Désolé de devoir faire ce constant navrant, mais, pour la guerre de Gaza, Netanyahou part perdant. Inutile d'être un fin stratège pour comprendre qu'une guerre autour d'un terrain donné aura pour gagnant celui qui se rendra maître de ce terrain, y affirmera sa présence, ou, a contrario, en chassera les belligérants. Il part d'emblée du principe que l'ennemi restera maître du terrain ou qu'il y maintiendra du moins sa présence, celle d'Israéliens n'étant absolument pas dans ses projets.
Or, il suffit de tenir compte du point de vue des ennemis d'Israël pour comprendre ce que défaite pour eux veut dire. Inutile de remonter trop loin : voyons comment leurs mentalités ont été profondément marquées suite à leur agression consécutive à la Proclamation de l'Indépendance d'Israël. Il n'est absolument pas question d'un nombre de morts, de blessés, de prisonniers, ou de l'ampleur de saisies de butin de guerre. La seule chose qui soit pour eux une véritable catastrophe, c'est le fait de ne pas être restés sur les terres pour lesquelles ils se battaient. C'est tellement flagrant que le vocabulaire israélien s'est enrichi d'un vocable d'origine arabe : la nakba. Cette notion est tellement prépondérante que le terme a été intégré à la langue d'Israël. et c'est encore une fois tellement flagrant que tous ceux qui soutiennent leur cause à travers la planète ne trouvent rien à redire quand leurs arrière-arrière petits-enfants n'ont toujours pas obtenu la nationalité de leur pays de naissance, qu'il s'agisse notamment de la Syrie ou du Liban. Cela prouve à quel point ils ont du mal à s'en remettre.
Donc, si Israël veut gagner la guerre, il a besoin d'urgence d'une nouvelle nakba, d'un nouveau départ en masse des populations hostiles, car c'est le seul langage qu'ils comprennent. Ah, quel bonheur ce serait enfin pour Israël de ne plus se faire bombarder, poignarder, exploser, de ne plus subir quotidiennement des attentats antijuifs dans son propre pays! Ce serait la paix!
Car même si tous les terroristes venaient à périr, du moment que la population dite non impliquée resterait en place, la masse terroriste se régénèrerait au bout d'un temps, et la population antijuive dans son ensemble se considèrerait encore et encore comme la gagnante de cette guerre, et qu'importe si leur objectif initial devait consister à multiplier à D. ne plaise à l'infini les massacres du 7 octobre jusqu'au dernier des Juifs.
Car leur laisser le terrain, donc perdre la guerre de Gaza, leur permettrait de se réarmer, de tout reconstruire en plus grand et en plus solide, de régénérer une armée de terroristes encore plus haineux, et de reprendre la partie. Après tout, n'importe quel joueur occasionnel se sent mieux quand, ayant perdu une partie de carte, de jeu de l'oie, de Monopoly ou de tout autre jeu, chacun reprend sa place pour une nouvelle partie, car ce n'est que partie remise.
L'intégration de termes étrangers et notamment en provenance de l'arabe n'est pas un phénomène exclusif à Israël. Le terme de razzia, tristement célèbre, figure dans le dictionnaire Larousse, entre autres. L'enrichissement du français par de nouveaux mots arabes est si rapide ces dernières années que j'avoue avoir du mal à suivre. De nouvelles polémiques secouent la France à propos de tenues exotiques qui s'imposent dans son paysage. Faut-il interdire ou autoriser le hijab ou l'abaya? J'en perds mon latin. A la limite, je connaissais le safsari. Souhaitons à l'Europe que le terme de nakba entre pour le plus grand soulagement de ses natifs autochtones dans le vocabulaire de ses diverses langues. Il entrera par la grande porte en même temps que les indésirables la prendront pour débarrasser le plancher.