Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 octobre 2024 4 10 /10 /octobre /2024 20:35
Israël poursuit son chemin

Israël, Iran : la réaction pas si étonnante de Biden à l'élimination de Nasrallah

Dès le déclenchement des hostilités, les Américains, et dans leur sillage, l'Europe et l'Onu, ont exigé d'Israël un cessez-le-feu. La très grande majorité des citoyens ont un regard nouveau sur la réalité moyen-orientale. Beaucoup parlent du 6 octobre et du 7 octobre, d'une révolution dans l'approche de soi et du monde qui nous entoure. Jusqu'au 6 octobre, on pensait que la retenue – ne pas se laisser entraîner dans la spirale de la violence, ne pas répondre aux provocations permanentes en ce contentant d'une vigilance minimale – était la position sage et mesurée par excellence, et qu'elle était seule garante de la préservation des équilibres régionaux fragiles. Grâce à la retenue stoïque d'Israël, le Moyen-Orient était préservé et ne se changeait pas en un énorme brasier. Dès le premier abord, il est clair que le vaste monde est resté cantonné dans la mentalité du 6.

Seulement, la retenue, loin de désamorcer l'hostilité ambiante, poussait le bouchon toujours un peu plus loin. De nouvelles normes de violences, toujours plus brutales, sont devenues sinon acceptables, du moins inévitables. Les Arabes qui entourent Israël voient jusqu'où ils peuvent aller. Si la nouvelle limite franchie ne s'accompagne pas d'un prix à payer mais au contraire à gagner, les bornes s'éloignent. La violence va en s'amplifiant et atteint de nouveaux sommets précisément parce qu'il n'y a pas de l'autre côté de réaction à la hauteur de leurs méfaits. Et le droit à cette violence semble si naturellement acquis que toute réaction israélienne est vécue comme une brimade.

Ainsi, en quelques décennies, les oppresseurs sont passés des jets de pierres aux tirs à l'arme automatique contre des civils innocents, comme à Jaffa le dernier jour de l'année 5784, des tirs de roquettes sur le Néguev aux tirs de missiles jusqu'à Tel-Aviv. Cela ne signifie pas que l'habitant de Tel-Aviv soit d'une race plus noble et intouchable que l'habitant de Sedéroth, mais que si à un certain stade, ils se sont permis de bombarder Sedéroth, ils tremblaient encore rien qu'à l'idée de frapper une grande ville, symbole par excellence du rétablissement de la souveraineté juive en Palestine et de sa liberté retrouvée, où se trouvent de nombreux centres névralgiques du pays. Ils craignaient encore une réponse qui aurait pu transformer Gaza en un grand champ de ruine débarrassée définitivement de leur présence. Puis ils ont testé les massacres de masses, les viols, les tortures et les enlèvements. Il est assez clair aujourd'hui que si Israël ne termine pas la guerre, comme durant toute la période qui a suivi les accords d'Oslo et le désengagement, les limites seront repoussées encore plus loin, et ce qui est arrivé aux kibboutzim de la bordure de Gaza pourrait bien à la longue n'être plus qu'un échantillon d'essai avant d'autres razzias de plus grande envergure, à Petah-Tikva, Netanya, puis Tel-Aviv, d'autant qu'il est connu et admis que d'autres tunnels sont creusés depuis des agglomérations hostiles comme Toul Carem, Djénin ou Kelkilya.

Le rapport entre Israël et ses voisins est trompeur car, comme la configuration géographique l'indique, on s'imagine qu'il faut et il suffit de gérer des relations de bon voisinage entre pairs. C'est une erreur de se dire qu'il faut inspirer le respect, notamment par un comportement exemplaire. Il faut inspirer la crainte. Nous n'avons pas en face de nous un voisin qui peut devenir un ami : «Un bon voisin proche vaut mieux qu'un frère lointain». La position d'Israël est au minimum celle d'un enseignant qui ne doit pas être chahuté, autrement dit d'un instituteur. L'instituteur n'est pas le synonyme de l'enseignant, il représente l'institution, autrement dit l'autorité. L'institution prêche la tolérance, le vivre-ensemble. Qui défie l'autorité sait qu'il lui en coûtera. Israël a en effet voulu apporter à ses voisins des valeurs, comme la dignité acquise par le labeur. Il a ouvert des écoles et des universités, investi dans les routes et les dispensaires médicaux. Mais il a fait ça comme le prof sympa où chaque élève peut lui couper la parole et lui dire : «C'est votre opinion, mais ce n'est pas la mienne.» Il se disait que patience et longueur de temps feraient plus que force ni que rage. La patience, l'humanité, l'exemplarité, tout cela allait bien finir par payer. C'est ce qu'il a pensé sincèrement jusqu'au 6 octobre inclus. Et la mentalité qui incarne de la façon la plus absolue cette approche, n'a pas pu admettre que, dans cette nuit fatidique  du 6 au 7, Israël était véritablement attaqué. Ce n'était rien de plus que du chahut dans la cour de récré.

