21

«C'est incroyable! Avec la levée généralisée de la censure, les gens n'ont plus les pieds sur terre. On peut leur faire gober n'importe quoi! » dit Jérémie à son voisin et ami d'enfance de la région parisienne, en voyage à Jérusalem. «Je trouve ça plutôt bien. Aujourd'hui, dès qu'une question se pose, on peut se faire une idée beaucoup plus juste, comme pour des affaires de conflits, d'accusations en tous genres, justes ou calomnieuses, ou des affaires de corruption aux plus hauts degrés de la politique ou de l'Etat. Par exemple, pour la guerre de Kippour, Israël avait été surpris. Cette version est restée la seule plausible jusqu'au 7 octobre, pour lequel non seulement les gens n'ont pas été dupes quand on a voulu leur refaire le coup de la surprise, mais qui a jeté un regard nouveau par des révélations totalement étouffées à l'époque de cette guerre, ça fait cinquante ans», objecta Michaël.

«Je ne dis pas, là je suis d'accord, mais il y a des sujets, des pans entiers de l'information, qui ne bénéficiaient d'aucune crédibilité auprès des instances officielles ni des médias. Au maximum, c'était réservé aux rubriques liées à la science fiction. Maintenant, des sujets complètement farfelus rivalisent avec des documentaires géopolitiques ou sur la nature», insista Jérémie. «Quoi, par exemple?» «Ben, c'est simple. Connecte-toi sur n'importe quel site qui met en ligne des films et tu verras que les ovnis, les extraterrestres et autres délicatesses figurent sur les listes des titres proposés à égalité avec des reportages sur tel chanteur ou compositeur, ou telle affaire qui concerne des découvertes ou des constats médicaux.» «Ah, je vois. Mais arrête de dramatiser. Excuse-moi, mais en l'occurrence, c'est toi qui manques totalement de sens des nuances. Tu peux tout simplement choisir entre un programme instructif ou divertissant, ou passer de l'un à l'autre. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Le cinéma n'avait-il pas déjà commencé? Outre le côté documentaire ou fictif, on avait déjà bien des extravagances. Par exemple, même sans rien comprendre aux trucages, on sait très bien que Superman ne volait pas vraiment, malgré sa cape, ou que les vampires si réels avec Dracula sont faux et archifaux.» «Ben, si tu parles de nuances, faux ou pas faux, rappelle-toi qu'on aimait bien couper par la lande en remontant de la gare RER, le soir, et qu'après avoir vu le film du loup garou de Londres, pendant trois bons mois, on s'est tapé des kilomètres à pied rien que du fait que le décor super angoissant du film ressemblait comme deux gouttes d'eau à cet espace souvent brumeux entre le parc et la ville.» «D'accord, Jérémie, je ne dis pas. Mais on savait très bien au fond qu'on n'allait pas se faire attaquer par cette créature légendaire, quoi qu'il arrive.» «Bon, écoute, je suis prêt à tenter une petite expérience.»

Un voyage d'étude les avait amenés à Jérusalem, pour un colloque de pensée philosophique juive. Ils étaient arrivés en Israël à la veille du nouvel an des arbres, et leur première activité fut de participer à un acte de reforestation sur l'une des collines alentour. «Est-ce que tu comptes te déguiser cette année? Rappelle-toi que nous restons jusqu'à après Pourim» demanda Michaël à Jérémie. «C'est vrai que le rouleau d'Esther conclut par le retournement de situation, quand les ennemis potentiellement tueurs ont été pour finir éliminés. Mais j'ai beau lire et relire la halakha, je ne vois nulle part écrit qu'il y aurait une obligation de se déguiser.» «A ta guise, surtout ne change rien à tes habitudes», le conforta Michaël. «Attends, je n'ai pas terminé. Tu te rappelles que je t'ai parlé d'une expérience que je voulais mener par rapport à l'influence médiatique due à la libéralisation effrénée de l'information?» «De toute façon, je ne suis pas d'accord avec toi à ce propos. Est-ce que tu sais, puisque tu parlais des ovnis, que les autorités américaines ont déclassifié et autorisé à la publication toutes sortes d'histoires d'observations de phénomènes étranges et inexpliqués?» «Peut-être, mais ça n'empêche pas. Maintenant, si ça ne t'intéresse pas, je ne vais pas te soûler avec mon idée. Bon. J'ai retrouvé dans un tiroir, un peu avant notre voyage, un petit sachet avec des jetons de téléphone israéliens, tu sais, les "assimonim".» «Ah, mais, tu sais qu'ils n'ont plus cours de puis des années?»

«Justement. C'est bon, je suis quand même au courant. Ça doit faire plus de trente ans. Donc, je vais me déguiser en voyageur du temps. Tu vois mon idée, ou je t'explique?» Michaël hésita une seconde : «À vrai dire, non.» «Alors écoute. Il me faut un pantalon élargi au niveau des mollets, et une chemise à carreaux "moderne" virile, très échancrée, avec torse apparent.» «Tu rigoles, les pattes d'éléphant datent d'au moins encore vingt ou trente ans en arrière.» «Oui, mais si je m'habille style années 70/80, on ne verra pas la différence. Les habits n'ont pas tellement évolué en trente ans, mis à part qu'au lieu d'être confectionnés en Europe, ils viennent de Chine ou du Bangladesh. Et puis, qui te dit que je suis un voyageur de la fin de l'ère des assimonim? Je veux bien passer pour un voyageur du début de cette période, dans les années cinquante, sauf erreur…»

***

«Maintenant, suis-moi et observe. Regarde, tu vois ce mur qui n'a pas bougé malgré tous les travaux de rurbanisation juste en face du quartier piéton? Il y avait ici une rangée de téléphones qui fonctionnaient avec des assimonim. Je vais me placer là, tu vas voir… M. s'il vous plaît! Je voudrais téléphoner…»

La première expérience ne fut pas concluante. L'homme tira de sa poche un téléphone portable dernier cri : «Allez-y. Mais faites vite, je suis pressé.» Jérémie brandit un jeton : «Je peux vous payer avec ça la communication?» L'homme eut une sorte de ricanement, remit son téléphone en poche et accéléra le pas. Michaël se fit réprobateur : «Surtout, ne dis à personne que je suis avec toi. Tu vas nous… te couvrir de ridicule.» «Attends un peu. Mon travail est scientifique, on ne tire pas de conclusions à partir d'un seul échantillon.» Michaël s'éloigna de quelques pas. Cette fois, Jérémie montra ses assimonim à une dame d'un certain âge. «Mon pauvre ami, s'épancha-t-elle. Seriez-vous tombé sur la tête? De quelle clinique vous êtes-vous échappé?» Jérémine ne sut ce qu'il devait improviser. Il respira quand sa bienfaitrice s'éloigna, alors que son visage exprimait une profonde peine. Un homme d'une quarantaine d'années lui répondit : «Descendez jusqu'à l'intersection, plus bas, rue Jaffa. Remontez la rue Strauss, puis prenez la première à droite.» «Et là, je trouverai un téléphone normal, à jetons?» «C'est ça…»

Michaël se fit suppliant: «Mais arrête, tu sais où il voulait t'envoyer? Il y a là-bas un hôpital.» «Psychiatrique?» «Non, pas nécessairement. Mais ils peuvent t'y orienter.» «Alors là, excuse-moi, mais c'est toi qui devient un voyageur du temps! Cela fait plus de dix ans que cet hôpital a fermé.» «Lis les journaux, il a juste été intégré à un autre hôpital beaucoup plus grand. Arrête, si tu continues, tu finiras à l'asile ou dans une foire à monstres. Tu prends les gens pour des imbéciles, et ils agissent comme un miroir en te forçant à reconsidérer ta propre image. Le mieux pour toi, c'est qu'ils comprennent tout de suite la plaisanterie, mais tu prends ton rôle trop au sérieux. Donc, tu les influences, pas en leur faisant croire que tu serais un voyageur du temps, mais un évadé de clinique spécialisée.»

Jérémie néanmoins ne renonça pas si facilement. «Ecoute, je m'en vais, lui dit Michaël. N'oublie pas que le repas de Pourim va commencer. Ne tarde pas trop, si tu t'en sors.»  

À son ultime tentative, Jérémie finit par provoquer une sorte d'attroupement. Il comprit qu'il était encore temps de s'en tirer indemne. Dès qu'il eut commencé à s'éloigner, le groupe dont il craignit un instant qu'il lui emboîtât le pas se dispersa. Il reprit à pied le chemin du centre d'étude. Il se rappela qu'une toiture légère abritait des feuillets hebdomadaires judaïques distribués gratuitement. Il en consulta machinalement le titre, avant de poursuivre sa route. Soudain étonné, il s'arrêta net. «Comment? Si je suis fin prêt pour le soir du Seder? Mais c'est dans un mois, le sujet du feuillet aurait dû porter sur Pourim?!» Il hésita à rebrousser chemin, puis il se dit : «Après tout, à quoi bon. Ce doit être mon imagination qui me joue des tours. Tel est pris qui croyait prendre.»

«Alors, ta petite expérience? Ҫa a donné quoi? Tu sais que je commençais à m'inquiéter pour toi? Vas voir le directeur. Il me semble qu'il veut appeler la police pour te chercher. Ah, ben le voici justement.» Un homme d'aspect rabbinique le considéra avec un grand sourire. «Donc, qu'est-ce que tu dis maintenant de ton expérience scientifique, qui me donne presque envie de rire? Reconnais pour une fois que tu n'es pas forcément toujours bien inspiré!»

«Écoute, je ne comprends sincèrement vraiment pas pourquoi ça n'a pas marché. Tu es d'accord avec moi que des gens sérieux et sensés à première vue ont gobé l'histoire des territoires contre la paix, alors que la logique la plus élémentaire exige que les frontières d'Israël s'agrandissent et que les ennemis soient éloignés le plus loin possible?» «Oui, et alors?» «Mais arrête Michaël, on dirait que toi aussi tu te mets à me prendre pour un fou. Les gens ont bien voté pour des politiciens qui ont cédé des territoires à des organisations terroristes et on connaît très bien la suite.»

«Ah, je vois où tu veux en venir! Mais là, ça a été le résultat d'un bourrage de crâne massif qui a duré un quart de siècle, entre la guerre des Six jours et les accords d'Oslo. Et beaucoup se sont mis de la partie : des experts militaires, des géopoliticiens qui n'ont pas l'air de rigoler malgré l'ineptie profonde de leurs idées. Alors, peut-être que tu n'as pas complètement tort. Les Américains viennent seulement de lever la censure sur les histoires d'ovnis, et les reportages en tous genres viennent seulement de se répandre sur les réseaux sociaux, qui sont aussi une nouveauté. Rendez-vous dans vingt-cinq ans. Alors, peut-être qu'on verra un peu partout des gens persuadés d'avoir rencontré des voyageurs de l'espace – des extra-terrestres – ou du temps – comme toi ; tout comme on a pu voir des gens croire sérieusement qu'armer ici les pires antijuifs garantirait l'avènement de la paix.»

Yéochoua Sultan ©

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21 février 2025 5 21 /02 /février /2025 07:40

יש רוח ישראלית הנעה בין שתי קצוות : פעמים שהיא רוח גבורה המתנערת מדפוסי החשיבה וההתנהגות של הגלות, ופעמים שהיא חסרת אונים ; פעמים שהיא מתקוממת בגבורה ופעמים שהיא חורקת את שיניה ומקבלת את העוול העומד כנגדה כמכת גורל. מסתמן שהדבר תלוי במחנה המדיני העומד מאחורי הדברים. במילים אחרות : אם זה שמאל מתקוממים ואם זה ימין מרכינים ראש.

האם ההסכם האחרון שהופך את התנהלות חיינו הלאומיים כחלום בלהות הוא מן הבלתי-נמנע? האם היה עד כדי כך הכרחי שראש הממשלה יענה בחיוב לבקשת עמיתו נשיא ארה"ב?

אולמרט תיפקד תקופה קצרה כראש ממשלה. יש לי זכות ללמד עליו. אם כי לא אוכל לשפוט, כי יום אחד הוא ניגש אליי בחיוך רחב ולחץ את ידי בחמימות. לקח לי אז כמה רגעים להבין כי האיש העוטה חליפה ועניבה במחנה יהודה הוא ראש העיר המבקש להיבחר שנית. בכהונתו דאז דרש נשיא ארה"ב התורן את הפסקת הבנייה במעלה אדומים. אולמרט גיחך וענה שגם אם הוא ירצה, הדבר לא תלוי בו, שאין לו כל סמכות להחליט החלטה כזו ושלא כדאי לו אפילו לנסות. אותו נשיא ארה"ב דאז עזב אותו ועבר לנושא אחר.

