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21 janvier 2025 2 21 /01 /janvier /2025 10:42
Tsahal Néguev Occidental

Le chantage affectif et le terrorisme intellectuel sont les deux chevaux de bataille de la doctrine d'extrême gauche qui a su placer à la tête de l'armée et des tribunaux des gens de son bord. Le sept octobre, après la déferlante de massacres que l'ont pensait être le lot des époques les plus sombres de notre histoire, un énorme élan de réveil et de solidarité a mis au garde à vous une très grande partie de la population, dont les composantes idéologiques ont mis de côté leurs clivages pour se battre ensemble contre le mal.

Logiquement, un certain ménage aurait dû être fait juste avant de se lancer dans cette immense opération destinée, comme l'a définie le Premier ministre Netanyahou, à ramener les otages et à en découdre avec le Hamas. En effet, les chefs militaires incompétents qui n'ont ni prévenu ni réagi en temps réel sont indéniablement un fardeau dans cette tâche. Si le chef du Renseignement, Haliva, a démissionné pour n'avoir rien vu venir, tellement il était embourbé dans sa conception qu'ils n'oseraient pas, même s'il lui a fallu un certain temps, le chef d'état-major, le commandant de la région Sud, et le chef du Shin Beth, ont durant tous ces 15 mois constitué un obstacle puisque les objectifs n'ont pas été atteints.

Ces dirigeants militaires et sécuritaires ont su exploiter à leur avantage personnel l'élan de solidarité en rebondissant sur la nécessité de l'unité retrouvée les mettant à l'abri d'une colère populaire qui pourtant aurait dû s'imposer. Et s'il faut un jour rendre des comptes, il sera toujours temps de s'en occuper après la guerre qui, donc, tant qu'elle durera, les épargnera des critiques, voire d'une condamnation pour haute trahison, l'incompétence n'expliquant pas seule ce lamentable échec. D'ailleurs, les mêmes ne se gênent pas quand ils poursuivent hargneusement des citoyens honnêtes et patriotiques en les soumettant aux pires traitements pour avoir transmis au chef du gouvernement des documents qu'ils ont pour leur part retenus délibérément. Ainsi, le 7 octobre, l'exécutif n'a été averti qu'après un temps critique du chaos auquel était en proie le Néguev occidental. Le ministre de la Défense Galant a de son côté fait placer en détention administrative des habitants d'implantations juives qui participaient à l'effort de guerre.

De l'aspiration du peuple largement consensuelle à reprendre la bande de Gaza et à la débarrasser de son occupant tout en progressant jusqu'à la reprise du dernier otage,  autrement dit vers une victoire sans faille, rien n'a pu devenir effectif puisque l'école de la capitulation et de l'humiliation nationale est restée en place.

Les manipulateurs sont très forts. Si vous contestez leur méthode, ils se chargeront de faire de vous des sans-cœurs, des gens inhumains qui ne ressentent aucune identification ni empathie pour les otages. Ce ne sont plus les monstres motivés par le mal absolu qui n'ont aucune humanité, mais vous.

Moché Feiglin, ancien membre de la Knesset, qui a perdu un petit-fils dans cette guerre, face à la mainmise confirmée des responsables et coupables du 7 octobre, comprenant qu'il n'y a aucune intention de gagner cette guerre, et constatant que nos soldats continuent à tomber pour rien, demande au gouvernement d'arrêter de les envoyer se faire tuer alors qu'ils ne tombent pas au prix de notre avancée ou de notre victoire.

Micha Kobi[1], ancien cadre du Shin Beth, ne manque pas lui aussi de surprendre. Dans le dernier échange qui a permis à trois Israéliennes de rentrer chez elles, il se déclare satisfait, sur la chaîne Tov. Le journaliste s'en étonne et rétorque : «Mais… Vous étiez pourtant bien d'accord qu'il faut déclarer l'état de siège sur Gaza, les assoiffer et les affamer jusqu'à ce qu'ils rendent tous les otages.» Ce à quoi Micha Kobi répond que cela aurait été pertinent dans une situation normale, mais puisqu'en l'occurrence l'attitude du gouvernement et de l'armée n'a rien de sensé, il faut composer avec ce que l'on a, afin de mettre fin au calvaire des personnes kidnappées avec les moyens du bord.

Cela rappelle la tournure d'une conférence donnée un soir par un médecin. Il soutenait que beaucoup sont contraints de prendre régulièrement des médicaments jusqu'à la fin de leurs jours, contre l'hypertension, le diabète, et autres problèmes de santé de notre temps. Un auditeur demande la parole, et lui oppose que dans une autre occasion, il l'avait entendu déclarer qu'en prenant soin de sa santé, en évitant l'immobilité, en faisant attention de ne pas manger n'importe quoi et en s'abstenant entre les repas, on peut se maintenir dans une forme satisfaisante sans prendre de médicaments. Le médecin confirme : «Ah, mais dans ce cas, c'est différent. Mais vu que les gens sont en surconsommation de nourriture, abusent de corps gras, d'émulsifiants et autres condiments, et qu'il est impossible de leur faire changer de comportement, alors ils sont obligés de prendre des cachets, sans quoi ils mourraient rapidement.»

Avant les accords désastreux du gouvernement Rabin-Pérès, la bande de Gaza était sous administration civile gérée par l'armée. Le moindre mal, à défaut de chasser l'ennemi et d'installer nos propres citoyens, serait de revenir à cette case. Or, c'est le Hamas qui récupère toute l'aide dite humanitaire qui lui sert stratégiquement à enrôler toujours plus de terroristes qui sont fournis en armes et en nourriture.