Cette erreur d'approche, pour ne pas dire cet aveuglement, caractérise assez bien la civilisation moderne qui estime que la race humaine dans sa totalité s'est affranchie de la sauvagerie primaire. L'Européen moderne ne peut plus admettre mentalement que d'autres groupes humains soient gérés par d'autres systèmes, d'autres principes : «Je t'ai battu à la guerre, tu deviens mon esclave, j'ai tous les droits sur ta personne, dont la torture et la mutilation». On est loin de la notion d'esclavage de l'antique judaïsme où le maître ne pouvait s'autoriser tout élément de confort sans en doter d'abord ses serviteurs. Il n'y a pas non plus de notion de rachat de la liberté.

En France, chaque fois qu'un crime est commis au nom de la religion musulmane, il existe plusieurs réactions d'évitement face à un système mais incompatible avec les valeurs occidentales. Le refus le plus catégoriques décrète que tout assassin est un déséquilibré. Ce statut et cette étiquette du «mentalement irresponsable» exemptent l'homme civilisé dans le sens où nous l'entendons de son obligation de faire la guerre à un système concurrentiel qui est de toute façon en guerre contre sa civilisation. Comme il refuse de l'entendre, bien que ce soit affiché haut et fort, et qu'il est persuadé de vivre dans un havre de paix, que les guerres en ce qui le concerne sont le lot du passé, il faut et il suffit d'administrer quelques cachets au contrevenant.

Un autre évitement, de moindre gravité, reconnait certes un problème réel, mais il fait tout pour en minimiser la monstruosité. On dira que l'islam est une très belle religion de paix et on inventera l'islamisme. On admettra dans ce schéma que si l'islam peut sans crainte étendre son emprise et multiplier les mosquées sur le terrain, l'islamisme qui innocente l'islam, reconnu comme idéologie belliqueuse et nuisible, doit être jugulé. Cette tendance a existé longtemps en Israël, avant de passer aux travaux pratiques de la tentation des territoires contre la paix. Il y a un alignement certain entre les points de vue, entre l'Europe et Israël. Les partis politique Ratz et Mapam, dont les dirigeants étaient entre autres Yossi Sarid et Choulamit Aloni, expliquaient à leurs concitoyens qu'ils devaient faire preuve de la plus grande patience car la quasi-totalité des Arabes en Israël aspiraient à la paix à nos côtés. Nous ne devions pas nous laisser influencer par une tendance à l'amalgame, dès qu'un Arabe commettait un crime raciste, car s'il pouvait ne pas être un déséquilibré, il était non seulement minoritaire et non représentatif de son groupe, mais de surcroît capable de changer de mentalité, à condition que personne parmi nous ne se comporte comme un extrémiste et le conforte dans son rejet. «C'est à cause de gens comme vous qu'ils ne nous aiment pas. Faites en sorte de travailler sur vos traits de caractère et de changer, car la paix est à portée de main».

Il se peut aussi, surtout en Europe, que le refus de faire la guerre s'explique par la crainte de la défaite. Si c'est le cas, le problème mental ne se trouve plus chez l'ennemi mais chez celui qui croit identifier chez l'autre la folie. C'est un peu comme cet élève de classe de terminale qui, ayant trop peur de rater ses examens et de ne pas avoir le bac, préfère ne pas se présenter pour éviter l'écueil. L'Europe semble pouvoir se permettre la défaite sans la guerre, accepter de facto l'occupation de son espace par une autre culture, d'autres dogmes. Comme elle se montre partante, conciliante, elle peut donner le change et se dire qu'en quarante ans, rien n'a changé en elle. Il y a entre l'Europe et l'islam comme un consensus d'islamisation lente et consentante. La différence entre la défaite et l'ouverture, c'est le consentement. Si beaucoup en Israël se plaisent à imiter l'Europe, cette prédisposition est irréaliste, car les propagateurs de ce culte importé d'Arabie qui colonisent et soumettent cette dernière, s'ils se contentent chez elle d'une capitulation complaisante, ne bougent pas d'un iota de leur aspiration de guerre totale et exterminatrice à l'endroit d'Israël. L'islamisation d'Israël est au-dessus de leurs moyens, le judaïsme est beaucoup trop fort pour eux. D'où cet électrochoc du 7 qui ne peut qu'obliger Israël à la longue à comprendre que la présence hostile et massive de la haine sur son sol n'est pas productrice de paix ou de progrès humain.