חבל שראש הממשלה הנוכחי לא עיין בתולדות עמיתיו, כי הוא היה יכול לקבל השראה ולענות לנשיא ארה"ב המכהן כעת שנסיגה מעזה תהפוך את כל המלחמה לעוד סבב – הכבד מכולם נכון להיום – וששחרור רוצחים בהמוניהם סותר את הלקח הגדול שאין לנהוג כך יותר. היה יכול לטעון שלא יהיה בכוחו להביא לידי ביטוי מדיניות המתכחשת להבנה הרווחת בישראל כי הפעם יצאנו לסגור חשבון עם האויב הפולש בעזה ולשים קץ לאיום ולמלחמה המתמשכת כבר תשע-עשרה שנה מאז נעקרה יהדות עזה ממקומה.

בכל אופן היה שווה לנסות להתמקח עם טרמפ, שלא היה מופתע מהדבר, בהיותו איש עסקים. ובטרם חישב האיש כמה תעלה לו הבטחתו כי החטופים ישובו הנה עד מועד כניסתו לתפקידו, אחרי שהוא הזהיר את המחזיקים בהם, הנה הקושיה יצאה מסיבוכיה מעבר לכל ציפיותיו : לא רק שהוא לא שילם כלל, אלא שהמוטב יצא חייב.

המחריד מכל הוא שהציבור הימני, נשאר אדיש וחסר אונים. זאת גזרה רעה ואין מה לעשות. כלומר, במקום לצאת למאבק ציבורי ולהתפלל שהמאבק יצליח, מרכינים ראש ומתפללים שהכניעה לא תביא עוד אסונות. ולא מדובר במלחמת אחים, ח"ו, רק במחאה לא אלימה, כמו זו שאלמלא הופסקה בשיאה, ופוזרה לפני שני עשורים מכפר מימון במקום להמשיך לכיסופים, עולמנו היה נראה טוב יותר.

בהסכמי אוסלו, מזימת הממשלה הייתה הרבה יותר כוללנית. היא לא הסתפקה בפעלתנות להכנסת צבא מחלבים לערים המוחזקות על ידי אויבים. הם רצו גם לטהר את השטח מכל נוכחות יהודית. כיום ניתן להניח כי רוח הנכונות להילחם על הארץ, ולהיבדל מהתנהגויות ותגובות גלותיות שאפיינו אותנו עד כה, היא זו שהצילה את נוכחותנו בלב ארצנו, ובהרחבה את שכונות ירושלים שנבנו מעבר לקו הירוק, וכל מקום בארץ שהיה עלול להיות נתון להפגזות חוזרות ונשנות.

אז האם היה כאן רק פספוס של הזדמנות אמיתית לחזור על התרגיל של אולמרט? לא בטוח. כי ייתכן שעם אולמרט זה באמת לא היה עובר.

כמו כן מול פרס ורבין, רוח משיחית הפעימה את העם – משיחיות במובן החיובי של הפך רוח גלותית – אז יצא עמנו בהמוניו להפגנות ענק, בין היתר ברחבת כבישי הכניסה לירושלים, ולא נרתעו מאלימות שוטרים. "אין לכם מנדט!" צעקנו פה אחד לפרס-רבין. אבל כשמדובר בנתניהו, ראו זה פלא, כולם מבינים אותו. הוא אף פעם לא אחראי אישית לשום דבר. יש בו בחינה מדהימה של כוח השתקה לכל תגובה בריאה של חית וקוממיות. ויש אפילו פרשנים שקמים להסביר שהוא מדבר ופועל מתוך חכמה עילאית כדי להרדים את כוחות ההתנגדות : המשך אוסלו, נאום בר-אילן, הקפאת הבנייה, ההצבעה בעד הגירוש... החוכמה שיש באמירה שהארץ (וגם אם מדובר בחלק בלבד) שייכת לזרים כדי להסיט את לחץ העמים מעלינו היא כחוכמת הודאה בערמומיות לכאורה בפני צלבנים שדתם צודקת. וכשיפריכו את התירוצים המצדיקים המצדדים בעד מדיניויותיו, אז יקשו המבינים אותו : "אז מי אתה חושב שהוא ראוי להנהיג את המדינה?" בהצמדת עילת ה"רע במיעוטו".

במילים אחרות : "עלינו לקבל את רוע הגזרה בלי להגיב כי אם נגיב יהיה מישהו יותר גרוע". אלא שכל עוד מרת מנהיג מאוישת, לא ניתן לדעת מי יבוא תחתיו. ככלל, לא ניתן להתנבא על מחליפים : כל עוד עמדו לואי הארבעה-עשר או דה גול הדגול, או בורגיבה, על כסא ממלכתם, לא ידע איש מי יחליפם ומתי. גם ניתן לראות שנתניהו עושה כל מאמץ אפשרי כדי להרחיק כל מועמד העשוי לעשות לו צל, עד כדי כך שאדם כמו פייגלין שהיה בעד מפלגות גדולות ולא מיגזריות נאלץ לשנות את עמדתו ולוותר על הרעיון הנפלא והמאחד. כמו כן, אדם בשם אבי רואה שקיבל תפקיד חשוב עם סמכויות התפטר אחרי שהבין שנותן הסמכויות הוא זה שבאופן שיטתי בולם כל יוזמה המבשרת טוב לישראל.. ועוד בעיה : בפרס/רבין העוול זעק לשמים : הרי בשוחד בעליל הושלם סך הקולות להעברת שלב א' של הסכמי אוסלו, ותמיד יכול היה העם לטעון שזה מפר כל כלל של חוק ומוסר. עד ששלב ב' הכשיר למפרע ברוב מקובל את העוול. אז אין כאן "הרע במיעוטו".

ומה היה קורה אילו החותם על הסכמי אוסלו היה נתניהו, ולא רבין ופרס? וזה סביר כי אז הוא היה יורש את שיחות מדריד כמו שהוא ירש את אוסלו א'. אז לא היה נשאר יהודי אחד בכל השטח שחזר לשליטתנו בעקבות מלחמת ששת הימים. וגם סביר להניח שהוא לא היה מחכה לתשובה השלילית שקיבל בזמנו אהוד ברק מרב המרצחים התורן, והיה מקדים את הנסיגה.

שמא נֹאמַר שלא מדובר בכניעה אמיתית אלא במדיניות נבונה בין ממשלתנו לממשל אמריקני ידיד. כי הנה! לא אחרה לבוא הבשורה על תוכנית ההגירת הפולשים מעזה. גם אם נאמר שיש לידיד כוונה אמיתית להיטיב לנו, כי הוא באמת חפץ בשלומנו ובשלום האזור כולו, וגם אם נאמר שהוא מרגיש מחויב כנשיא הממלכה הערבה להסכם "שטחים תמורת שלום", ואז על הצד השני להחזיר את השטחים, תמיד תהיה באמירתו נימה של : "אתם לא מסוגלים לדאוג לעצמכם מבלי שנעזור לכם". דומה שראש הממשלה הוא נשיא ארה"ב ולא רואים שזה פוגע ברגשות הקוממיות והעצמאות אצלנו. אבל זו פגיעה חמורה במהות מעברנו מגלות לעצמאות.

כי הרעיון המאחד בציונות הוא דווקא זה שדוגל בשחרור מהתלות ומרצונם ההפכפך של הגויים, פעם לטוב פעם לרע. שוב חזרנו לראש הגלותי השמח בעצם מציאת גורם מטיב מצד הגויים. הציפייה לתשובה מסוג : "עזוב, דונלד, ידידינו, זה העסק שלנו ותן לנו לדאוג ל"נכבה" חדשה שתביא ברכה לעולם כולו, כפי שהיטבנו לעשות גם כאשר כוחנו היה עשרות מונים קטן מכוחנו היום, אל תסבך את אמריקה, כי ממילא כל העולם הערבי כבר נגדנו, וזה לא ישנה הרבה", הפכה במרוצת העשורים לחלום שאפילו לא מעיזים לחלום.

רבים בקהלנו הינם מחנכים או קרובים למעגלים של ההוראה במוסדות למידה. ובכן מה קורה כשיש ילד טוב, רגוע ותמים שמוטרד על ידי קבוצת ילדים אכזרים כלפיו? האם שולחים את הכנופיה האכזרית לפסיכולוג שיבדוק מניין להם האופי האכזרי? לא. את מי שולחים לפסיכולוג? את הילד התמים שלא יודע לנהוג באופן שלא יפגעו בכבודו. זאת אומרת שלמרות הכוונות הטובות והכנות של טרמפ, השנאה העיקשת של מדינות ערב כלפינו יכולה להביא אותו למסקנה שמי שיש לו בעיה, זה אנחנו, הילד הטוב.

וגם אם נניח שיצליח בכל זאת טרמפ לטרנספר את הערבים, זה עדיין בעיתי. אנחנו חושבים : "איזה יופי. יש לנו חבר שהוא נשיא ארה"ב". אלא שאם ארה"ב תשלוט בעזה תחת אפינו, אין שום ערובה שאותו נשיא, או המסגרת שהוא מתפקד בתוכה ומכוחה, או מחליפו לכאורה בעוד ארבע שנים, ייתנו לנו במתנה את חבל ארצנו זה : "בקשה, מגיע לכם, כל כך סבלתם בשביל זה". גם אם הוא ירצה, זה לא יהיה שלו, אלא של ארה"ב. פשוט : נשיא ארה"ב פועל בשליחות ארה"ב למען ארה"ב.

וגם אם נניח שארה"ב תיתן לנו את חבל ארצנו זה במתנת חינם. הנה אנחנו כועסים על מקרון נשיא צרפת שמתסכל עלינו מגובה שחצנותו כסבור כי הוא ועוד כמה מדינות נתנו לנו את מדינתנו במתנה על מגש של כסף, כשהוא שוכח שבסה"כ הייתה הכרזת הסכמה, וכאשר בפועל היהודים הם אלה שנלחמו מעטים נגד רבים וחרפו את נשפם כדי להקים את מדינתם.

ייתכן גם שכשמטיבנו ייתקל בגלי התנגדות מפה ומשם, הוא ייוותר על הרעיון. כי בפועל, אם יש כוונה אמיתית להעביר את ערביי עזה בחזרה לארצות מוצאיהם, מה שמתרחש בפועל בינתיים הוא שהם הורשו נכון לעכשיו לפלוש בחזרה לצפון הרצועה. ממעטים במשקל רוע המציאות הוודאית ונתלים בתקוות שמא. אחרי ש"לא השמידו את העמים אשר אמר ד' להם"[1], סבורים שאחרים יעשו את מלאכתנו במקומנו? כי הרי מובן מסוגיית הגרגשי שלא מדובר דווקא בהשמדה אלא בדאגה מעשית שלא יהיו כאן.

האם צדיקים מלחמתם תיעשה על ידי אחרים ?

אין עוד נביא ולא איתנו יודע על מה. רק שמאוד לא מרגיע לראות שלמרות הכוח שחנן אותנו ד', אין מסוגלות נפשית ורוח גאולה מספיק חזקה כדי לתת לנו ריבונים בארצנו. אנחנו זקוקים לרחמי שמיים, כי אנחנו קרובים מאי-פעם לתפיסותיה של קהילה יהודית בתפוצות אשר תקוותיה תרות אחר המושל הטוב ליהודים, ללא יכולת של יוזמה וללא כוח הכרעה מצד עצמה.

יש לנו צבא חזק, אבל אנחנו עם שרידי חרב, ומנהיגנו מובלים ולא מובילים.

ולסיכום, ייתכן שאולמרט צדק כשהוא טען שלא יתנו לו לעצור את הבנייה במעלה אדומים. בדומה לזה היה מתעקש יוסי שריד על פינוי נצרים. פרס ורבין לא מחקו את ההתיישבות ביו"ש. כל אלה מזוהים עם השמאל ורוח הקוממיות לא הייתה נותנת להם להרוס את המפעל. וכששואלים הכיצד הימין יכול להרחיק לכת ולזרות הרס בממדים הרבה יותר גדולים, כמו מחיקת כל גוש קטיף, אז התשובה היא שידוע למחליטי ההחלטות שלא תקום כל התנגדות ושרוח הגבורה תשותק. וזאת תעלומת הדור וחידתה. ה' יצילנו בעת הזאת ויגאל אותנו כבראשונה, באופן גלוי שיראו כל הארץ שזה בכוחו ולא מכוחנו, כיוצאי מצרים שאמרו "ניתנה ראש", וכגדעון שגלוי היה שה' נתן לו את הניצחון.

שבת שלום, בציפייה לגאולה שלמה בקרוב

 

[1] תהילים ק"ו, ל"ד.

