Gog est
présenté dans la Bible comme le meneur des peuples qui déclareront la guerre à Israël à la fin des temps. Les prophéties réparties dans les psaumes et dans les différents versets notamment
deיחזקאל (Ezéchiel)
etישעיהו (Isaïe) font état d'une
agression sans précédent suivie d'une défaite à sa hauteur pour les agresseurs. En attendant d'assister à leur réalisation, différents peuples ou dirigeants tentent déjà d'intimider ou de
déstabiliser Israël au regard de sa destinée et de son rétablissement sur sa terre. La démagogie et la mauvaise foi se sont donné rendez-vous pour
tenter d'annihiler la volonté de ce peuple et de lui substituer une réflexion qui n'est pas la sienne.
Nous
avons choisi ici quelques illustrations significatives de la dialectique qui a poussé le peuple israélien à la résignation, pendant la période qui a suivi l'expulsion des Juifs de Goush Katif, et
qu'il s'est bien sûr avéré, pour ceux qui en auraient encore douté, que ce bouleversement terrible n'était pas le prix fort à payer pour une paix qui en valait la peine, mais de l'argent jeté
dans la mer.
Voici
de quelle manière on a voulu transposer le débat, comme si la désertification et la désolation imposées et traumatisantes n'avaient pas eu pour but la paix véritable, et comme si la question qui
s'était posée avant avait été: «Est-ce que l'expulsion des Juifs de Gaza risque d'aggraver la situation ou non?» En ce temps-là, les démagogues pouvaient encore facilement répondre «non». C'était bien avant les missiles
sur Ashdod et Béer-Cheva, et même sur Ashkelon. Ce qui s'est passé ensuite n'avait plus aucune importance pour les démagogues. Etre démentis plus tard ne les dérangeait pas puisque, comme nous
venons de le dire, ils voulaient juste éviter une grande colère à la suite du redéploiement. Quand les bombes ont commencé à toucher Ashdod, l'absence totale de Juifs et de Tsahal à Gaza était
déjà une vérité de fait. Ainsi, un participant à une
délégation israélienne représentant la ville de Sdérot a été interrogé par la presse: «Selon vous, les bombardements que vous subissez sont-ils dus à l'expulsion des
Juifs de Gaza?». «Non, a-t-il répondu, les bombardements avaient commencé
bien avant». Il a raison, alors, qui a-t-il de révoltant dans son
propos?
Transposition du débat
Si nous tentons de répliquer en nous attachant aux aspects superficiels de l'idée, nous ouvrirons la porte à un
débat stérile autant qu'épuisant du genre: «la ville de Sdérot reçoit forcément plus de bombes, puisque celles qui au départ
devaient être lancées sur les Juifs de Gaza sont à présent envoyées sur Sdérot.» Ce à quoi on nous aurait rétorqué
que cette localité en aurait de toute façon reçu autant vu l'augmentation de la production de l'armement. Et ainsi de suite. Le foyer du débat serait
alors décentré et l'argumentation qui en découlerait conforterait les exécutants comme les partisans de l'expulsion des Juifs dans leur position. Ce n'est pas innocemment que les questions du
type que nous venons de voir ont été largement posées, toujours le temps que le public se fasse à son nouvel environnement. L'approche des véritables problèmes a été avortée alors que le débat
reformulé donnait l'impression qu'ils avaient été abordés. L'expulsion des Juifs pourra passer désormais dans l'inconscient collectif pour un acte sans conséquence du moment qu'elle n'est pas la
cause des bombardements.
On assiste à une inversion de la relation de causalité et des données du problème: si l'acte A doit
impliquer le résultat B, et que A n'a pas impliqué B, il serait par conséquent honnête de revenir sur A. Ici, on n'annule pas A, en se disant tout simplement que la non obtention de B était déjà
un fait ancien. A, c'est l'expulsion; B, c'est la paix et la tranquillité qui devaient être impliquées par l'expulsion; quant à l'annulation de A, elle eût dû consister dans le retour des Juifs
sur les terres dont ils avaient été chassés, ce qui ne s'est bien sûr pas produit, malgré les déclarations médiatisées qui prétendaient qu'à la moindre balle tirée depuis Gaza en direction de la
frontière réduite, Tsahal reprendrait position et le monde entier le comprendrait. Or, non seulement rien n'est réparé, mais de surcroît on considère A comme un événement banal et insignifiant
sans incidence aucune sur la réalité. Alors si l'expulsion n'a rien à voir avec le problème, pourquoi a-t-elle été perpétrée?
Etablissons un parallèle, à titre d'illustration: Si un terroriste promet de libérer des otages qu'il détient en
échange d'une rançon, et qu'il les maintienne prisonniers après avoir été payé, se demandera-t-on si le payement de cette rançon a provoqué l'emprisonnement des victimes, et auquel cas on pourrait effectivement répondre que le payement n'est pas la cause de la prise d'otages et rassurer les payeurs en leur affirmant
qu'ils n'y sont pour rien? Allons donc! Bien sûr que non, on leur reprocherait d'avoir fait un geste inconsidéré, irréfléchi, voire complaisant envers les terroristes!
Autre exemple: en supposant qu'un médecin prescrive à un patient qui lui fait confiance l'ablation d'un
organe afin de permettre d'en sauver un autre, considéré comme plus vital, et que son diagnostic s'avère inexact après l'opération, n'allons-nous pas avoir en horreur ce docteur, et plus encore
s'il tente de se déresponsabiliser en se défendant que l'ablation du dit organe est indépendante de la détérioration de celui qu'on considérait comme plus vital?
La logique de ces suppositions est évidente. Ce qui l'est moins, c'est lorsque les données sont brouillées
et que des solutions toutes faites sont proposées pour résoudre des problèmes mal posés. Dans les médias, l'effet est d'autant plus accentué qu'on nous les pose sous forme de "flashs" prétendus
spéciaux mais répétitifs suivis de préférence d'un générique tapageur destiné à neutraliser toute éventualité d'un réveil de notre esprit critique et de notre bon sens. C'est ainsi que les
couleuvres sont à avaler sont de plus en plus grosses. Un million et demi de citoyens sont menacés, perdent des journées de travail, d'études ou tout simplement d'une vie tranquille, on doit
sacrifier une très forte portion du budget de la défense à la mise en place et au fonctionnement du dôme de fer, et tout paraît normal, ou du moins inévitable. Rappelons-nous que tout a commencé
avec l'acceptation du début de l'inacceptable, c'est-à-dire les bombardements de Sdéroth, et l'expulsion de Gaza.