Ceci étant posé, on pourrait se dire qu'un problème bien énoncé est à moitié résolu. À présent que nous avons perdu en un jour nos œillères et nos doux rêves de coexistence pacifique dont la probabilité de la réalisation ne dépendrait que de nous et de notre probité, à présent que le monde entier va peut-être lui aussi voir la réalité en face, il y a un potentiel énorme de résolution des problèmes insolubles pour l'approche du 6. Nous pensions encore naïvement que le dernier obstacle à un élan de solidarité occidentale vis-à-vis d'Israël consistait dans l'éventualité que le monde éclairé ne croirait pas ou refuserait de croire ce qui est arrivé. On a donc levé la censure et les images des atrocités filmées par les bourreaux eux-mêmes en pleine jouissance morbide ont été transmises à des journalistes, des diplomates, des chefs d'Etat, et la réalité de l'indicible a été admise. D'aucuns ont déclaré que depuis le nazisme, on n'avait jamais vu ça. Enfin, s'est-on dit naïvement en Israël, le monde entier reconnaît notre innocence et l'horrible culpabilité de nos assassins. Mais l'effet d'empathie aura été d'assez courte durée, et beaucoup ont reproché à Netanyahou, en Israël, de ne pas avoir exploité cet instant de grâce pour en découdre avec la présence ennemie, ne fût-ce que dans la bande de Gaza.

Assez vite, les anciennes habitudes se sont réinstallées. Israël peut se faire éventrer, kidnapper, etc., il reprendra quand même sa place de méchant, et son assassin sa place de victime. Des médias s'émeuvent de jeunes filles qui pleurent de soif à Gaza et contaminent mentalement ceux qui les suivent et les écoutent. Mais leur cœur reste de pierre pour les jeunes filles juives éventrées par les pères et frères de celles pour lesquelles ils s'émeuvent. Quand des centaines de civils juifs innocents subissent les pires atrocités, quelque part dans des sous-sols de tunnels insalubres, sans lumière, sans eau ni nourriture, quand la Croix rouge s'en désintéresse totalement, ils préfèrent focaliser leurs caméras sur des gens qui, lorsqu'ils ne sont pas en situation de rire de la souffrance des autres, quand leur cruauté leur fait subir certains déboires, savent pleurer. Ils veulent jeter les Juifs à la mer, les égorger, mais quand ils n'y parviennent pas et que les Juifs leur montrent un peu de quel bois ils se chauffent, alors ils s'apitoient sur leur propre sort, qui n'est autre que le produit de leur propre haine.

Et déjà, les chancelleries demandent un cessez-le-feu, un armistice. «Ça va, vous leur avez donné une bonne correction, n'en faites pas trop.» «Mais si on s'arrête, on va revenir au 6 et ils recommenceront. Ils nous feront la même chose que les nazis. Pourquoi est-ce que vous nous voyez comme un grand camp de concentration à ciel ouvert?» En Israël, on s'inquiète. On craint que Netanyahou ne cède à la pression américaine, et on espère en secret, sans vouloir s'ingérer dans les affaires internes des Usa, que Trump l'emportera sur Biden, ou sur sa formation politique, là-bas. On aura enfin retrouvé un président américain sensible à notre cause, le seul qui a pour finir transféré l'ambassade américaine à Jérusalem, malgré toutes les promesses de ses prédécesseurs pour qui ce n'était jamais le bon moment d'en concrétiser la décision. On se demande ce qui nous attend si les Démocrates restent au pouvoir là-bas.

D'opération en opération, on parvient à éliminer ici une tête venimeuse, là des exécutants. Puis on parle d'éliminer la tête par excellence du Hezbollah, juste pour tester les réactions, peut-être… Elles ne se font pas attendre. Il faut immédiatement cesser les hostilités, et cette démarche ne peut être initiée que par Israël, avant que la planète entière ne s'embrase. En effet, se dit-on chez nous. Si la neutralisation de subalternes dans la hiérarchie terroriste fâche le Département des Affaires étrangères américain,  qu'est-ce que ça va être si on s'attaque au sommet de l'édifice? La guerre psychologique contre Israël abonde en ce sens : il faut aller vers l'apaisement, sinon… Le bon sens veut nous dicter que si, en portant un coup moyen, on attise encore plus la haine et la colère de ceux qui nous nuisent, il en sera ainsi à plus forte raison en leur assénant un coup plus fort, et nul ne sait dans quelles proportions cette exaspération extrême s'exprimera. Mais la véritable logique suggère l'inverse. Si une bête féroce vous attaque, vous pouvez tenter dans un premier temps de l'amadouer : «Oh, couché, Médor.» Si votre côté dissuasif reste inopérant, et si alors vous donnez un coup à la bête, vous aller l'énerver et risquerez de faire monter d'un cran le danger déjà encouru. Mais si vous portez un coup décisif voire fatal, alors vous serez tranquille.