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18 février 2025 2 18 /02 /février /2025 09:15

Aux Américains d'exiger le départ immédiat des populations de Gaza

Logiquement et politiquement parlant, le président américain, et peu importe qu'il soit républicain ou démocrate, après le 7 octobre, aurait dû exiger le départ immédiat des Arabes de la bande de Gaza et la restitution de cette zone côtière à Israël. L'occupation par le Hamas et la population qui en génère et maintient l'existence – avec leur arsenal, leurs ramifications souterraines, leurs bombardements d'Israël – n'est pas née de la génération spontanée mais d'un long processus politique. Pour ceux qui sont nés après, ou qui ne voient pas le rapprochement, cette situation remonte aux pourparlers de Madrid qui n'auraient dû rester qu'une sorte de spectacle. Shamir avait besoin de garanties bancaires américaines pour préparer l'accueil du million d'immigrants au départ de l'ex-Urss, dans ce vaste contexte de la fin des quelque cinquante années que dura la guerre froide, de la chute du mur de Berlin à la chute du rideau de fer. Toute trace disparaissait de ce froid et glaçant conflit, excepté les bases de l'Otan.

Shamir affirmait qu'il ne céderait pas un pouce de la terre d'Israël à nos ennemis, bien qu'il n'exclût pas que d'autres le fissent après lui. Pour lui, ces pourparlers n'étaient qu'une mascarade. Il y refusa d'ailleurs la participation de membres de l'Olp. Les négociateurs devaient être propres de tout passé trop manifestement criminel. L'opinion était partagée. D'aucuns se rassuraient : ce n'est qu'un spectacle destiné à contenter les Américains. Les médias n'étaient pas dupes. Leur orientation aidant, ils instillèrent le lourd sentiment d'un grand ratage en cours. La propagande paya : le vote pour la Knesset contre Shamir troqua Pérès.

Il promit d'insuffler un vent d'espoir à sa façon aux discussions. A l'entendre, la situation de guerre permanente n'eût résulté que de l'entêtement de Shamir et de ses partisans, privant le pays de la paix qu'il eût suffi de cueillir en tendant la main. Bref, c'est la faute des Juifs, et si c'est un Juif qui le dit...

De fil en aiguille, avec quelques irrégularités dont les auteurs tel Weismann furent présentés comme de stoïques héros – qui rencontra illégalement les terroristes de l'Olp – un spectacle en appelant un autre, nous voici sur la pelouse de la Maison Blanche, en septembre 1993, pour la fameuse poignée de mains hollywoodienne, quand tout le monde devient – miracle américain – tout beau et tout gentil.

Sur ce point, il ne faut pas négliger ce qui peut sembler n'être qu'une nuance sans importance. Si l'antisionisto-sémite courant considère que le Juif est apatride et qu'il s'autorise par la force l'occupation d'une terre qui ne serait pas la sienne, l'Israélien quant à lui voit dans la Palestine biblique et historique le berceau de sa civilisation, la terre donnée par D. via ses pères Abraham, Isaac et Jacob, ce qui se décline et se laïcise pour certains – hors contexte spirituel – dans le lien effectif et national entre le peuple et sa patrie, et affectif pour les périodes d'exil. Donc, la différence entre les points de vue, l'antijuif d'une part et le juif de l'autre, s'exprime dans le discours récurrent de Rabin, qui parlait constamment de renoncements territoriaux douloureux (vitourim coavim). Bien sûr que c'est notre terre, et c'est bien pour cela qu'il est très douloureux pour nous de nous en défaire, mais la paix n'a pas de prix. Nous avons droit à cette époque à toute une panoplie d'arguments… par exemple : la valeur de la vie humaine est plus grande que celle de la terre, des intellectuels jouaient sur les mots : Adam (l'homme), Adama, la terre. C'est oublier que Caïn, chassé de la terre, réagit : «Quiconque me trouvera me tuera». On a droit aussi au discours de généraux : à l'ère des missiles balistiques, qu'importe que le tireur soit loin ou juste à côté de nous. Qu'en pensent en 5784 les habitants du Nord d'Israël?

Bref, sur ladite pelouse, outre les médias, il y avait aussi un certain Clinton. Cette présence n'est pas anodine et pas seulement destinée à des effets cinématographiques. Comme il s'agit du président des États-Unis d'Amérique, c'est que la puissance représentée se porte garante de la bonne marche de la transaction : territoires/paix.

On nous a bien endormis et séduits, quand la violence antijuive explosa juste après les accords, quand on nous disait que tout début est difficile, que la paix a bien été signée mais qu'il s'agit là de minorités groupusculaires malintentionnées qui tenteraient de faire échouer la paix, désignées pour simplifier par Rabin comme «ennemis de la paix». Tout mensonge finissant par révéler sa nature, celui des accords de paix a tout de même tenu 31 ans.

Vu sous cet angle, la réaction de tout dirigeant américain ne doit pas se limiter à une compréhension tiède de l'entrée en guerre d'Israël contre son agresseur, mais consister dans la prise de position nette qui engage la responsabilité et l'honnêteté d'un véritable garant :

«Israël a cédé ses territoires contre la paix. Non seulement Israël n'a pas eu la paix en échange, mais il s'est retrouvé en proie aux bombardements initiés par la partie adverse, et à un déferlement de pogroms sans précédent dans ce contexte qui n'a été jugulé que par le courage et le don de soi d'Israéliens en mesure de défendre leurs frères ou de se défendre, et par d'innombrables miracles. Les occupants arabo-musulmans, de leurs dirigeants au plus simple civil, sont instamment priés, puisqu'ils n'ont pas fourni la paix, de rendre les terres qu'ils ont obtenues en échange de cette paix et de déguerpir.»

Vu le non-respect par les Américains de leur engagement en tant que garants, on peut se demander s'ils n'avaient pas une idée derrière la tête dès le départ, d'autant que ce n'est pas la première fois qu'Israël réduit son étendue territoriale sous l'œil bienveillant dit-on des Américains. De Carter à Clinton, n'y aurait-il pas eu une intention de pousser Israël à sa perte? On sait que Carter s'est singularisé par des déclarations gravement anti-israéliennes pendant les décennies qui ont suivi la signature des accords du renoncement au Sinaï. Aujourd'hui, la mainmise égyptienne sur le Sinaï bloque Israël dans son effort de guerre. Il n'est pas fantaisiste de supposer que si les civils, parents et frères du Hamas quand ils n'en sont pas membres, avaient pu être déplacés jusqu'au Sinaï, la neutralisation de l'arsenal et des infrastructures terrestres et souterraines des suppôts de l'Iran et du Qatar n'eût pas été le casse-tête que nous connaissons, et les véritables innocents dont la captivité est subie dans des conditions indescriptibles auraient pu rentrer chez eux.

Les photos qui documentent la signature de la «paix» avec l'Égypte sont criantes. Il suffit de faire un petit peu attention aux expressions des protagonistes. Elles montrent un Carter et un Sadat hilares qui se lancent un regard complice, comme pour dire : «On l'a bien eu», tandis que Begin a l'air de se demander à quel moment il s'est fait avoir.

L'engagement américain dans les deux grandes démarches de retraits territoriaux d'Israël résulterait-il d'une erreur de conception de la paix?

L'antipathie ressentie par l'Occident à l'égard d'Israël est très ancienne. Or, si elle est profondément ancrée dans un culte qui voit dans ses propres adeptes les héritiers d'une nation déchue et remplacée, il est malaisé d'expliquer la persistance de cette antipathie plus de cent ans après le divorce consommé notamment entre la France et l'Église, qui devient État laïc légalement en 1905. Cette persistance peut se comprendre de deux façons. Soit c'est une rancune tenace dont la raison n'est plus, sentiment rémanent d'une ancienne motivation cultuelle qui se maintient bien après la laïcisation, telle la persistance rétinienne ; soit c'est une haine beaucoup plus ancienne antérieure aux débuts du catholicisme. Esaü qui cherche à tuer Jacob est traditionnellement le père de l'Occident. Cette religion que la présence judaïque dérange lui va donc comme un gant ; de même que les Arabo-musulmans affiliés à Ismaël posent problème antérieurement à l'avènement de l'islam, leur religion agissant comme un justificatif anachronique de la haine contre Israël. Les futurs déboires causés à Israël par ces religions impérialistes et expansionnistes sont anticipés non seulement à l'époque de la Michna mais des Premiers Prophètes. De sérieux problèmes seront posés par les fils d'Ismaël à la fin des temps[1], que marque le commencement de la rédemption d'Israël avec son retour de l'exil en ses frontières. Dans les Psaumes, une prière d'apparence intemporelle est adressée à l'Eternel, quand, au verset 7 du chapitre LXXXIII (83), le psalmiste lui demande de ne pas garder le silence face aux «tentes d'Edom et aux Ismaélites». Or Edom, c'est Esaü (Genèse XXXVI, 8). On notera bien que cette menace est prononcée plusieurs siècles avant l'avènement des deux religions qui les motiveront plus tard.

Extrait de mon dernier livre :

5784 Israël, la brisure/rupture des conceptions

450 pages

 

 

[1] Zohar, section Vaéra, page 32.

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5 février 2025 3 05 /02 /février /2025 18:25
Turbulences

Les accords avec le Hamas sont très largement perçus en Israël, aussi bien au niveau du public que de la classe politique, comme une lamentable capitulation, comme l'aveu de l'échec de l'effort investi pour le sauvetage des otages du 7 octobre ; d'ailleurs les chefs d'état-major, du Shin-Beth et de la Région Sud ont démissionné simultanément dès leur entrée en vigueur, à moins qu'ils n'aient eu délibérément pour objectif de faire rater la guerre.

D'abord, des bruits ont couru. Était-ce une réalité en devenir ou une simple rumeur? D'aucuns disaient : «On cherche à nous décourager! Ça vient de l'école défaitiste, des sapeurs de moral de l'intérieur qui cherchent à nous faire renoncer aux acquis de notre victoire.» Pour lutter contre l'horrible doute, on a eu recours au raisonnement logique : «D'accord, si ça avait été comme pour Chalit ; l'armée n'était pas à Gaza. Donc les terroristes s'étaient permis tous les chantages. Mais là, l'armée y met le paquet, donc les otages devraient tôt ou tard être ramenés à mesure que nous avançons. C'est bien pour ça que tant de soldats se sont enrôlés, dont de nombreux réservistes, renonçant à leur confort, leur routine, leur travail, leur vie de famille. Le sacrifice est déjà énorme…»

Néanmoins, même les raisonnements et les évidences n'ont pas empêché les plus aguerris d'avoir un mauvais pressentiment. Après tout, les (ir)responsables sécuritaires et militaires du désastre avaient personnellement géré l'ensemble des opérations. Davantage politiciens que stratèges de guerre, que pouvaient-ils faire d'autre, rivés qu'ils étaient à leur conception défaitiste, de perdants, d'autant qu'ils ne cachaient pas leurs opinions : «Il faut absolument parvenir à un accord»?

Cette tournure-piège prend tout le pays en otage

L'un des aspects les plus pervers de ce piège, où les défaitistes ont imposé leur doctrine de la défaite, c'est que vous avez beau compter parmi cette majorité saine qui a répondu présent, puisque c'est près d'un demi-million de réservistes qui ont tout laissé pour défendre le pays, libérer les captifs de leurs geôles infectes et la bande de Gaza de l'occupation islamique – Netanyahou ayant personnellement déclaré au lancement des Glaives de fer qu'il n'était plus question de rounds mais de l'élimination du Hamas –, si vous vous affichez contre, vous vous rangerez illico presto dans une catégorie de gens dépourvus de sentiments humains, et de l'empathie la plus élémentaire pour vos frères qui souffrent le martyr, alors que vous-mêmes avez enduré toutes les difficultés, risqué votre vie ou été lourdement handicapé dans les combats. C'est dans un monde inversé que nous vivons ! Et pendant ce temps-là, les fomenteurs de la division nationale passent pour les héros de la période. Ceci explique sans doute l'absence de révolte totale contre les responsables politiques qui ont cédé à ces chantages. Le piège.

Cette capitulation est en effet le symptôme par excellence de l'inversion des valeurs. Le grand rabbin de Beth El, A. Bar-Elie, dans le périodique local hebdomadaire, explique ce renversement : «Ce qui qualifie le héros d'Israël, c'est son acceptation de se mettre en danger pour sauver la collectivité d'Israël. Or, ici, nous assistons au sacrifice de la collectivité pour sauver des individus.» Bien entendu, il faut considérer la globalité du contexte. Il est évident qu'il n'y a pas ici un renoncement à la valeur humaine de chacun des otages, puisque – et le rabbin le sait fort bien – sauver une seule âme équivaut à sauver un monde entier.

La pratique antijuive qui consiste à prendre des Juifs en otage pour les rançonner n'est pas nouvelle. La Halakha est formelle : «On ne rachète pas un otage au-delà de sa véritable valeur»[1]. On pourrait relever en apparence une contradiction : si sauver une personne, c'est sauver le monde, la valeur ne devrait donc pas connaître de limite?!