Certains partis ou parlementaires ont déclaré qu'ils ne prendraient pas de mesures de rétorsion contre le gouvernement dans ce relâché de terroristes aux portes de Jérusalem (dans le prolongement du quartier Nord de Néwé Ya'acov), à condition que la guerre ne soit pas arrêtée. Mais à quoi donc cette guerre est-elle utile si l'ennemi n'est pas terrassé et continue à imposer tous ses chantages à Israël? J'avoue ne pas comprendre le sens de leur démarche.

Quand Netanyahou avait relâché 1027 assassins pour faire libérer Chalit, notre armée se trouvait en dehors de Gaza. Donc, la seule issue qu'il restait était cette méthode catastrophique. On aurait pu penser que Netanyahou aurait retenu la leçon. Ses concessions pour Chalit auront causé en une seule journée la mort de 1 400 personnes et l'enlèvement de près de 250. La différence plausible entre le premier accord ayant permis de libérer des otages après 50 jours de guerre est qu'à cette époque, on nous avait expliqué que vu l'installation et les forteresses souterraines du Hamas dans Gaza, il faudrait du temps pour reprendre la place forte. On nous avait alors rassurés en affirmant que la guerre ne serait pas suspendue pour autant, et que les objectifs premiers seraient malgré tout soutenus. Effectivement, au début de la guerre, deux craintes principales taraudaient les citoyens : que le gouvernement se contentât de quelques bombardements supposés dissuasifs mais surtout symboliques et que l'opération enfin lancée ne fût stoppée en plein élan. Il était aussi permis de penser honnêtement que cette reprise du terrain ne se ferait pas sans pertes humaines côté armée d'Israël, mais dans un premier temps seulement. Aujourd'hui, si le territoire n'est pas entièrement investi, c'est que ni le gouvernement ni l'armée n'ont l'intention de gagner la guerre.

Netanyahou vient de nous montrer qu'il est incapable de revoir sa doctrine. En maintenant à son poste le chef d'état-major, il a préparé les conditions de sa rechute. Il est irrémédiablement prisonnier de ses attitudes compulsives. Il n'a qu'un seul disque : capituler face aux chantages des organisations terroristes et relâcher des centaines voire des milliers d'assassins. C'est une forme de maladie mentale. Il est comme ce sujet à l'alcoolisme guéri de son addiction qui se retrouve un beau jour au milieu d'une cave viticole, et qui ne peut s'empêcher de se gaver de vin. Toutes les supputations imposées par le bon sens au lendemain du 7 octobre ont été douloureusement démenties.

Ce phénomène n'est pas sans rappeler cette parabole, ou fable, de cet homme qui souffrait de se prendre pour un grain de blé. Notre malade est interné pour une longue période de traitement, dans un grand hôpital psychiatrique en pleine campagne. Au terme de sa guérison, son épouse vient le chercher. Il rayonne. Or ne voilà-t-il pas que, face à eux, sur le chemin, une poule picore au milieu du gravier. Notre homme se sent mal à l'aise. Apeuré, il est saisi de tremblement. Sa femme le remarque. «Mais enfin, Henri. Tu es guéri maintenant. Qu'est-ce que tu es?» «Je suis un homme.» «Et qu'est-ce que tu n'es pas?» «Un grain de blé.» «Donc tu n'as aucune raison d'avoir peur. Ou alors, explique-toi». «Bon, d'accord, moi, je sais que je ne suis pas un grain de blé, mais la poule, elle, qu'est-ce qui nous prouve qu'elle le sait, elle aussi?»

Netanyahou sait désormais qu'il ne faut pas lâcher des terroristes. Il sait aussi qu'il faut reprendre la bande de Gaza. Mais que faire, est-ce que le président américain, lui, il le sait?

Ah, ce qu'on aimerait pouvoir en rire! Quoi qu'il en soit, ce n'est pas l'Amérique qui va faire notre travail. Car ce même président, Trump, dont beaucoup attendaient l'investiture comme une délivrance, est précisément celui qui a exigé que soit répétée cette démarche de chaos. Mais d'aucuns se disent que, puisque c'est Trump, ça passe. On vit la réalité comme un bon film. Le cinéma nous a affectivement et mentalement dressés. Beaucoup de films ont un héros ou un groupe de héros. Le monde peut s'écrouler. L'intrigue nous met sous tension, mais nous sommes programmés pour respirer avec soulagement quand le ou les héros s'en sortent indemnes et ne comptent pas parmi les innombrables victimes. Bien sûr que l'on se réjouit de ce dénouement heureux, quand les trois otages retrouvent leur famille. Mais les autres otages nous laissent dans une certaine indifférence. Nous n'avons pas fait leur connaissance. D'autres dédramatisent en disant que les assassins relâchés ne vont pas forcément retrouver le chemin du crime.

Les processus ne sont pas instantanés.  L'accord Jibril date de mai 85, et les premières émeutes de novembre 87. Il a fallu du temps à Arafat entre son introduction en Israël et les premiers attentats-suicides, et entre le retrait du Sud-Liban par Ehoud Barak et l'impossibilité pour les habitants du Nord d'Israël à vivre chez eux normalement. Ménaché Nahum, anciennement officier dans un centre de rétention où séjournent des terroristes dont la cruauté n'a rien à envier au tristement célèbre Sinwar, appréhende des situations difficiles, citant entre autres un certain Zbeïdi[2], dont nous risquons avec le temps de faire la connaissance.

Il faut impérativement revenir à l'une des idées fondatrices du sionisme : que notre vie ou notre sécurité ne dépendent plus des sauts d'humeurs bipolaires de dirigeants nationaux tantôt antijuives tantôt sympathisantes. Le seul espoir, dans le déroulement terrestre des affaires politiques, c'est que le peuple ne vote plus pour tous ces partis qui ne s'affranchiront jamais de la mentalité du 6 octobre.

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