En Europe, comme le revendiquent des antisémites de type banal et courant, le chantage à la Shoah ne prend plus. Ils en ont marre d'être toujours rappelés à leur passé de pleutres qui n'ont rien tenté contre, ou de collabos. Leur subconscient collectif exige d'Israël qu'il rayonne sur le monde, qu'il combatte les forces du mal, là où ils se trouvent tous, sur le plan civilisationnel, dans une profonde impasse.

Quoi qu'il en soit, tenir tête à tout l'Occident qui veut sur l'heure un cessez-le-feu est difficilement envisageable. «C'est bon, ne vous énervez pas, on va y réfléchir, à votre demande d'apaisement. D'accord?» Et c'est là que ce produit l'exploit que l'on n'attendait plus. Chabbat matin, le dernier de l'an 5784, avant la lecture de la Torah, à la synagogue, entre un fidèle avec un large sourire qui court d'une oreille à l'autre : «J'ai eu grande nouvelle à vous annoncé. On a éliminé Nasrallah.»

Du coup, un autre coup d'éclat d'Israël a presque été oublié : l'opération des portables et des beepers. Or, déjà, dans des médias habituellement hostiles, les journalistes, au lieu de pleurer de compassion pour ces pauvres gens qui faisaient la queue à la caisse de la supérette de leur quartier, on salué ce qu'ils ont eux-mêmes qualifié de coup de maître. Même les films d'espionnage qui flirtent avec la science-fiction n'ont pas osé intégrer une telle prouesse à leurs scénarii, tellement ils craignaient de se ridiculiser à cause de l'aspect bien trop invraisemblable d'une telle opération.

Et le président américain, au lieu de se complaire dans sa position de censeur ou éducateur fâché par son protégé à la nuque raide qui n'en fait qu'à sa tête, s'est mis à louer l'action d'Israël.

Et si, en France, le président Macron s'est froissé, il se peut que ce ne soit qu'une manœuvre diplomatique de détournement de l'attention. C'est qu'il a peut-être joué un rôle dans l'élimination de ce chef terroriste et de plusieurs haut-placés du régime iranien. N'a-t-il pas en effet laissé entendre à tout ce ramassis d'individus peu recommandables qu'Israël leur permettrait de tenir tranquillement leurs réunions précisément là où ils allaient être frappés?

Mais nous allions énerver l'Iran qui allait mal le prendre. On nous avait prévenus! Deux cents missiles qu'il a envoyés, l'Iran. Il ne plaisante pas. Cette veille de Roch Hachana, dernière nuit de l'an 5784, je rentre de la prière de Arvit, dans ma banlieue, au Nord de Jérusalem. Je ne trouve personne dans le salon. «Où êtes-vous?» On me répond : «Dans la chambre abri.» Je rejoins ma famille. «Il y a une alerte générale sur tout le pays. Les Iraniens ont lancé des missiles qui ne vont pas tarder à arriver.» «Mais je n'ai pas entendu la sirène?!» «Ferme la porte. Non, c'était sur les portables uniquement. Même ceux qui n'étaient pas sur les nouvelles l'ont su, ça s'est mis tout seul. Ah, ben tiens, te voilà servi, on l'entend bien, maintenant.»

Nous avons appelé notre fille, en route pour la maison depuis Jérusalem, sur son portable. «Tu rentres à la maison?» «Normalement oui, mais le chauffeur du bus s'est arrêté, et il est parti.» «Attends, on va appeler la centrale téléphonique de la sécurité.» Nous appelons, consternés : «Comment se fait-il que le chauffeur disparaisse comme ça? Veuillez faire venir un autre bus ou un autre chauffeur.» «Allo, ici la sécurité. Il ne faut pas chercher de bus maintenant. Il faut chercher un abri au plus vite. Où est votre fille? Qu'elle entre dans le bâtiment le plus proche, et qu'elle reste dans la cage d'escalier, au minimum.» Nous la rappelons. «Où en es-tu?» «C'est trop tard, ça arrive. Il y a plein de lumières jaunes orangées, et on entend comme un feu d'artifice.» «N'aie pas peur. "Ils n'auront pas notre peur".» Par contre, ils auront leur défaite, avec l'aide de D.

Notre fils a vu les missiles d'un autre endroit. Mais nous n'avons pas réussi à le joindre. À 20h et quelques minutes, l'alerte était passée. Vers 21h, ils étaient à la maison, grâce à D.

Le monde attend Israël pour combattre les forces du mal. Il ne veut plus d'Israël victime de l'exil et de ses séquelles. Il se peut que les louanges de Biden et de sa remplaçante connue en tant que grande antisémite ne soient pas une ruse électorale. Qu'importe qui sera aux commandes de l'Amérique, ce qui importe, c'est que les dirigeants d'Israël s'affranchissent de cette mentalité de Juifs de l'exil et qu'ils prennent en main notre destin, avec l'aide de D.

Chana Tova et Hatima Tova.  

 

Partager cet article
Repost0

commentaires