En fait, la propension à une empathie démesurée atteindrait comme résultat l'inverse de ce que l'on escompte. Car elle signifierait que tout Juif qui sort dans la rue risque de se faire enlever. Les prédateurs verraient en eux non plus des personnes, mais un énorme portefeuille ambulant. Et il est assez clair qu'à la longue, il ne resterait plus assez de personnes libres pour travailler et payer les rançons. L'un des décisionnaires de la Première période, le Maharam de Rothenbourg, fait prisonnier et livré à l'empereur Rodolphe 1er de Habsbourg, alors qu'il partait pour la terre d'Israël, ordonna à sa communauté de ne pas payer pour le libérer.

En attendant, ce mardi (4 fév.), deux soldats ont été tués dans la vallée du Jourdain. La chaîne 14 titre : «Ils n'ont même pas pris de vacances à leur sortie de prison».

Dans les temps modernes ensauvagés, en s'arrêtant au cas Chalit (qui n'y est pour rien mais ce n'est pas le sujet), en sauvant un monde, on a provoqué par ricochets la perte de près de deux mille autres mondes. Plus de 400 soldats ont donné leur vie pour sauver Israël, beaucoup y ont perdu leurs mains ou leur usage, mais, malgré un leadership hésitant, les résultats probants sont indéniables. Et voilà que l'on renonce à tous les avantages militaires et bien sûr civils. Le sentiment est que tous nos concitoyens sont morts pour rien. Dans l'absolu, cette considération restera fausse, car le peuple juif aura pour finir payé très cher pour sa terre qu'il reprendra à un moment donné de l'histoire de son Retour dont la date ne nous a pas été révélée et pour laquelle il se prévaudra de ce prix. Chaque Juif qui a donné sa vie restera à jamais un homme juste dans l'absolu et dans la mémoire collective d'Israël.

Refusons catégoriquement d'être les otages du programme du Qatar-Hamas de téléréalité

 Ô vous, frères humains, de grâce, ne suivez pas les horribles programmes de «téléréalité» que les terroristes vous imposent le Chabbat après-midi. Si vous observez le Chabbat, qui vous protège de ces horreurs, vous êtes a priori préservés du spectacle morbide et lamentable de cet avilissement de la dignité humaine par des crapules dont la disparition de la surface du globe tarde à venir. Mais ne «rattrapez» pas vos «devoirs» après Chabbat ou un autre jour.

Notre génération a été domptée, dressée, avilie par la télé. Est-il humainement décent  - n'est-ce pas une forme de voyeurisme – de s'imprégner des images de personnes privées de leur dignité? Un jour, rue de Rome, chez l'Arioso, je dénichai un fascicule de partitions groupant les valses de Chopin. C'était un périodique : «le mois prochain, les Romances de Schumann». Impressionné autant qu'incrédule, je pose la question au conservatoire : «Comment est-il seulement possible de travailler sur toutes les valses en un mois?» Première réponse rassurante : «On n'est pas obligé de toutes les jouer». Seconde réponse qui appelle à une prise de conscience : «Eh bien sache, qu'à l'époque de cette parution, la télé n'existait pas et les gens étaient beaucoup plus actifs et nettement moins passifs et abrutis qu'aujourd'hui.»

Les pires formes d'émissions qui n'ont été introduites que sur le tard, et qui ont dû bénéficier d'une autorisation spéciale à cause des problèmes déontologiques posés, soit la téléréalité, sont celles qui récoltent le plus d'audience. Elles développent les côtés voyeurs, morbides, de la contemplation sinon de la souffrance du moins des difficultés des autres. Au départ, ça partait d'un bon sentiment. Sans citer des noms d'émissions, il s'agissait de retrouver des personnes perdues de vue ou de gens de condition modeste à qui on offrait brutalement la matière de leurs rêves. Mais surtout, on offrait en pâture et en direct les réactions de ces bénéficiaires montrés tels des phénomènes de foire. Le raffinement poussant jusqu'à larguer des cobayes humains de forces inégales sans nourriture sur des îles désertes avec retransmission en direct s'est imposé progressivement. Un autre effet néfaste des écrans consiste dans ces faits divers terrifiants d'accidents subis par des sujets qui, au volant d'un véritable véhicule, ne réalisent que trop tard qu'ils ne sont pas devant des jeux électroniques dont ils reproduisent les gestes. La réalité n'offre pas tout un panel de vies ou de chances.  

C'est exactement ce qui se joue en ce moment. Informons-nous, prenons juste ce qu'il faut des nouvelles et de l'identité des personnes qui rentrent enfin chez nous, mais ne faisons pas ce cadeau aux pires crapules de l'inhumanité, à cet ignoble tandem Qatar-Hamas.

Ca on se méprend. Nous nous laissons conditionner comme si nous assistions à une série à l'eau de rose où nous versons une larme à chaque épisode. Ces films qui font pleurer Madeleine. Ces larmes font de nous des Madeleine et annihilent en nous toute combativité. «Merci, bourreaux, pour ces personnes épargnées». Ces monstres ne sont pas si méchants.

Cet accord nous est imposé. Il n'y a pas de droite. Ce qui est en tout cas à peu près certain, c'est que rien ne nous oblige à nous infliger les souffrances traumatisantes de ces programmes télévisés qui se jouent en direct et de la souffrance humaine. Nous sommes dans une génération de l'ennui. Les films, séries, spectacles normaux, si l'on peut dire, ceux où les héros, les morts, ne sont que des acteurs qui se retrouvent à la buvette entre deux séquences, n'ont plus aucune puissance divertissante. Il faut du vrai. On ne veut pas de scènes violentes simulées, mais des êtres humains véritables qui sont véritablement soumis à la torture. Un jour, dans un film, une actrice devait prendre une gifle simulée mais se fit réellement frapper. Le scandale fut minimisé au regard de son succès. En nous ne parlerons pas du «Prix du danger» (dont le jeu était encore simulé puisqu'intégré à l'intrigue fictive)[2]. On ne veut plus de «Pan, t'es mort!» mais de véritables mises à mort, en direct si possible.

Or, si la scène ne se limite plus à des studios de cinéma, à des acteurs de métier, ni à des figurants qui eux aussi doivent passer un casting sélectif, c'est que chacun est potentiellement un acteur soumis à des conditions réelles. Lorsqu'un assassin friand de sang juif est relâché dans la nature, alors qu'il devrait purger une multiple condamnation à perpétuité, c'est une terrible double injustice que permet un système judicaire ridicule qui n'a plus aucun poids, à l'encontre des victimes et de leurs familles, d'une part, et des innocents qui risquent de tomber sous ses coups. Quiconque s'émeut des scènes de la télévision qatarie en croyant assister à autant de dénouements heureux – de happy end – doit savoir qu'il peut faire partie du casting d'un futur épisode, D. préserve! La culture de la télé, des séries, du cinéma, a fait perdre aux gens le sens élémentaire des réalités.

Nous nous forçons à ne pas voir quelles surprises cauchemardesques nous réserve cette reddition. Quels sont les engagements pris par les décideurs sur le moyen terme : leur céder Gaza comme si nous n'avions rien fait?

Voici un aperçu des carnassiers bien plus dangereux qu'une évasion de bêtes féroces d'une ménagerie redoutable, recueilli sur la page הצל – Shadow, sur FB.

Le rédacteur signale au passage que certains viendront habiter à moins d'une demi-heure de chez nous. La série ne fait que commencer. Z. Zbeïdi, commandant des brigades Al-Aksa, responsable de nombreux attentats, dont celui de Beth-Chean, où six Israéliens avaient été assassinés. M. Abou Warda, responsable de la mort de 45 Israéliens, par le biais des attentats-suicides contre la ligne 18 à Jérusalem, en 1996. Il doit être expulsé à l'étranger. Sammy Djaradat en est un autre, coresponsable du meurtre de 21 personnes au restaurant Maxime de Haïfa, en 2003. Un autre, M. Aamoudi, qui avait envoyé le terroriste qui s'était fait exploser au point de restauration rapide, Roch Hayir, à Tel-Aviv, en 2006, tuant 11 personnes. Espérons que les attentats-suicides à la bombe ne se réimposeront pas.

Cependant, l'opinion est comme paralysée, comme par le venin de certaines guêpes – le pompile notamment – qui immobilisent leur proie vivante pour servir de nourriture à leur progéniture. Certains pensent par dépit qu'étant donné qu'il n'est pas envisageable que le pouvoir fasse preuve de détermination et libère victorieusement les otages, le plus important est de leur permettre de rentrer chez eux.

En effet, quand on se lance dans une expérience scientifique, on obtient un résultat spécifique. Cette capitulation était prévisible, déclare Gaï Lévy, porte-parole du Likoud[3]. Que l'on répète l'expérience et l'on atteindra les mêmes résultats. Qu'obtiendrait-on en retentant une troisième, une quatrième, etc., l'expérience? Pourquoi faudrait-il supposer que le résultat serait différent? Pourquoi s'attendre à ce qu'un dirigeant politique pressurisable qui cède depuis trois décennies aux injonctions américaines se mettrait à changer soudain?

L'espoir d'un transfert rassure

À moins qu'une contrepartie plus reluisante ne s'affirme par la suite. Les Américains sont de grands solutionneurs de conflits (en dehors de ceux qu'ils génèrent). Un principe assez simple en ce qui concerne les revendications territoriales veut que le déclencheur soit relocalisé ailleurs. Une fois les populations des Sudètes rapatriées en Allemagne, les régions qu'ils revendiquaient n'avaient plus aucune raison de faire l'objet d'un différend territorial générateur de reprises de conflits. Une relocalisation des arabophones musulmans au milieu d'autres populations arabophones idem, au départ de Gaza vers d'autres contrées, les plus lointaines possibles, apportera la paix. En tout cas, ce sera la fin des tunnels et des bombardements.

Ces jours-ci, Trump dit tout haut une vérité qui jusqu'à présent avait provoqué la disqualification et la mise au pilori de tout politicien ou penseur qui osait s'exprimer en ce sens et affirmer haut et fort que pour qu'Israël vive en paix, ses ennemis doivent être absents et le plus loin possible de son sol. C'est peut-être un peu ce qui fait passer la pilule ou avaler la couleuvre du relâcher d'assassins. Mais sur l'heure, ce à quoi nous assistons, c'est au retour de l'invasion du Nord de la bande de Gaza par encore et toujours les mêmes.

Car même si l'intention du nouveau président américain est sincère, il ne faut pas oublier qu'il n'est pas par extension président d'Israël. Il n'aura pas le pouvoir de la concrétiser, mais seulement de tenter de la faire concrétiser, étant donné que la décision revient au pouvoir local en Israël, comme pour ce lâcher de milliers de terroristes et la non-destruction du Hamas. L'Américain n'a pu que le demander.

Quoi qu'il en soit, la tentative de faire de Gaza une sorte de principauté arabe et riche d'oisifs engraissés par l'internationale antisémite ne fonctionnera jamais. La vocation de la terre d'Israël est d'être repeuplée par Israël, Gaza comprise. Il est regrettable que nous ayons à subir tous ces contretemps entraînés par un entêtement coriace d'opposition mentale. Puissions-nous y parvenir, et le plus tôt sera le mieux.

 

[1] Traité talmudique Guitin 45a.

[2] Nouvelle de l'auteur Robert Sheckley, parue en 1958 ; puis film en 1983, d'Yves Boisset.

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30 janvier 2025 4 30 /01 /janvier /2025 19:46
יישוב בני נצרים, לשעבר נצרים

הכיצד ניתן לחזור על אותו ניסוי פעמים רבות ולצפות כל פעם שהתוצאה תשתנה?

פעם, לפני כשלושה עשורים, אמרו מועמדים לבוחרים : "מה אתם מעדיפים? ארץ גדולה ורחבה אבל גם מלחמה, או ארץ קטנה אבל ביטחון ושלום?" תחילה לא קפצו על המציאה, כי הסתמן כבר אז חשש שהמהלך עתיד להביא למציאות של ארץ מוקטנת ומלחמה. המועמדים הפצירו ואמרו : "צריך יהיה הרבה אומץ, כי עם אויבים עושים שלום. לא נעים לשמוע אותם ולדבר איתם. אבל חייבים להתגבר על הסלידה. כולם חייבים לוותר קצת. אי אפשר בלי לוותר. גם האויב צריך לוותר ואנחנו נשכנע אותו שכדאי לו." הבוחרים אמרו : "זה נשמע יפה. אבל זה הימור. ואם זה לא יעבוד?" צחקו המועמדים, הביטו בבוחר כבילד קטן : "אז אנחנו נכבוש ונשחרר את כל הארץ בחזרה, ואז יבינו העולם... כי אם נגלה שהכנסנו את עצמנו למלכודת, אז נשאיר פתח מלמעלה ונחלץ את עצמנו".

הבוחרים שוכנעו שחבל לפספס הזדמנות כזאת היסטורית. מה הבעיה? אם ההיסטוריה תהפוך להיסטריה, אז פשוט, יש לנו הנהגה נחושה וצבא חזק ומהר מאוד נתקן. שלא נישאר בבכי של דורות כי לא ניסינו."

ומהר הפך חלום השלום לבלהות. אבל המועמדים אחרי שנהיו לראש כבר לא מהרו להוציא את הבוחרים מהמלכודת. כי הם תמיד טענו שלא מיצינו מספיק את ההזדמנות וחבל לפוצץ את הכל כשאנחנו כל כך קרובים למטרה : "אולי בכל זאת. אולי צריך רק לחכות שהאויב יקיים את התחייבויותיו, כי תיכף הוא יקלוט שכדאי לו. גם הוא רוצה שלום."

ואז בא מועמד חדש ששידר רוח ניצחון. הוא יודע מה המשמעות של חברון, והוא יודע של"פרטנרים" יש להאמין כשהם מדברים בשפת אימם ולא באנגלית או בצרפתית. כולם ייחלו למהפך : "מהפך? מהפך"... כולם הביטו בתקווה מחודשת, אחרי שהניסוי כשל, למעלה אל פתח המלכודת, שיבוא המחלץ ויוציאם משם. אלא שבמקום זאת המושיע בכוח אכזב בפועל ומחץ כל פיסה של תקווה : הוא נעל את הפתח מעל ראשם. אין מה לעשות. אין ברירה. יש לחץ, כי למועמד להושיע חיסרון קטן : הוא לחיץ. הטבח ביהודים בפיגועי תופת בתוך מדינתם העצמאית לא ייפסק. יש לצעוד בראש מורכן להמשך ספיגת המכות. הרי התבדו המומחים : "אי אפשר לעשות כלום נגד פיגועי התאבדות." וגם אין ברירה, חייבים להרחיב את כוח האויב ולהושיבו גם בחברון. וכן נשיא ארה"ב התורן לא מסכים אחרת.

אז רצה העם להיפטר מתבוסתנותו של התבוסתן. לפחות קודמו אלמלא הפסדו היה ממשיך את התהליך בשמחה ובראש מורם : "קח, בבקשה, אויבי הגיבור שנהיה לאוהב". אז הבוחרים אמרו למי שנעל את המלכודת : "לך מעימנו". יש דיבור והבטחות ויש מבחן המציאות, מבחן העמידה בעקרונות ובאמון... ובלחץ. זה פשוט.

מה שלא מובן הוא שאחרי שכמה מנהיגים – שלפחות אחד מהם החזיר את השליטה ברוב הארץ אך לא בדרום מערבה – עברו זה אחר זה, החזירו את המבין והנותן את חברון. פיתתה בליבות האשליה המרגיעה : "בטח עכשיו הוא בוגר יותר, למד ממחדליו, עכשיו הוא כבר מבין כמדינאי ממולח מה כדאי ומה לא".

אלא ששוב אכזב. הפעם הוא הצביע – כי לחצו עליו – בעד חורבן היישוב היהודי בעזה, בעד הטיהור האתני שמותר היה לנו לצפות שבמדינת היהודים דבר כזה לו יהיה. אך מצד שני הייתה הוה אמינא שהפעם הבין הבוחר. על מה הוא התבסס כאשר הוא חוזר על אותו ניסוי בדיוק כדי לחשוב שהפעם התוצאה תהיה לא רק שונה אלא הפוכה? וכשלא הובן אחרי שהוא הציג את עצמו כימין וברגעי אמת הפך את עורו לארסי והרסני יותר מהקיצונים שבשמאל (זכרו, הם הסתפקו באיום על נצרים), בגריפת קולות ליצירת גולם שלטוני מאולתר ומסוכן שאיש לא בחר במתכונתו, איך הוא שוב מקבל את אמון הציבור ונהיה שוב ושוב רוה"מ?

למי שלא הבין אחרי הצבעתו בעד חרבן גוש קטיף, המבינים הסבירו את הדקויות : "לא, בסוף הוא לא הלך לקדימה, הוא נשאר ליכוד".

ואז החלה מדיניות הסבבים : שמונה-עשרה שנים התנהלה מלחמת סבבים ללא במטרת ניצחון. הרי מובן שהניצחון יהיה למי שיתפוס את השטח, ישלוט בו ויאכלס אותו באזרחיו בני עמו. ואז אומצו כעקרונות ברזל שתי המצאות של ראשי דור שלא יוכלו להיגמל מהגלות : הראשונה היא שלא לכבוש ולשחרר שטח. רק מראים להם מה זה. רק מלמדים את האויב שלא שווה לו להתעסק איתנו. כאילו מדובר בלהקות עבריינים המסתובבים בין שכונות. והרי השנייה : החזרת שבויים במאזן של אחד לאלף.

והנה בא השביעי באוקטובר. "אזרחי ישראל, אנחנו במלחמה, לא במבצע, לא בסבבים", הצהיר המנהיג. יופי, עכשיו ביחד ננצח. סופסוף נפל האסימון. כך רצו כולם לחשוב. חוזרים לעזה, מחזירים את החטופים והתנחלנו את הארץ לנצח. צריך לגמור עם החומסים את ארצנו. המנהיג הבין : לא עוד סבב, משמע, חושב האזרח הישר, נכנסים ונשארים. חוזרים לגוש קטיף. המנהיג הבין : לא כניעה לתכתיבי האויב, אלא ניצחון מוחץ. והנה העם ביישור קו מסתער כבר אל היעד. הפעם זה שונה, המציאות של ה-7 כבר לא זו של ה-6. אבל מה הוא יודע לעשות חוץ מסבבים ולשחרר אלף רוצחים תמורת שבוי אחד? ואם יש לחץ?

אם מסרתי כבר שלוש פעמים למשקיען הון ולא רק שהוא לא הניב רווחים אלא שהוא איבד את כל הכסף, האם אתן לו פעם רביעית הון רב כי עכשיו הוא בטח כבר יעבוד? וכנחל שתמיד זורם אל הים, כך יחזור הנגמל מעישונו ומשכרותו להתמכרויותיו ברגע שיזדמנו שוב הנסיבות בהן נפל. הסבבים הולכים ומחמירים. סבב יותר ארוך, עם יותר קרבנות אדם, יותר הרס וחורבן במיטב אזרחינו... כהיום מעגל הסבבים עלה לתשע-עשרה שנים.

אבל הרי הצבא נכנס. מלא היה כמו בעסקת שליט שהצבא נשאר בחוץ.

ואז קיבלנו : גם חללים רבים, גם עסקה, גם לחץ בינלאומי, וגם צווי מעצר נגד ראשים.

משל למה הדבר דומה. לאדם חולה שחשב שהוא גרגיר חיטה. אחרי שהות ממושכת וטיפולים בבית לחולי נפש הרחק מהעיר, אחרי סדרת טיפולים מעולים, הוא החלים ואשתו באה לקבל את פניו וללוותו הביתה. "איך אתה המרגיש? אתה עכשיו יודע מה אתה?" שואלת היא בנימה המהולה בחרדה. "בטח, מה את מפחדת. אני בנאדם, ובטח לא גרגיר חיטה. איזו שטות!" הם מהלכים לאורך השביל המוביל למגרש החנייה. והנה, בשולי הדרך, הם מבחינים בתרנגולת המנקרת בין החול ובין החצץ. האיש מתחיל לפחד ולרעוד. אשתו מנערת אותו  : "אבל לפני רגע אמרת לי ועוד צחקת שאתה יודע שאתה אדם ולא גרגיר חיטה!!!" "כן, כן, אני יודע, אבל מי אמר שגם התרנגולת יודעת?"

הוא יודע ששיטת הסבבים ושחרורי המרצחים מועדים לפורענות. הוא יודע שאין לשחרר אלף רוצחים עבור השבת בן ערובה אחד. הוא יודע שיש לסמוך על חיילנו הגיבורים שמוסרים את נפשם כדי להחזירם לחיק משפחתם. אבל האם גם נשיא ארה"ב יודע את זה?

ובינתיים המנהיג הממושמע מתייצב שוב ושוב כדי להישפט ולהוכיח שהוא לא קיבל שלמונים לפני עשורים, בו בזמן שמתמנה על ראש מערכת המשפט מאן דהו שהחוק לא בשבילו.

פני הדור כפני הכלב. הפנים המייצגות אותנו בכל העולם. הפנים הנפולות והמרכינות ראש בפני כל נשיאי ארה"ב התורנים מהסכמי "אבוי" ועד הכניעה האחרונה.

 

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30 janvier 2025 4 30 /01 /janvier /2025 12:10

«Méfiez-vous des faux amis!» nous avertissaient nos profs d'anglais. Car un même mot dans les deux langues peut revêtir des significations divergentes et provoquer des quiproquos. La Pratique de l'anglais de A à Z y consacre un chapitre entier, bien que cette liste pour sa part s'arrête à V. Une intention polie de votre part pourrait être mal comprise. Si à une personne serviable, vous dites que vous ne voudriez pas abuser en calquant le vocable français, votre interlocuteur pourrait se demander quelle méprise de sa part devrait lui valoir une injure de la vôtre, comme si vous vous reteniez de lui parler durement, to abuse signifiant injurier. Dans une relation symétrique, si vous pensez avoir commis un impair, et que l'on veuille dédramatiser et vous tranquilliser, vous ne sauriez plus où vous mettre en apprenant que ce que vous avez commis est trivial, alors qu'en face ce terme ne signifie pas obscène ou vulgaire, mais banal[1].

Donc, restons sur nos gardes, point d'amis dans la culture linguistique anglo-américaine!

Et pas seulement sur le plan de la langue! Notre ex-délégué à l'Onu, promu il y a presque trois décennies jeune Premier ministre d'Israël, est reçu en chef d'Etat par le président américain de service, qui le reçoit dans la plus grande simplicité donnant l'illusion à s'y méprendre d'une amitié réelle. Notre diplomate se sent comme un poisson dans l'eau, tant et si bien qu'il va se prendre pour un des leurs. Maîtrisant parfaitement l'anglais, oubliant qu'il se trouve en terre étrangère, et se laissant entraîner par le mimétisme, il abondera dans leur sens, ce qu'il paiera au tournant des prochaines élections. Il aurait dû alors comprendre le message pour ses futurs rebondissements politiques : «Eh, oh! Vous êtes Premier ministre par la force de vos électeurs, et vous vous êtes pris pour un gouverneur désigné par le Foreign Service américain.»

Dans le roman d'anticipation Ravage[2], les nations modernes ou futuristes se mettent à craindre et à prendre au sérieux «l'Empereur Noir». On apprend notamment à son sujet : «Le monde entier savait qu'il avait fait le vœu de ne plus prononcer un mot dans une autre langue». Si l'État juif ressuscité a tellement tenu à se réimposer l'hébreu, quand Edmond trouva le français bien pratique, Moses Haïm l'anglais et l'hôpital de Jérusalem l'allemand, c'est qu'il a voulu réaffirmer son appartenance nationale et son indépendance (pas comme certains envahisseurs que rien n'attache à notre terre).  

Quelle joie, quelle soulagement, se disait-on à l'approche de l'investiture de l'Alt-Neu –ancien-nouveau – président américain, dirigeant promis à toutes les aspirations de nos espérances! Or, alors que le compte à rebours n'affichait plus que trois jours, coup de théâtre : le gouvernement israélien accepte dans la plus totale soumission un accord euphémistique désastreux. «Quoi? Crapule de Biden! Au dernier moment, il a quand même réussi à nous torpiller!» ont pu se dire certains citoyens à qui il manquait encore des éléments mais pour qui la logique n'avait rien pu suggérer d'autre. «Non, non… Trump!» «Est-il devenu fou? Serait-il lui aussi corrompu par ce maudit pays commençant par la lettre Q? Un si grand ami d'Israël!» Non plus. On perd de vue que les relations entre Etats sont régies par des intérêts uniquement. Rapports de force, relations d'influence, de pressions ou d'ouvertures économiques… conglomérats d'alliés ou d'opposants, d'«amitiés» ou de conflits.

Les Allemands et les Soviétiques font ami-ami au début de la Seconde guerre mondiale. Puis ils se fâchent et les Soviétiques deviennent du coup les copains des Américains et gagnent ensemble contre l'Allemagne cette guerre. Puis il y a un froid entre eux et c'est la guerre du même nom. Mais enfin, les amis, serrez-vous la main! Que nous vaut ce caractère primesautier et capricieux? Pour faire un peu d'ordre là-dedans, il suffit de se rendre à l'évidence des rapports d'intérêts et d'influences.

S'il peut être question d'une aide américaine à Israël, elle n'a rien à voir avec une aide substantielle qu'apporterait un frère au membre pauvre de la famille. Pareillement, il n'est pas non plus question de ne pas décevoir à ce frère à qui, pour ne pas être ingrat ou risquer de le voir se détourner, on ne peut rien refuser, même s'il nous en coûte. Simplement, l'oncle d'Amérique sait que certaines alliances peuvent être coûteuses. S'il identifie une puissance inébranlable dans cet Orient submergé par un désert islamique infernal, alors il mettra à contribution son dieu, l'argent, dont le texte confirme la tendance : We trust. Aux Usa, tout se mesure et se comprend en argent. Quand quelqu'un veut connaître la valeur d'un autre, c'est qu'il veut savoir combien il gagne à l'année. Deux exemples illustrent assez bien l'intérêt que représente pour eux Israël. L'arsenal soviétique saisi par Israël a permis aux Américains de rattraper leur retard technologique militaire. Quand l'Iran si occidentalisé et pacifié a sombré dans l'obscurantisme le plus radical, les Américains ont été bien content d'avoir encore un pied-à-terre dans la région. La nuance qui peut échapper au regard distrait, c'est qu'Israël n'est pas le phare de l'Occident, avatar occidental ou ambassade, mais qu'il doit rayonner sur l'Occident. Quand on n'a rien à dire ou à défendre, il ne faut pas s'étonner que l'Amérique inverse les rôles.

Il n'y a donc pas eu de revirement de Trump. Seulement, il avait fait une promesse signifiée par une menace. Gare aux occupants arabo-musulmans de Gaza si, d'ici à son investiture, les otages juifs ne sont toujours pas libérés. Qu'allait donc faire Trump? Personne n'a pensé qu'il plaisantait. Or Trump pense en businessman. Ils respirent tellement les affaires, le marchandage, etc., que business s'est imposé dans toutes les autres langues. Consultons le catalogue des opportunités. Première possibilité : exiger un blocus total sur Gaza (eau, vivres, électricité), un déplacement des populations désireuses de partir (en contrôlant qu'elles ne cachent pas d'otages dans leurs rangs), soutenir Israël pour qu'il se ragaillardisse et complète le travail commencé le 8 oct. 23. Oui, mais c'est assez coûteux: troubles dans le vaste monde arabe, reconversion des manifestations contre Israël en manifestations contre Trump. Et certains pourraient aussi lui chercher une origine juive jusqu'à quatre générations! Voyons… voir… Ah, oui, mais non. Dis, Netanyahou, tu ne voudrais pas payer à ma place? J'ai promis mais pourquoi est-ce que je dois aussi payer? Netanyahou n'a pas discuté le prix.  

La sagesse suggérée par l'immobilisme accepte l'idée que personne n'ignore que cet accord ne présage rien de bon pour Israël, mais qu'on n'aurait pas le choix. Quelle est notre force en comparaison de la puissance américaine? Cette sagesse préconise le calme. Ne démordant pas de l'idée que Trump est notre grand ami, elle suppute qu'il sera nettement plus vindicatif mais cette fois en notre faveur vis-à-vis de l'Iran qui malgré les revers essuyés de notre part n'a pas renoncé à son programme nucléaire.

Ce thème rejoint le principe selon lequel la configuration de l'échiquier international est non seulement une question de force réelle mais surtout de détermination. On demande à celui qui se tait de se taire, et on compose avec celui qui s'impose. Nous avons déjà vu que les Usa, face à la non-réactivité d'Israël face au Liban, avaient exigé d'Israël un cessez-le-feu avant l'heure, avant de se réjouir de l'élimination par Israël du chef du Hezbollah. Y a-t-il eu une révolution politiques aux States? Un passage de Biden à Trump? Non, c'est le même Biden qui est resté Biden. Ce retournement ne s'appuie pas sur l'instabilité de sa lucidité, mais uniquement sur le tour de force d'Israël qui a tout simplement su s'imposer.

On peut aussi ruser pour désamorcer la pression. Olmert fut Premier ministre, durant la première vacation de Netanyahou. Le président américain de service montra les muscles et exigea d'Olmert l'arrêt de la construction à Ma'alé Adoumim, «coupant la Palestine en deux» (sic). Olmert ne chercha même pas à se demander s'il était suffisamment musclé pour se mesurer à son visiteur envahissant. Il lui adressa une fin de non-recevoir, un diplomatique : «Va voir là-bas si j'y suis». Il lui dit simplement qu'une telle décision n'était pas de son ressort, et que jamais on ne le laisserait faire, même s'il était d'accord.

Chirac annonça en 95 qu'il ferait exploser huit bombes atomiques dans le Pacifique, de septembre à mai 96[3], dans le cadre du vaste programme d'essais nucléaires de la France. Or, déjà à cette époque, nul n'ignorait la nocivité et les graves dangers d'une telle démarche. Il fut instamment prié de renoncer à son projet. Les Usa prirent des mesures et tentèrent de le toucher là où ça fait mal. Ils n'importeraient plus de vin français. Chirac, dédaigneux, déclare qu'ils n'auraient qu'à se contenter de la médiocrité de leurs produits locaux. Pour finir, le bras de fer se repositionne : on exige de la France de ne plus commettre d'essais au-delà de ce qu'avait annoncé Chirac. La France s'incline. Il lui faudra néanmoins encore vingt années avant de reconnaître les effets néfastes sur l'environnement et les personnes humaines enfin reconnues comme victimes de ses manipulations et indemnisées.

Qu'est-ce qui empêchait Israël de protester qu'après le sacrifice énorme de la société qui a perdu la crème de sa jeunesse, le peuple n'accepterait pas de revenir à la case départ, à accepter de se soumettre aux chantages d'une organisation que la guerre présente aurait dû mettre définitivement hors d'état de nuire et d'exister? Qu'après tout l'effort national investi, il est impensable de revenir à cette situation de rounds qui durait déjà depuis 18 ans? Ou de rappeler à Trump qu'il avait menacé directement le Hamas au cas où, d'ici sa prise de fonctions, les otages ne seraient toujours pas restitués, et qu'il est hors de question de faire payer par d'autres ce qu'on a soi-même promis? Netanyahou avait lui-même annoncé que les règles du jeu changeraient dès l'arrivée de Trump. C'était oublier le businessman, car s'il avait été plus ferme, il eût pu faire modifier les règles, mais…

Le père d'Oury Danino, a parlé franchement à Netanyahou, lui signifiant que son fils a été tué dans un tunnel que le Premier ministre avait laissé creuser[4]. Il l'a accusé d'être responsable de la mort de son fils. Netanyahou a répondu qu'il comprenait sa douleur, rappelé que lui-même avait perdu son frère, mais que l'accusation était facile car personne n'est soumis aux pressions que doit subir constamment le Premier ministre. Mais alors, puisqu'en d'autres termes vous avouez que vous êtes si réductible, pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette aventure, sachant que vous dirigeriez non plus une communauté juive de l'exil, mais la nation juive entre les nations, et qu'il vous faudra non seulement résister mais contrattaquer?

 

 

[1] Quoique dans un langage soutenu en français les significations se rejoignent et donnent raison à l'anglais.

[2] Barjavel lance la littérature de la science-fiction en France. Ravage est publié en 1942, après avoir été diffusé par morceaux au cours de son écriture dans le journal de triste mémoire Je suis partout, du célèbre éditeur Fayard. Il semble que le titre n'ait pas eu de connotation antisémite à sa création en 1930, mais qu'il voulait dire que rien de ce qu'il se passait dans l'actualité n'échapperait à sa rédaction. Ce ne fut qu'en 32 que son caractère antisémite et collaborationniste – du maurrassisme – s'est affirmé. Rattrapé à la Libération, Barjavel, qui n'écrivait que ses contes, fut finalement mis hors de cause.

[4]  https://www.ynet.co.il/yedioth/article/yokra14070921 Elhanan Danino comptait parmi les six otages fusillés par le Hamas début septembre 24.

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21 janvier 2025 2 21 /01 /janvier /2025 10:42
Tsahal Néguev Occidental

Le chantage affectif et le terrorisme intellectuel sont les deux chevaux de bataille de la doctrine d'extrême gauche qui a su placer à la tête de l'armée et des tribunaux des gens de son bord. Le sept octobre, après la déferlante de massacres que l'ont pensait être le lot des époques les plus sombres de notre histoire, un énorme élan de réveil et de solidarité a mis au garde à vous une très grande partie de la population, dont les composantes idéologiques ont mis de côté leurs clivages pour se battre ensemble contre le mal.

Logiquement, un certain ménage aurait dû être fait juste avant de se lancer dans cette immense opération destinée, comme l'a définie le Premier ministre Netanyahou, à ramener les otages et à en découdre avec le Hamas. En effet, les chefs militaires incompétents qui n'ont ni prévenu ni réagi en temps réel sont indéniablement un fardeau dans cette tâche. Si le chef du Renseignement, Haliva, a démissionné pour n'avoir rien vu venir, tellement il était embourbé dans sa conception qu'ils n'oseraient pas, même s'il lui a fallu un certain temps, le chef d'état-major, le commandant de la région Sud, et le chef du Shin Beth, ont durant tous ces 15 mois constitué un obstacle puisque les objectifs n'ont pas été atteints.

Ces dirigeants militaires et sécuritaires ont su exploiter à leur avantage personnel l'élan de solidarité en rebondissant sur la nécessité de l'unité retrouvée les mettant à l'abri d'une colère populaire qui pourtant aurait dû s'imposer. Et s'il faut un jour rendre des comptes, il sera toujours temps de s'en occuper après la guerre qui, donc, tant qu'elle durera, les épargnera des critiques, voire d'une condamnation pour haute trahison, l'incompétence n'expliquant pas seule ce lamentable échec. D'ailleurs, les mêmes ne se gênent pas quand ils poursuivent hargneusement des citoyens honnêtes et patriotiques en les soumettant aux pires traitements pour avoir transmis au chef du gouvernement des documents qu'ils ont pour leur part retenus délibérément. Ainsi, le 7 octobre, l'exécutif n'a été averti qu'après un temps critique du chaos auquel était en proie le Néguev occidental. Le ministre de la Défense Galant a de son côté fait placer en détention administrative des habitants d'implantations juives qui participaient à l'effort de guerre.

De l'aspiration du peuple largement consensuelle à reprendre la bande de Gaza et à la débarrasser de son occupant tout en progressant jusqu'à la reprise du dernier otage,  autrement dit vers une victoire sans faille, rien n'a pu devenir effectif puisque l'école de la capitulation et de l'humiliation nationale est restée en place.

Les manipulateurs sont très forts. Si vous contestez leur méthode, ils se chargeront de faire de vous des sans-cœurs, des gens inhumains qui ne ressentent aucune identification ni empathie pour les otages. Ce ne sont plus les monstres motivés par le mal absolu qui n'ont aucune humanité, mais vous.

Moché Feiglin, ancien membre de la Knesset, qui a perdu un petit-fils dans cette guerre, face à la mainmise confirmée des responsables et coupables du 7 octobre, comprenant qu'il n'y a aucune intention de gagner cette guerre, et constatant que nos soldats continuent à tomber pour rien, demande au gouvernement d'arrêter de les envoyer se faire tuer alors qu'ils ne tombent pas au prix de notre avancée ou de notre victoire.

Micha Kobi[1], ancien cadre du Shin Beth, ne manque pas lui aussi de surprendre. Dans le dernier échange qui a permis à trois Israéliennes de rentrer chez elles, il se déclare satisfait, sur la chaîne Tov. Le journaliste s'en étonne et rétorque : «Mais… Vous étiez pourtant bien d'accord qu'il faut déclarer l'état de siège sur Gaza, les assoiffer et les affamer jusqu'à ce qu'ils rendent tous les otages.» Ce à quoi Micha Kobi répond que cela aurait été pertinent dans une situation normale, mais puisqu'en l'occurrence l'attitude du gouvernement et de l'armée n'a rien de sensé, il faut composer avec ce que l'on a, afin de mettre fin au calvaire des personnes kidnappées avec les moyens du bord.

Cela rappelle la tournure d'une conférence donnée un soir par un médecin. Il soutenait que beaucoup sont contraints de prendre régulièrement des médicaments jusqu'à la fin de leurs jours, contre l'hypertension, le diabète, et autres problèmes de santé de notre temps. Un auditeur demande la parole, et lui oppose que dans une autre occasion, il l'avait entendu déclarer qu'en prenant soin de sa santé, en évitant l'immobilité, en faisant attention de ne pas manger n'importe quoi et en s'abstenant entre les repas, on peut se maintenir dans une forme satisfaisante sans prendre de médicaments. Le médecin confirme : «Ah, mais dans ce cas, c'est différent. Mais vu que les gens sont en surconsommation de nourriture, abusent de corps gras, d'émulsifiants et autres condiments, et qu'il est impossible de leur faire changer de comportement, alors ils sont obligés de prendre des cachets, sans quoi ils mourraient rapidement.»

Avant les accords désastreux du gouvernement Rabin-Pérès, la bande de Gaza était sous administration civile gérée par l'armée. Le moindre mal, à défaut de chasser l'ennemi et d'installer nos propres citoyens, serait de revenir à cette case. Or, c'est le Hamas qui récupère toute l'aide dite humanitaire qui lui sert stratégiquement à enrôler toujours plus de terroristes qui sont fournis en armes et en nourriture.

Certains partis ou parlementaires ont déclaré qu'ils ne prendraient pas de mesures de rétorsion contre le gouvernement dans ce relâché de terroristes aux portes de Jérusalem (dans le prolongement du quartier Nord de Néwé Ya'acov), à condition que la guerre ne soit pas arrêtée. Mais à quoi donc cette guerre est-elle utile si l'ennemi n'est pas terrassé et continue à imposer tous ses chantages à Israël? J'avoue ne pas comprendre le sens de leur démarche.

Quand Netanyahou avait relâché 1027 assassins pour faire libérer Chalit, notre armée se trouvait en dehors de Gaza. Donc, la seule issue qu'il restait était cette méthode catastrophique. On aurait pu penser que Netanyahou aurait retenu la leçon. Ses concessions pour Chalit auront causé en une seule journée la mort de 1 400 personnes et l'enlèvement de près de 250. La différence plausible entre le premier accord ayant permis de libérer des otages après 50 jours de guerre est qu'à cette époque, on nous avait expliqué que vu l'installation et les forteresses souterraines du Hamas dans Gaza, il faudrait du temps pour reprendre la place forte. On nous avait alors rassurés en affirmant que la guerre ne serait pas suspendue pour autant, et que les objectifs premiers seraient malgré tout soutenus. Effectivement, au début de la guerre, deux craintes principales taraudaient les citoyens : que le gouvernement se contentât de quelques bombardements supposés dissuasifs mais surtout symboliques et que l'opération enfin lancée ne fût stoppée en plein élan. Il était aussi permis de penser honnêtement que cette reprise du terrain ne se ferait pas sans pertes humaines côté armée d'Israël, mais dans un premier temps seulement. Aujourd'hui, si le territoire n'est pas entièrement investi, c'est que ni le gouvernement ni l'armée n'ont l'intention de gagner la guerre.

Netanyahou vient de nous montrer qu'il est incapable de revoir sa doctrine. En maintenant à son poste le chef d'état-major, il a préparé les conditions de sa rechute. Il est irrémédiablement prisonnier de ses attitudes compulsives. Il n'a qu'un seul disque : capituler face aux chantages des organisations terroristes et relâcher des centaines voire des milliers d'assassins. C'est une forme de maladie mentale. Il est comme ce sujet à l'alcoolisme guéri de son addiction qui se retrouve un beau jour au milieu d'une cave viticole, et qui ne peut s'empêcher de se gaver de vin. Toutes les supputations imposées par le bon sens au lendemain du 7 octobre ont été douloureusement démenties.

Ce phénomène n'est pas sans rappeler cette parabole, ou fable, de cet homme qui souffrait de se prendre pour un grain de blé. Notre malade est interné pour une longue période de traitement, dans un grand hôpital psychiatrique en pleine campagne. Au terme de sa guérison, son épouse vient le chercher. Il rayonne. Or ne voilà-t-il pas que, face à eux, sur le chemin, une poule picore au milieu du gravier. Notre homme se sent mal à l'aise. Apeuré, il est saisi de tremblement. Sa femme le remarque. «Mais enfin, Henri. Tu es guéri maintenant. Qu'est-ce que tu es?» «Je suis un homme.» «Et qu'est-ce que tu n'es pas?» «Un grain de blé.» «Donc tu n'as aucune raison d'avoir peur. Ou alors, explique-toi». «Bon, d'accord, moi, je sais que je ne suis pas un grain de blé, mais la poule, elle, qu'est-ce qui nous prouve qu'elle le sait, elle aussi?»

Netanyahou sait désormais qu'il ne faut pas lâcher des terroristes. Il sait aussi qu'il faut reprendre la bande de Gaza. Mais que faire, est-ce que le président américain, lui, il le sait?

Ah, ce qu'on aimerait pouvoir en rire! Quoi qu'il en soit, ce n'est pas l'Amérique qui va faire notre travail. Car ce même président, Trump, dont beaucoup attendaient l'investiture comme une délivrance, est précisément celui qui a exigé que soit répétée cette démarche de chaos. Mais d'aucuns se disent que, puisque c'est Trump, ça passe. On vit la réalité comme un bon film. Le cinéma nous a affectivement et mentalement dressés. Beaucoup de films ont un héros ou un groupe de héros. Le monde peut s'écrouler. L'intrigue nous met sous tension, mais nous sommes programmés pour respirer avec soulagement quand le ou les héros s'en sortent indemnes et ne comptent pas parmi les innombrables victimes. Bien sûr que l'on se réjouit de ce dénouement heureux, quand les trois otages retrouvent leur famille. Mais les autres otages nous laissent dans une certaine indifférence. Nous n'avons pas fait leur connaissance. D'autres dédramatisent en disant que les assassins relâchés ne vont pas forcément retrouver le chemin du crime.

Les processus ne sont pas instantanés.  L'accord Jibril date de mai 85, et les premières émeutes de novembre 87. Il a fallu du temps à Arafat entre son introduction en Israël et les premiers attentats-suicides, et entre le retrait du Sud-Liban par Ehoud Barak et l'impossibilité pour les habitants du Nord d'Israël à vivre chez eux normalement. Ménaché Nahum, anciennement officier dans un centre de rétention où séjournent des terroristes dont la cruauté n'a rien à envier au tristement célèbre Sinwar, appréhende des situations difficiles, citant entre autres un certain Zbeïdi[2], dont nous risquons avec le temps de faire la connaissance.

Il faut impérativement revenir à l'une des idées fondatrices du sionisme : que notre vie ou notre sécurité ne dépendent plus des sauts d'humeurs bipolaires de dirigeants nationaux tantôt antijuives tantôt sympathisantes. Le seul espoir, dans le déroulement terrestre des affaires politiques, c'est que le peuple ne vote plus pour tous ces partis qui ne s'affranchiront jamais de la mentalité du 6 octobre.

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13 janvier 2025 1 13 /01 /janvier /2025 20:56

ניתן לקבוע די בבטחה שהרצח האחרון של יהודי על ידי נאצי התרחשה לפני כשמונים שנה, ובעיקר בצעדות המוות, ושהרצח האחרון של יהודי על ידי מוסלמי הייתה לפני מספר ימים.

שתי מלחמות בעלוֹת היקף רחב היו בהתאמה בשני ההקשרים. מלחמת העולם השנייה ומלחמת ששת הימים. בהקשר הראשון המנצחים היו בעלי הברית בין ארה"ב, בריה"מ ובריטניה בעיקר. במלחמת ששת הימים ניצחו היהודים. ניתן להניח שאילו אמריקה הייתה מתנהגת במלחמתה כמדינת ישראל במלחמתה, תדירות הרציחות של יהודים על ידי נאצים הייתה ממשיכה להיות דבר שבשגרה עד היום. ואם יאמרו שאין מה להשוות, כי הרי מלחמת העולם השנייה הייתה מזמן, אז מחשבה שנייה תיכף תזכיר לנו שהראשונה מביניהן תמה לפני כשמונים שנה והשנייה כששים. אז תכף נתבונן בצורה תמציתית בהבדל.

כשארה"ב היו במלחמה נגד גרמניה, הם התנהגו כבמלחמה, ולא כבמפגש בין נבחרות של אלופי צבא, שבתום המשחק נותנים לחיצת יד והולכים כולם הביתה. ישנה גם טעות תפיסתית רווחת. והיא המחשבה שהמלחמה היא לא נגד אויב אלא נגד הצבא של האויב. יוצא מזה שאם גוברים על צבא האויב והולכים הביתה כאלו הכל נגמר, אז האויב מחדש את צבאו וחוזר חלילה. האמריקנים ידעו היטב שלא רק שאסור לתת לאויב לחדש את צבאו, אלא לבלבל אותו באופן שכבר לא יסמוך על מנוחת הלוחם ועל רגעי ההתרעננות בתוך עירו או כפרו ובקרב משפחתו. דרזדן נחרבה עד חורמה וכבר לא היה לחייל הנאצי לאין לחזור. ומי שבין הנאצים לא הושמד ברח לארגנטינה או לסוריה והראשים שנתפסו נשפטו. ואם זה אולי נשמע אכזרי, זאת הסיבה שנגמרו רציחות יהודים ע"י נאצים.

ומי שירגיש לא נעים בדמיון שהמוסר היהודי לא מאפשר זאת, אז שיזכור בין היתר את פינחס בהורגו את זמרי, את משה רבנו המוכיח את לוחמנו : "החייתם כל נקבה?" או את שמואל המוכיח את שאול על שריחם על "מיטב הצאן". משמע שפשוט המרחם על האויב לא יכול למלוך ולמשול. באלף שנות גלותנו האחרונות נוצרה תבנית מוסרית של היהודי כאוהב שלום וכלא מסוגל מרוב מעלתו האנושית לרעות אפילו לזבוב. נהפך סדר הסיבה והתוצאה. בספרו המהולל ונושא הפרסים הרבים, "אחרון הצדיקים", שוורץ-בארט מנצל את עיקרון ל"ו הצדיקים והוא מתאר בספרו הבדיוני העוקב בכל זאת אחרי התפתחות ההיסטוריה השתלשלות דורות של משפחה בשם לוי, בה היה בכל דור צדיק נסתר, כשהאחרון נהרג באושוויץ. הוא התייחס ליהודי בגלות כמי שלא נלחם מתוך בחירה, למרות שזה לא היה עקרוני אלא מכורח המציאות, כי לא היה ביכולתו להילחם, ולא להיפך, כגיבור בעל כוחות אדירים הנוהג באיפוק מפליא, כאילו הוא זה הגיבור הכובש את יצרו שהתכוונו לו חז"ל.

הידר רחמנות על אכזרים אפשרה לארה"ב להביא את השלום. כי אם לא כן, סביר להניח שהם היו נאלצים להוציא מידי פעם בפעם כוחות צבאיים ועוד כוחות צבאיים כדי למגר את התאוששותם של הנאצים, אחרי שהיו מוציאים משאבים להתחדשות הכוחות בחברת ה-"בלתי מעורבים" שכבר לא נקראים אפילו כאן "חפים מפשע".

אילו היינו הולכים בדרך דומה – חכמה בגויים תאמין – אין ספק כי הרצח האחרון של יהודי על ידי מוסלמי בארץ ישראל לא היה מתרחש אחרי שנת תשכ"ז.

לאחרונה נתקלתי בכתבה תמוהה ברמת תפיסתה. באחד העלונים המחולקים חינם לקראת שבת (אני כבר לא מוצא אותו) דוּבר בצעיר שהקים חזית הסברתית במרשתת נגד טמטום המוחות התומך בארגוני המחבלים המוסלמיים. טענת השונאים היא : "למה אתם הורגים נשים וילדים בעזה?" והוא עונה : "מכוון שהמחבלים מסתתרים מאחורי האזרחים שלהם ומשתמשים בהם כבמגן אנושי". להערכתי זה קצת מזכיר את הטענה השמאלנית של פעם. "למה אתם לא מוותרים להם על השטח?" והתשובה הייתה : "אנחנו כן רוצים לוותר, אבל הם לא מוכנים לשלום". טענות אלה נאחזות בחיצוניות וברבדים הנסיבתיים. כי בעצם הם דומות במבניהן המשותף, שהוא הודאה באשמה ותירוץ המצפה להבנת דעת הקהל העוינת השופטת : "נכון, אני לא אמור להיות בארץ הזאת, אבל..." ; "נכון, אני לא צריך לפגוע באזרחים שלהם, אבל..."

אלא שמעיקרא פירכא. "סליחה, הם כובשים את הארץ שלנו, וגם אם ייתנו לנו שלום, אין להם מה לעשות כאן". היות והשמאלני תמיד התחמק מדיונים מהותיים, נוצרה תחושה אצל הגויים המערערים על זכויותינו כי אנחנו מסכימים לכאורה שהארץ אינה באמת נחלתנו ושאם רק נגיע להסדר, נוכל לעזוב אותה. והרי זו התפיסה הרשמית מתקופת משה דיין ועד לימינו דרך ההתנתקות, כאשר אחרי שנה של מלחמה עדיין לא שחררנו את רצועת עזה מהפולש המוסלמי.

ובקשר לטענה שקראתי באותו עיתון, גם כאן ניתן להפוך את הטענה על פיה : "על הילדים ועל הנשים היהודיים אינכם חסים? דווקא לאזרחים שבאוכלוסייה האנטישמית ביותר אתם דואגים?" "בואו תוכיחו שאתם לא נוהגים באיפה ואיפה. אילו ה-7 באוקטובר היה מתרחש הפוך, ואילו אנחנו היינו עד היום מחזיקים ב-100 בני ערובה, הייתם לומדים בעל פה את כל רשימת השמות ולומדים על הרקע של כל אחד ואחד. כאשר על משפחת ביבס בטח לא שמעתם. והאם לא הייתם דורשים שלא נקבל טיפת מים והספקת חשמל או כל מוצר אחר עד שחרור האחרון שביניהם?" "אנטישמיים הייתם, אנטישמיים נשארתם".

משום שכאשר אנחנו כנאשמים מבקשים את רחמנותם של הבאים בטענות נגדנו, ומזדהים עם כאבם ודאגתם כלפי הבלתי מעורבים כביכול, עצם הדבר הוא שמאפשר לאויב האכזר להמשיך להחזיק בבני ערובה היהודיים ולהתעלל בהם. זה : " או ש... או ש..." : או שאנחנו חסים על נשות וילדי האויב ואז אין תקווה לאחינו הנתונים בצרה, או שאנחנו מטפלים באויב ללא הפלייה ואז תהיה לאחינו תקומה.

הייתי מציע לצעיר שכוונותיו רצויות להחליף את התקליטור. חבל שכתב העת ככל הנראה הלך למחזור. אולם ההבדל המהותי היחיד בין מלחמתם של האמריקנים שכאמור נגרמה בגרמניה לפני שמונים שנה ובין המלחמה שלנו שממשיכה גם אחרי ששים שנה, הוא שהאמריקנים, אחרי שהרגו עד אחרון הנאצים, השאירו את הגרמנים בגרמניה כי בסה"כ הם נלחמו מחוץ לשטחם ; כאשר אצלנו על הפולש הזר לצאת מתוך שטחנו, כי המלחמה כאן בתוך הארץ.

ועוד עובדה המחזקת את הנ"ל, היא כי שכאשר גרמניים נמצאו מחוץ לגרמנייה  - הסודטים - הם נאלצו לעזוב את השטחים.

וכן כאן, שכל אחד מהפולשים ישוב לארץ אבותיו, אם למצריים, אם לכווית, וכן הלאה.

 

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24 décembre 2024 2 24 /12 /décembre /2024 10:53

La guerre contre les forces du mal qui occupent Gaza dure depuis plus de cinq trimestres. Les objectifs définis dès le départ étaient pourtant clairs : démanteler totalement le Hamas et ramener les otages. Le Hamas est sans traduction aucune le terme qui désigne l'impossibilité pour le monde de maintenir son existence – la terre s'emplit de Hamas. Le gouvernement israélien avait vu juste : le monde ne pourrait aller bien tant que cette entité ne serait pas détruite. Or, nous revenons à la case départ : contracter un accord avec les pires crapules pour qu'elles consentent à nous rendre quelques Juifs kidnappés.

Les forces du mal ont des complices qui ne se cachent plus à l'intérieur du pays, et qui détiennent les postes parmi les plus déterminants. Ils sont à la tête du Parquet de l'Etat, du Parquet militaire, de la Cour suprême, et de l'armée. Il y a peu, ils pouvaient compter aussi sur le gouvernement, en fait sur son ministre de la Défense, Galant, qui fermait les yeux quand il ne validait pas complaisamment tous les faux pas de l'état-major.  Parmi les nombreuses associations créées à l'initiative de civils, Hasdé Eran vient en aide aux soldats qui peinent à se remettre des traumatismes subis dans la bande de Gaza. L'un d'eux témoigne et relate le silence pesant au moment où il s'introduit avec ses compagnons d'armes dans un édifice. Le bâtiment était piégé, et il voit ses compagnons se faire tuer par l'explosion. De nombreuses opérations auraient pu être confiées à l'armée de l'air, ce qui aurait épargné de nombreuses vies.

Aujourd'hui, les résultats des enquêtes internes de Tsahal tardent à venir. Le ministre de la Défense, Israël Katz, face à l'obstruction d'Herzi Halévy, lui a fait comprendre qu'il ne validerait plus aucune nomination tant que tous les éléments ne seraient pas transmis au gouvernement. Par ailleurs, le chef de l'armée refuse la présence pourtant nécessaire et légale du délégué du contrôleur de l'Etat dans le cadre de la transmission des résultats des enquêtes.

Des forces internes s'attaquent aux actions du gouvernement et à son chef. Les masques sont tombés. Elles ne peuvent plus revêtir l'apparence du camp de la paix. Les personnes qui les croyaient sincères, et qui se laissaient influencer et entraîner dans la haine de leurs frères, se laissant bêtement persuader que les habitants juifs de Judée-Samarie seraient un obstacle à la paix alors qu'ils sécurisent de facto le terrain, toute localité juive annulant d'office par sa situation géographique la mainmise de nos ennemis, ont brusquement réalisé qu'accepter le renforcement des islamistes de tous bords en leur concédant un Etat au milieu de nos terres n'était pour finir qu'une tendance suicidaire collective.

Amit Eismann, Procureur de l'Etat, et Yfat Tomer-Yérouchalmi, de l'armée, se dressent contre le ministre de la Sécurité intérieure, qui a mis un terme aux conditions et avantages luxueux des terroristes en détention en Israël. Les juges de la Cour suprême ont ordonné l'amélioration des conditions de détention des pogromistes du 7 octobre. Un officier de haut niveau, Kobi Ya'acobi, chef des services pénitenciers, fidèle aux directives de son supérieur hiérarchique, Itamar Ben-Gvir, le ministre de la Sécurité intérieure, et qui s'est conformé aux directives du gouvernement, a été arrêté le 2 déc. 24 comme un dangereux forcené par un commando de choc sous l'ordre du parquet. Il a été interrogé pendant douze heures par la police des polices, un dossier ayant été taillé sur mesure à son intention. Elie Fedelstein, porte-parole du gouvernement, a été lui aussi brutalement arrêté et a subi les pires traitements, sans être autorisé à rencontrer son avocat, pour avoir soumis au Premier ministre des documents que l'armée aurait dû de toute façon lui transmettre. Il a passé un mois et demi en prison, avant d'être autorisé à rentrer chez lui, non sans porter un bracelet électronique. Ari Rosenfeld est le sous-officier accusé d'avoir transmis lesdits documents (la publication de son identité vient d'être autorisée – 24 déc. – par le tribunal).

Le gouvernement, doublé par des systèmes dont la dérive autonome sent le coup d'Etat à plein nez, a fait passer la «loi du sous-officier», déjà surnommée «loi Fedelstein». Cette loi, exigée par le bon sens, vient mettre fin à un vide juridique, sommant quiconque aura compris que des informations sont retenues, sciemment ou par négligence, d'en référer au gouvernement ou au Premier ministre. Ce vide a permis que le gouvernement fût le dernier informé de l'attaque du 7 oct. 23. Le porte-parole de Tsahal, toute honte bue, s'est permis de critiquer publiquement cette démarche, arguant que n'importe qui pourra désormais «voler» des documents sensibles de l'armée, comme s'ils appartenaient personnellement à ses amis, et les remettre au gouvernement. Nous venons de voir comment le tribunal et le parquet s'attaquent aux rouages du système, en les intimidant, et en ne reculant devant aucune méthode, pour agir en faveur de leurs protégés, que la juge suprême, Ruth Ronen, est allée personnellement visiter à la prison Ofer, vers la mi-décembre 24.

Bien entendu, ils ne lésinent pas dans leurs efforts de faire tomber le gouvernement, en s'attaquant toujours et encore à son Premier ministre. La conseillère du gouvernement travaille ouvertement contre lui. Il est effarant que le système judiciaire, chaque fois qu'il tente de faire tomber le Premier ministre avec des fausses accusations, au lieu de voir ses responsables sinon en prison du moins démis de leurs fonctions, tentent et retentent leur chance sans fin, comme s'il s'agissait d'un jeu ou d'un concours de la malhonnêteté et de la mauvaise fois, comme pour dire : «Cette fois-ci, notre mauvais coup n'a pas fonctionné, mais nous en tirerons les leçons pour qu'il marche la prochaine fois». Le militantisme d'extrême-gauche et le parti-pris avoué contre le Likoud et son chef, se sentent encore les maîtres du pays.

Le Parquet accuse Netanyahou de corruption. Netanyahou a été appelé à la barre pas moins de trois fois en une semaine, courant décembre, en tant que témoin dans le vaste cadre des affaires cousues de toute pièce contre lui. Cet acharnement est suspect. Il est regrettable que tout le pays se laisse imposer ce jeu, au lieu de renverser la vapeur et de placer sous interrogatoires les auteurs de cet acharnement suspect. Haïm Ramon, ancien du parti Travailliste qui fut entre autres fonctions ministre de la Justice, considère que l'avocat de Netanyahou, Amit Haddad, est cinq fois plus compétent que tout le personnel du Parquet. Ramon n'est pas un supporter de Netanyahou. Pour lui, le Premier ministre doit quitter le pouvoir démocratiquement, par la voie des urnes, et certainement pas en passant par des abus du système judiciaire. Le professeur en droit constitutionnel, Moché Cohen Elia, juge que le tribunal offre un piètre spectacle au grand public. Le témoignage de six heures du Premier ministre, lui permet en parlant de sa carrière et de son travail, de révéler toute la mesure de l'absurdité de l'acharnement du système judiciaire, et est perçu aux yeux du public au contraire comme le procès des juges, qui font la démonstration de leur partialité incompatible avec le métier de juge.

Entretemps, les manifestations antigouvernementales suivent leur cours à Tel-Aviv. Le député Yaïr Lapid s'est fait particulièrement remarquer, ce samedi soir (sortie du Chabbat Vayéchev, 21 déc. 24). «Nous sommes la majorité de manière totale et indiscutable». Son discours a rapidement été qualifié de «discours des hurlements». Ce député a pris son envol politique suite à l'aura dont il a profité à ses débuts en tant que présentateur de journaux télévisés. Il a commencé à se discréditer sérieusement lors de l'épisode assez court de son gouvernement de rotation avec Naftali Beneth, Premier ministre qui doit figurer dans le Livre des records, avec ses 6 mandats, mais qu'il n'a pas eu le temps de remplacer. Ils ont entre autres céder au Hezbollah des gisements pétroliers et fait passer des lois illégales (non invalidées par la Cour suprême), officialisant des piratages de lignes électriques pour des constructions sauvages, non-juives, bien sûr.

 

Le même, très emporté, explique pourquoi le peuple n'est pas appelé à voter : «Il n'y a pas d'élections, parce qu'ils sont morts de peur. Ils connaissent la vérité, parce qu'ils savent que s'il y a des élections, nous les battrons.»[1] Une réponse plus pondérée viendrait rappeler à l'intéressé que si les dernières élections se sont tenues en novembre 22, les prochaines devraient en principe avoir lieu en 26. Mais comme nous avons eu juste avant des élections chaque année pendant quatre ans, il faut et il suffit de lui rappeler que ce n'est pas ce qui est prévu par le système électoral en Israël : tous les quatre ans, M. Lapid, pas tous les ans.  

 

[1] Le discours apparait sur le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=-zokZSDrIZI&t=469s

Lapidaire, le précité, toujours dans son discours du 21 déc., déclare : «Vous voulez la guerre? Vous l'aurez!» De retour à la Knesset, il écoute le Premier ministre qui lui demande de se calmer : «Je sais que le chef de l'opposition subit énormément de pressions, mais il faut garder la tête froide. Est-ce contre vos frères que vous déclarez la guerre? Nous sommes en guerre sur plusieurs fronts, la Cour pénale en est le huitième».

La ministre May Golan, du Likoud, de la Promotion de la condition féminine, lui a demandé de se placer en indisponibilité politique, en raison du fort décalage entre la réalité et sa façon de l'appréhender. Il est prévisible que les électeurs maintenus dans leur état de soumission naïve aux idées d'un Nouveau Moyen-Orient jusqu'au 7 oct. 23, dont les yeux se sont dessillés, balaient à l'avenir de leur présence à la Knesset tous ces vilains parleurs dont on peut remettre sérieusement en question la sincérité de leur action pour la paix qui ne fait que promouvoir le chaos. Que la fête de Hanoukka éclaire les yeux et l'esprit d'Israël.

 

 

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